Le sermon aux poissons
Le titre choisi par Patrice Lessard est évidemment un clin d’œil à Antonio Vieira et à son Sermmon de saint Antoine aux poissons, qui compte parmi les œuvres majeures de la littérature portugaise et qui a franchi les siècles sans perdre de son actualité, le sermon pouvant être adapté selon la situation. L’auteur, en plus de s’inspirer du titre de Vieira pour son propre titre, a choisi de mettre un extrait en exergue et aussi de faire parler un personnage de ce sermon.
Le sermon aux poissons a été écrit à Lisbonne par un auteur qui a eu le coup de foudre pour cette ville il y a des années et qui y est retourné plusieurs fois depuis tant et si bien qu’il nous l’offre comme l’aurait fait un Lisboète, sans jouer le touriste. Il est vrai que son personnage principal, qu’il raconte ou dans lequel il se glisse, empruntant le « je » comme le « il », Montréalais, a choisi de s’installer à Lisbonne, pour changer de vie, ou à tout le moins avoir une vie qui lui ressemble davantage.
Antoine, car tel est le nom du personnage, autre clin d’œil à Antonio Vieira, laisse partir Clara, qu’il aime, espérant qu’elle reviendra, sans savoir si elle le fera, parce que migrer à Lisbonne est la seule chose qui lui tienne à cœur. Le roman commence donc le lendemain du départ de celle-ci. Roman, à l’image d’une traversée du désert, où le héros fait le tour de ceux qu’il a connus, où s’entremêlent toutes les femmes, dont les prénoms de terminent par un A, comme Clara, Clara l’inoubliable qu’il finira par confondre avec toutes dans le désordre que devient sa vie alors qu’il se retrouve sans elle dans cette ville aimée autant qu’il l’aimait elle.
Partagé entre deux amours, ayant choisi de privilégier celui pour la capitale portugaise au détriment de celui pour Clara, Antoine est déboussolé. Perdu. Paumé. Pas malheureux mais pas lui-même. Pas encore. Ce qui nous donne un roman déboussolant, où Antoine parle de lui à la troisième personne par moments, où des bouts de phrases sont quasi identiques, à l’image de l’œil d’une tornade qui ramasse au passage des bribes de ce qui l’entoure.
Roman déstabilisant. Loin des conventions. Et où les dialogues sont à même la narration. Roman sur un homme, sur son passé, sur son avenir incertain. Romain aussi, surtout, sur Lisbonne, par un écrivain et un personnage qui, vraisemblablement, en sont tombés amoureux.
Titre pour le Défi Premier Roman
Jolie couverture en tout cas !
Comment by Anne — 11 janvier 2012 @ 8:39
Un titre de livre que j’avais repéré et noté sur mon carnet. Tes mots, Lali, m’incitent à le surligner pour un futur achat.
Comment by Chantal — 11 janvier 2012 @ 13:18