Les vers de Cécile 1
La lectrice peinte par Cornelis Ruhtenberg avait vu ce nom déjà, elle en était certaine. Puis au hasard des pages des Œuvres complètes de Cécile Sauvage, ça lui est revenu. C’était la mère du compositeur Olivier Messiaen qu’il m’a été donné d’entendre en conférence il y a un peu plus de trente ans. Moins connue que son fils, elle eut tout de même son heure de gloire et fut considérée comme « la poétesse de la maternité », bien qu’elle explora d’autres thèmes comme le prouve ce poème choisi par la lectrice de ce soir :
Le cœur tremblant, la joue en feu,
J’emporte dans mes cheveux
Tes lèvres encore tièdes.
Tes baisers restent suspendus
Sur mon front et mes bras nus
Comme des papillons humides.
Je garde aussi ton bras d’amant,
Autoritaire enlacement,
Comme une ceinture à ma taille.