En vos mots 86
Mais que peuvent bien lire les lectrices du peintre Lawrence Alma-Tadema? Est-ce une missive? Un long poème, voire même un roman manuscrit? Toutes ces éventualités s’ouvrent à vous. Laissez parler la toile. Laissez les lectrices vous parler. Vous avez toute la semaine pour les écouter puisque je ne publierai les commentaires que dans sept jours, comme le veut cette habitude commencée en avril 2007 et inspirée par Armando.
Laissez votre imagination prendre toute la place. Il y a ici une histoire. Celle que vous raconterez en vos mots. Et que nous lirons avec bonheur.
Que les muses soient à vous et bon dimanche à tous!
LE PRÉTEXTE
Comme ce texte est long et semble n’en plus finir!
Attaché bout à bout il doit bien faire cent pages.
Ma soeur je vous avoue ne pouvoir retenir
Autant de mots rimés et je trouve ce langage
Passé mode et hautain. Je me tanne de le lire!
Comme vous avez raison! Il vous faut du courage
Pour apprendre ces vers ennuyeux à mourir.
Laissez donc ces rouleaux d’inutiles verbiages,
Et venez vous étendre, nous aurons du plaisir
À vivre notre vie et non celle d’un autre âge!
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 1 décembre 2008 @ 9:39
C’était là qu’elles avaient la liberté de se confier l’une à l’autre. Qu’elles parlaient de leurs rêves de liberté.
C’était que les nouvelles d’ailleurs leur chauffaient le cœur. Ces histoires lues comme des confidences d’un monde où les femmes marchaient dans les rues libres et insouciantes.
C’était là que le parfum de leurs rêves enivrait leur cœurs meurtris par des hommes qu’elles n’avaient pas choisis, qu’elles n’aimeront jamais. Ils disposaient de leurs corps. Comme d’une viande inerte et sans passion avec laquelle ils pouvaient satisfaire leur animalité.
C’était là qu’elles rêvaient de lèvres qu’elles choisiraient d’embrasser. À qui elles s’offriraient dans toute la plénitude de leur féminité. Pour un partage d’amour.
C’était là que, lascives et sensuelles, elles goûtaient le monde que seule l’encre noire des journaux leur racontait.
C’était là qu’aucun de leurs mots ne portait jamais de voile.
Comment by Armando — 2 décembre 2008 @ 20:32
Ces deux sœurs avaient trouvé dans un quotidien une annonce où l’on recherchait de jeunes femmes pour la publicité du marbre. Etant étudiantes toutes les deux, elles se sont dit, pourquoi pas. Cela nous fera un peu d’argent de poche et une partie sera consacrée pour les études.
Lorsqu’elles sont arrivées dans le studio, elles n’en croyaient pas leurs yeux !
Tout le décor était en marbre et représentait l’intérieur du palais de Jules César. Enfin, une petite partie seulement. C’était splendide.
A leur arrivée, le réalisateur leur a demandé de porter ces belles robes.
Waouh !! dit Alicia, c’est de la soie, tu te rends compte Virginie ? Nous qui portons presque toujours des jeans…
Dépêche-toi Alicia, nous ne devons pas manquer ces rôles surtout que l’on a peu de chose à dire.
Le réalisateur s’est approché de Virginie, la brune et lui a tendu le parchemin en lui disant qu’elle devrait lire le poème celui qui est souligné en rouge. Les autres poèmes sur le parchemin étaient prévus pour d’autres séquences avec d’autres personnes. En fait, Virginie devrait avancer sur les marches en marbre, pieds nus, au bord de la piscine et sa sœur marcherait derrière elle en tenant le parchemin bien roulé. Alicia aurait pour mission de tendre le parchemin à sa sœur et Virginie devrait prendre un air de circonstance et lire le poème le plus naturellement possible.
Les voilà prêtes, maquillées, coiffées. Elles attendent…Alicia s’est étendue sur les coussins et Virginie lit et relit le poème.
Dis, Virginie, crois-tu qu’ils vont nous laisser longtemps comme cela à attendre. J’ai froid aux pieds sur le marbre ! C’est bien joli ce décor mais je préférerai sauter dans la piscine chauffée !
