En vos mots 814

Alors que je viens à l’instant de valider les textes déposés sur l’illustration de dimanche dernier, parmi lesquels un po`ème signé Cavalier, que je retrouve avec plaisir après quatre ans d’absence, je vous propose cette semaine d’animer une illustration de l’artiste Sofia Venzel, mettant en scène une lectrice qui semble beaucoup aimer les chats.
Aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain, ce qui vous laisse amplement le temps d’imaginer une histoire, comme vous le faites si bien semaine après semaine.
C’est avec plaisir que nous vous lirons dans sept jours. D’ici là, bon dimanche à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.
”Descente en rêve Yin et Yang”
Avec votre façon de faire si détachée,
Vous vous lovez sur cette branche desséchée,
Vous me narguez, félines ! Et moi, je n’y peux rien.
Et d’ouïr vos griffes sur la peau du vieux chêne,
Me donnera courage, et pas pour deux sous, tiens !
Encore résignée, j’implore à perdre haleine,
Mais mes suppliques s’en vont sur le dos d’Aquilon.
Vous faites le dos rond, alors je vous promène
De branches en branches, sans un geste de trop, laine
Dans une main et ficelle dans l’autre… Allons
Enfants de la Patrie ! Il faut que je vous mène
Par le bout du museau, ce sans vous effrayer
Jusques en bas de l’arbre, et encore autre chose :
Vous aurez un baiser sur vos jolis nez roses,
Et puis mille caresses dans les bras de Morphée …
Comment by Cavalier — 29 novembre 2022 @ 10:05
Sur mon lit, d’ordre je ne m’embarrasse.
Si mes livres prennent beaucoup de place,
Mes chattes occupent encore plus d’espace.
Tant de beaux moments passés face à face,
Avec parfois l’une que l’autre embrasse,
Ou parfois l’une qui soudain s’agace.
Un ronronnement tout doux en surface,
De jolis minois qui jamais ne grimacent
Voilà comment nos soirées et loisirs se passent.
Non je ne jouerai pas à pile ou face,
Car de ce délice jamais je ne me lasse,
Et je ne compte pas échanger ma place.
Comment by anémone — 2 décembre 2022 @ 10:58
À l’heure où je pense aux mots que j’écris, un enfant pleure sa solitude, un autre écrit au père Noël tandis que des milliers d’autres ignorent l’existence de l’homme en rouge. Et pourtant, l’étoile du berger est là. Au loin. Faudrait la trouver.
Quelque part, un homme quitte ses racines. Un autre s’écarte de son destin. Dans le noir de sa longue nuit. Son seul ami, son seul repère s’appelle espoir. Et rêves.
À l’heure où je pense aux mots que j’écris, je me demande combien de milliers de choses se passent dans ce monde. Belles et moins belles. Je pense aux gens dont le départ nous chagrine, alors que d’autres crient de bonheur à l’arrivée d’un nouveau venu. Des gens s’embrassent, d’autres s’aiment et d’autres encore s’entretuent au nom d’un idéal, d’un drapeau ou encore d’autres hommes.
Et pourtant, quand je regarde par la fenêtre, la nuit me semble si douce et si sereine. Lisbonne sommeille paisiblement. Le ciel n’est qu’un long et épais manteau noir, parsemé d’épingles d’or, comme des yeux qui devinent l’obscurité de mon âme. Comme le chantait si bien Don McLean au temps où le pouvoir était aux fleurs.
À l’heure où je pense aux mots que j’écris, je me dis qu’après quelques lignes de Kipling, elle s’endort. D’un sommeil serein. Apaisée. Et je souris. Je l’embrasse tendrement. Sans oser la toucher. Pour ne pas la réveiller.
Comment by Armando — 3 décembre 2022 @ 7:05