Les sonnets de Shakespeare 2
Sonnet XII
Quand je compte à l’horloge les coups marquant l’heure
et vois que dans la nuit sombre un jour éclatant
quand je contemple la violette après sa fleur
et les boucles de jais tout argentées de blanc
quand je vois nus de feuilles les arbres superbes
qui des chaleurs abritaient le troupeau naguère
et le vert de l’Été rassemblé tout en gerbes
avec sa barbe en épis blancs porté en bière
alors sur ta beauté, vois-tu, je m’interroge
qu’il te faille arpenter les décombres du temps
car charmes et beautés loin d’eux-mêmes délogent
et meurent sitôt qu’ils en voient d’autres croissant
et rien contre le faux du Temps ne peut défendre
sinon un fils qui le défie s’il vient te prendre.
William Shakespeare, Sonnets (traduction de Bertrand Degott)
*choix de la lectrice d’Anton Raphael Mengs
j’aurai au moins une fois dans ma vie lu un peu de William Shakespeare, grâce à toi.
Merci.
Comment by Maïté/Aliénor — 10 avril 2011 @ 15:54