En vos mots 829

Alors que je viens à l’instant de valider les commentaires déposés sur l’illustration de dimanche dernier, que je vous invite à découvrir et à commenter si vous le souhaitez, je vous propose cette semaine de vous installer dans cette toile signée Heidi Palmer.
La vue est plus qu’agréable, la chaise semble confortable et de la lecture vous attend. Que demander de plus?
La suite vous appartient puisque cette scène n’attend que vos mots pour prendre vie. C’est donc avec plaisir que nous vous lirons dimanche prochain lors de la validation des textes reçcus, et pas avant.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.
On a beaucoup ri. Pierre, en pitre invétéré, n’a pas pu s’empêcher de partager ses dernières blagues salaces. Souvent antiféministes. Ce qui laisse Romane indignée. Au bout de quelques minutes de fou rire. Faut l’avouer.
Mathilde semblait si heureuse de revoir les amis et les cousines dont elle n’avait pas de nouvelles depuis longtemps. Comme si leurs téléphones étaient empêchés de faire des appels et ne servaient qu’à recevoir des coups de fil.
Impassiblement assis, Marco, crayon à la main et le nez collé à son journal, faisait honneur à son statut de cruciverbiste. Lassitude en cinq lettres : ennui ou souci. À revoir.
Je ne peux m’empêcher de penser à Shakespeare qui prétendait que la vie, c’était un peu comme une pièce de théâtre dont nous serions les acteurs.
Mon esprit s’égare par tous ces chemins où nous nous sommes maintes et maintes fois perdus jusqu’à l’aube. À connaître par cœur le moindre petit mot de nos silences.
Absorbé par mes divagations, je ne me suis pas aperçu que, peu à peu, les gens étaient retournés à leur quotidien. Enfin, je m’en suis aperçu. Mais de loin. Avec distance. Comme par besoin de me mentir à moi-même. Comme si, au fond de moi, je craignais de rentrer seul. Me dire que je vais entendre sa voix. Ses mots. Ses silences. Je vais regarder où elle aimait s’installer confortablement pour prendre son café. Et lire sans compter les heures.
Je vais regarder cette chaise qui, sans elle, n’est devenue qu’une chaise. Un objet vide.
Et je sais déjà que je vais être en larmes. Moi qui ai toujours prétendu que les hommes ne pleurent jamais.
Comment by Armando — 13 mars 2023 @ 5:18
Un endroit dépouillé
Tout au bord de la mer
Où lorsque je m’assieds
Mes pieds ne touchent terre.
Il est fait pour le calme
Et la tranquillité,
Pour la paix de mon âme
Et sa sérénité.
De même couleur que l’eau
Un fauteuil me reçoit
Et voguent les bateaux
Tout au long de mes doigts.
Ma lecture elle aussi
Berce les océans,
Et me voilà partie
Défiant espace et temps.
Voltigent les oiseaux
Tous plus légers que l’air,
Tandis que purs les flots
M’inondent de lumière.
Comment by anémone — 13 mars 2023 @ 9:17
En attendant qu’elle revienne, j’entends la mer me chanter une berceuse d’Acadie qui nous invite au départ.
Il y a des moments comme ça. On se demande si on ne ferait pas mieux de tout quitter. Suivre la destinée des heures vagabondes, sans jamais se soucier de tout ce qu’on laisse. Ne pas craindre ce qu’on pourra trouver sur le chemin. Se dire que de toute manière, un jour ou l’autre, on partira. Malgré soi. Alors pourquoi attendre et ne pas prendre les devants. S’en aller. Pour vivre.
Partir comme des enfants. Main dans la main. S’aimer bercés par la douceur des vagues matinales. Baisers impudiques. Langoureux et salés. S’aimer, sans autre souci que d’être où le bonheur nous trouve. Et pas ailleurs. Puis s’endormir bercés par le manteau d’étoiles et se dire que quelque part le soleil ira se couchera quarante-trois fois rien que pour le bonheur de voir le crépuscule chaque fois qu’on le désire. Et y croire.
En attendant qu’elle revienne, toujours cette berceuse qu’on chantait aux enfants. Partons, la mer est belle…
Comment by Zef — 14 mars 2023 @ 3:06
Quand ma Belette blette, Shein curvy, c’est un peu dire, si c’est ainsi, me re rongea tous mes livres , posés, me délivrant, s’enfuyant même par ma fenêtre …
« Sous traction, on n’est jamais si bien servi que par soi-même … »
Et Elle, je l’avais connue – tendre et tête de bois – dès son plus jeune âge, me servant à table durant nos premières années, partageant mes nombreux secrets, mes voyages en stop aussi. Quoique un peu hippie sur les bords … des routes. Et, même pour nos ébats, se passant tout à fait de témoins.
Mais moi, aujourd’hui, sa présence m’incommode …
Ce n’est pas tant à cause de sa vilaine carcasse usée, ni de sa vue si faible, au contraire, c’est qu’au fil des ans notre appartement est devenu bien trop petit pour nous deux. Je m’y sens tellement insignifiant à présent. Sous Elle et sa chaise.
J’ai soudoyé un ami, un ancien voleur, un taulard, pour l’enlever. Par une fenêtre. Quoique aussi rat d’hôtel, c’est un robuste compagnon …
« C’est, dit-Elle, l’endroit : me voilà bien surprise ;
J’ai passé par ici là depuis cinq ou six ans. »
L’autre, affable, qui la voyait en peine, près de la Fontaine, lui dit :
« Vous aviez lors la panse un peu moins pleine.
Vous êtes maigre entrée, il faut maigre sortir. »
Pfff ! « La belette blette, le rat la porte, la fenêtre, les livres « . Pas commode ! …
Comment by Cavalier — 14 mars 2023 @ 17:25