Le carnet
Que note ainsi la lectrice de Tim Ford en lettres miniscules dans son carnet? Des phrases glanées au fil de ses lectures? Des recettes? Des numéros de téléphone? Les restaurants qu’on lui suggère? Ou alors se sert-elle de ce carnet pour écrire au fur et à mesure les phrases qui viennent à elle et qui lui serviront plus tard?
J’avais autrefois, il y a bien longtemps de cela, un petit carnet rouge à anneaux que je traînais partout et qui servait à tous les usages que je suppose à celui de cette lectrice. Il était toujours dans mon sac. Je recopiais ailleurs les débuts de poèmes ou les phrases tirées de mes lectures. Puis, j’ai préféré un cahier avec des feuilles quadrillées pendant une époque et le carnet rouge a été oublié. Enfin, presque. Je l’ai retrouvé récemment. Étonnamment, il y a encore sur une page, écrite à l’encre brune par Paul en 1982, la recette d’un ris de veau rissolé qu’il avait ramenée de Paris. Un poème écrit le même été alors que nous roulions vers Maisons-Alfort, Monique, Odile et moi, avec Thierry pour chauffeur. Des prénoms accolés à des numéros de téléphone qui ne me disent rien. Quelques dessins.
J’ai rangé le carnet dans la boîte. Comme le fera éventuellement celle qui note peut-être des impressions dans le sien, dans quelques mois, pour le retrouver des années plus tard.