Lali

Elle s’est plongée dans le numéro 6 de la revue Vagabondages consacrée au Voyages, comme je l’ai fait avant elle. Et pour la lectrice de Dora Holzhandler comme pour moi, le temps s’est arrêté. Le temps de ce texte :

On a trop longtemps voyagé
On est déplacé
On a horreur du déplacement
Chaque matin on voudrait plier sa feuille blanche
Mais elle est épinglée sur toute la journée il faut écrire et signer
On a trop attendu
Le soirs sous les palmes le soleil dans les arbres
Chaque matin on voudrait plier replier avaler
Qu’on n’en parle plus qu’il ne soit plus jamais question de parler
Mais chaque jour ouvre la feuille blanche
On écrit on signe on froisse on jette dans la nuit
On attend les bras serrés sur les hanches
Comme un rouleau de papier
L’aube la terreur blanche
On a trop longtemps voyagé

(Michel Crickillon)