Le regard de Jacques De Decker sur l’amour et ses parades
La grande roue m’avait enchantée il y a plus de cinq ans. Mais comme il n’est pas facile de mettre la main sur des livres de Jacques De Decker chez nous — et que les auteurs belges que je veux découvrir sont nombreux —, ce n’est que dernièrement que je me suis plongée dans Parades amoureuses, roman publié en 1997 chez Grasset.
Gilbert, sans femme, sans enfant, qui enseigne la littérature à des jeunes, frise la quarantaine. C’est peut-être parce qu’il est à un tournant de sa vie, après avoir multiplié les aventures amoureuses, jeté la plupart de ses conquêtes, et n’avoir rien bâti avec quiconque, que son quotidien étale et sans surprise se met à bouger sous ses pieds.
J’ai aimé la façon de raconter de l’auteur, la manière avec laquelle il introduit les personnages qui gravitent autour de Gilbert, les situations (renvoi d’une collègue, fugue d’une étudiante, grève) qui donnent lieu aux questions et parfois même à l’action, aux gestes qu’il n’aurait pas posés avant. Il y a si peu de temps. Parce que ce n’était pas le bon moment. Parce qu’il n’avait pas conscience de la portée des confidences. Parce que, oui, Gilbert est à tournant de sa vie.
Un roman admirablement bien ficelé avec des personnages parfois caricaturaux (entre autres le père de la fugueuse) mais sonnant toujours justes, malgré tout. Un roman, vous l’aurez compris, que j’ai beaucoup aimé.
Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».