Faim de mots
Elle entrera sur la pointe des pieds, comme tous les matins. Et elle restera là à la regarder. Et elle sourira. Il y a tant d’elle dans sa fille, dans cette faim de mots dès le réveil. La petite lectrice de Lee Ubald Bennion lèvera peut-être les yeux. Elle sourira aussi. Et elle retournera à son livre tandis que sa mère ira préparer leur repas.
Après avoir fait un sourire à sa mère, la fillette retourna à son poème :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n’y a bête ni oiseau
Qu’en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d’argent, d’orfèvrerie;
Chacun s’habille de nouveau:
Le temps a laissé son manteau.
René Charles d’Orléans
Comment by Denise Rossetti — 12 décembre 2007 @ 15:13