N’y pense pas Alicia, même en rêve. De plus, tu as déjà revêtu ta robe. Nous ne sommes pas là pour nous amuser mais pour gagner un peu d’argent. Je tiens aussi à aider maman et papa qui se sont parfois privés pour nous offrir une partie de nos études. C’est la moindre des choses.
Mesdemoiselles, en place s’il vous plaît !
Enfin, dit Alicia !
Chut ! lui dit sa sœur. Montre-toi sous ton meilleur jour !
Comme prévu, Virginie se lève et marche d’un pas lent au bord de la piscine suivie de sa sœur. Sa démarche est fluide et très élégante. Elle est légère, légère.
Le réalisateur était aux anges, il souhaitait une jeune fille blonde et une autre brune.
C’était parfait.
Je suis certain que ce clip va être parfait…
Arrivée devant les projecteurs, Virginie déroula avec grâce le parchemin et lu le poème d’une telle façon que tous les employés sur le plateau restaient bouche bée car Virginie y avait mis tout son coeur !
Toi qui de Rome émerveillé contemples
Toi qui de Rome émerveillé contemples
L’antique orgueil, qui menaçait les cieux,
Ces vieux palais, ces monts audacieux,
Ces murs, ces arcs, ces thermes et ces temples,
Juge, en voyant ces ruines si amples,
Ce qu’a rongé le temps injurieux,
Puisqu’aux ouvriers les plus industrieux
Ces vieux fragments encor servent d’exemples.
Regarde après, comme de jour en jour
Rome, fouillant son antique séjour,
Se rebâtit de tant d’oeuvres divines :
Tu jugeras que le démon romain
S’efforce encor d’une fatale main
Ressusciter ces poudreuses ruines.
Joachim Du Bellay
Comme ce fut court, se dit Virginie et en se tournant vers sa soeur ! Tu vois, ce n’était pas plus compliqué que cela et maintenant nous pouvons aider nos parents chéris.
Merci Alicia pour ton soutien.
Puisque tout s’est bien déroulé, je pense que nous pourrons recommencer. Qu’en penses-tu Alicia.
Avec plaisir, ma grande soeur, de toute façon, tu sais toujours ce qui est juste et je suis heureuse pour maman et papa.
A notre tour de les aider !
Comment by Denise — 4 décembre 2008 @ 15:32
Elle lit attentivement :
— Voilà ! J’ai trouvé la recette du Canard aux navets ! Ecoute :
« 1 canard
500 g. de navets
18 petits oignons
60 g. de beurre
1 cuillerée de graisse de volaille
2 cuillerées à dessert de sucre en poudre
3 cuillerées à potage de farine
1 verre de vin blanc
Eau ou bouillon (pour mouiller à hauteur)
Sel, poivre
Bouquet garni
1 gousse d’ail
Persil haché. Faire rissoler doucement le canard dans une cocotte avec 30g. de beurre. Poursuivre la cuisson pendant 25 minutes. Arrêter quand le jus de l’intérieur de la volaille, égoutté sur une assiette apparaît rosé.
Dans le même temps faire chauffer dans un plat à sauter avec 30 g. de beurre, les petits oignons préalablement blanchis 5 minutes, les retirer.
Dans ce même beurre auquel on aura ajouté une bonne cuillerée à soupe de graisse de volaille, faire sauter les navets coupés en petits quartiers. Saler. Quand ils sont dorés, saupoudrer de sucre en poudre. Laisser légèrement caraméliser. Saupoudrer alors de farine, mouiller avec le vin blanc. Réduire des deux-tiers, compléter le mouillement juste à hauteur avec du bouillon ou de l’eau. Saler, poivrer, ajouter les oignons, une gousse d’ail râpé très menu, un petit bouquet garni. Laisser mijoter jusqu’à cuisson complète.
Le canard étant cuit, le dresser sur un plat très chaud, verser dans la cocotte les navets et les oignons débarrassés du bouquet garni. Bien vanner, pour déglacer.
Disposer les navets et les oignons autour du canard. Arroser celui-ci avec le fond restant.
Mettre un peu de persil haché sur les navets. »
— Cela te convient ?
— Formidable… ! S’il nous en reste un peu, nous le mettrons au congélateur, il fait tellement chaud !
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http://bernard.duquesne.perso.cegetel.net/recettes/pages/canard.htm
Comment by Reine — 5 décembre 2008 @ 13:10