La première lettre
Il y a des lettres qu’on lit et relit sans cesse. Des mots dont on ne lasse pas, dont on se lassera jamais. La lectrice de Thomas Benjamin Kennington le sait, elle qui, soir après soir, relit la même lettre, en prenant soin de ne pas la froisser avant de la ranger dans un grand cahier pour qu’elle ne s’abîme pas. Elle sait, elle qui se nourrit des mêmes mots depuis des mois, malgré toutes les lettres reçues depuis. Mais celle-là était la première. La première de toutes celles qui se terminaient par les mots qui terminent toutes ses lettres. Des mots qu’on devine à regarder son visage. Des mots qui n’appartiennent qu’à elle, qu’à eux.
Elle peut lire cent fois la première lettre, elle fera toujours battre son coeur comme au premier jour. L’expression de la lectrice en dit long sur ces mots, des mots qu’elle garde au fond de son coeur, des mots qu’elle n’a jamais oublié.
Son visage est d’une telle douceur…
Magnifique toile Lali.
Comment by Denise Rossetti — 8 décembre 2007 @ 10:03