Les profonds chemins
Quelle belle découverte que Les profonds chemins, le plus récent de la Belge Françoise Houdart, partie à la recherche du peintre Victor Regnart, peintre du Borinage né en 1886 et mort en 1964, professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Mons, dont l’existence m’était totalement inconnue.
Or, dès le livre terminé, il me faut faire face à un grande tristesse. Le musée Georges Mulpas, à Élouges, où sont conservées certaines des œuvres les plus marquantes de l’artiste, est de l’autre côté de l’océan. Je ne pourrai donc combler sans attendre le désir de voir de près certains tableaux dont il est fait mention dans ce très, très beau roman qui prête voix à de nombreux protagonistes qui racontent à leur manière, leur lien ou leur unique rencontre avec Regnart.
Bâti comme un enquête, le roman est constitué d’une série de chapitres où s’entremêlent vrai, vraisemblable et vrai faux, la narratrice se glissant dans l’histoire, posant des questions, relevant des détails, révélant la passion de l’artiste pour certains sujets, ses techniques de graveur, mais surtout à quel point l’homme n’eut qu’une muse, Marie, à la fois sa cousine germaine et son épouse.
Roman-hommage, roman à tiroirs, lesquels semblent inépuisables, il invite le lecteur à emprunter les routes transversales, loin des grands boulevards de la renommée, ces routes qu’a choisies Regnart, parce qu’il aimait ce coin de pays qui l’avait vu naître et grandir, ces courettes qu’il a peintes comme nul autre, ce lieu déjà millénaire lorsqu’il commença à peindre. Et c’est accompagné par le regard vigilant de la narratrice omnisciente que le lecteur va ainsi faire connaissance avec l’homme, avec l’artiste, avec les siens. Ce Regnart méconnu qui croisera Kiki à Montparnasse, lira Radiguet, et se contentera d’être lui-même.
Un roman qui déploie l’énergie créatrice d’un artiste, dans une langue aussi poétique que picturale. Un roman remarquable.
Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».
Vrai, vraisemblable, vrai faux, voilà qui devrait me plaire…
Comment by haÏku — 25 juillet 2013 @ 5:19
Je note ce titre, merci Lali !
Comment by Tania — 26 juillet 2013 @ 3:05