En vos mots 816

Peut-être que ma vie ressemblera à cette scène imaginée par l’illustratrice Kathrin Honesta dans quelques jours. Je devrais, en effet, être en vacances à partir du 19 décembre.
Je n’ai pas fait de projets, car je sais fort bien qu’il y a de fortes chances que je doive tout de même me brancher chaque matin afin de voir si tout se passe bien – ou pas. Chaque fois que je m’absente, pour un après-midi, deux-jours, ou une semaine, les demandes folles avec des échéances trop serrées nous tombent dessus. Je dois donc ne pas être trop loin, d’autant plus que ma supérieure hiérarchique vient de nous quitter : elle rentre en France demain, après sept ans au Québec. Ce qui complique un peu la vie des deux personnes de mon équipe qui ne peuvent plus faire appel à elle au besoin.
Autrement dit, si tout va bien, je devrais être en mesure de prendre mon temps, de regarder la lune et les étoiles, de traîner en pyjama, de me faire des pauses thé et de lire plus qu’un paragraphe avant de tomber de fatigue.
Je me réjouis donc déjà de lire vos histoires dans une semaine, car aucun texte ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc plus que le temps de faire vivre cette scène livresque et de lire les textes déposés sur celle de dimanche dernier.
Sur ce, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.
« Ô toi ma Dame Lune »
Ô toi ma Dame Lune Ô ma Belle Argentée
Ô fille du Soleil ! Tu es venue du Froid
Et quand bien te regarde encore toujours j’y crois
Au sens dessous dessus en fenêtre haut montée …
Dis lui tant mon amour mon âme tourmentée
Dis lui fort que je l’aime en l’hiver qu’on reçoit
Dis ! Ma Belle Insolente ! Les secousses du Toit
Silences de se taire étoiles démontées …
Si fait dans la lecture un secret tu et noir
Du Verseau impacter en la Vierge et mouvoir
– Sensibilité douce aura d’une caresse –
Secoue secrète et sombre aux forces des amants
Aux chaotiques extrêmes éveillés et dormants
Alors me rejoindra et serait sa maîtresse …
Comment by Cavalier — 12 décembre 2022 @ 15:30
Ah qu’il fait bon regarder dehors
Par grand froid quand on est bien au chaud!
Un thé, un livre: mieux que de l’or,
Et surtout ne pas se lever tôt.
Faire de belles grasses matinées,
En pyjama toute la journée.
Puis une longue et douce soirée.
N’étant par personne dérangée.
Enfin bien déployer ses ailes,
Et bien respirer tout son saoul.
Mais le bureau a besoin d’elle,
Et Lali en connaît le coût.
Pour elle c’est une utopie:
Difficile de ne pas se brancher.
Pourvu que, en bonne partie,
Elle puisse profiter du congé!
Comment by anémone — 16 décembre 2022 @ 8:48
Mains dans les poches et mal rasé, je me promène, seul, dans une Lisbonne sans âme, décorée de guirlandes or et sang, qui ressemble à n’importe quelle ville d’ailleurs, où les gens s’achètent les mêmes choses, dans les mêmes magasins. Impersonnels et creux. Soucieux d’une liste de gens qu’on ne faudrait pas oublier pour ne pas risquer de les vexer. Les malheureux. Si l’amour et l’amitié ne tiennent qu’à ça.
J’avoue sans honte que la frénésie de cette saison m’agace.
Perdu dans la foule, alors que mes pensées s’envolent ailleurs. Vers ceux que le chemin sinueux du temps a éloigné de moi. Ou l’inverse. Ceux qui ont laissé le souvenir d’un regard ou de quelques mots dans ma vie. Voire plus. Qui ne sont plus. Ou alors ailleurs. Quelque part. Et je sais que même si j’en oublie un ou deux, personne ne se vexera. Ils savent qu’il sont une partie de l’encre qui a écrit les pages de mon existence. Et qu’ils seront toujours dans chaque battement de mon cœur.
Il me vient en tête les mots de Laura qui, un soir de tendresse, sous un fond des Séparés de Julien Clerc, m’a dit que ceux qu’on aime ne disparaissent jamais. Ils sont là. Étoiles éparpillées dans le ciel de nos vies. Et quand le monde devient silence, si on regarde par la fenêtre, on peut les voir.
Si, si, me disait Laura, véhémente et persuasive. Si tu les aimes vraiment tu les verras. Je te l’assure.
Et je sais qu’elle avait raison.
Comment by Armando — 18 décembre 2022 @ 0:13