Les sonnets de Shakespeare 6
Sonnet XLIII
Plus longtemps je ferme les yeux, et mieux ils voient
car de jour ils ne voient qu’objets dont on n.a cure
mais quand je dors, en rêve ils n’admirent que toi
obscurément brillants, ils brillent vers l’obscur
toi dont l’ombre peut rendre les ombres brillantes
comme il ferait bon voir s’en dessiner la chair
en plein jour avec ta clarté plus éclatante
puisqu’aux yeux non voyants ton spectre est aussi clair!
comme il ferait bon (dis-je) à mes yeux satisfaits
d’admirer dans le jour vivant ta profusion
puisqu’au fond de la nuit ton beau spectre imparfait
malgré le lourd sommeil reste aux yeux sans vision!
les jours ont l’air de nuits avant que je te voie
les nuits de jours brillants quand rêver t’offre à moi.
William Shakespeare, Sonnets (traduction de William Shakespeare)
*choix de la lectrice de Dionisii Donchev