Le temps des mots à voix basse
Le temps des mots à voix basse de l’écrivaine suisse Anne-Lise Grobéty, qui a reçu nombre de prix au cours de sa carrière entamée en 1968 par Pour mourir en février, est destinée aux ados et aux jeunes adultes. Mais il touchera quiconque parcourra ce court récit dense et poétique mettant en scène Oscar, son meilleur ami, et leurs pères, lesquels sont amis depuis toujours, et dont l’action se déroule en Allemagne pendant la Seconde guerre mondiale.
Il est question de la cruauté et de la folie des hommes, lesquelles ont assombri la vie des protagonistes, qui ne comprennent plus rien à la société dans laquelle ils vivent et qui pousseront la famille d’Oscar à fuir pour échapper au sort qui lui est destiné. Non sans faire un choix déchirant et en abandonnant derrière elle son bien le plus précieux, dont je ne dirai rien de plus. Un choix qui changera la vie de tous les êtres sur lesquels celui-ci a des répercussions.
Il s’agit aussi d’amitié, d’amitié totale, inébranlable, entre les aînés comme entre les plus jeunes. Et tout cela avec un ton poétique qui donne à la gravité du sujet la beauté qui rend certains livres inoubliables. C’est le cas du livre d’Anne-Lise Grobéty à classer aux côtés de L’ami retrouvé et du Garçon en pyjama rayé.