Lali

29 novembre 2020

En vos mots 712

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Alors que je viens à l’instant de valider les textes que vous avez déposés sur la murale de dimanche dernier, il est temps de vous offrir une nouvelle scène livresque afin que l’animiez en vos mots, comme vous le faites semaine après semaine depuis plus de treize ans.

Et pour oublier le gris, c’est sur une toile de Marianna Sztyma que mon choix s’est arrêté. Elle est donc à vous pour une semaine, car aucun commentaire ne sera validé avant le prochain accrochage, ce qui vous laisse plus que le temps de l’examiner sous toutes les coutures et d’écrire quelques lignes.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine!

3 commentaires »

  1. Elle relit son journal
    Quelque lignes chaque jour,
    Qu’elle se sente bien ou mal,
    Triste ou comblée d’amour.

    Elle s’y voit en miroir,
    Est-elle bien cette femme?
    Bien difficile d’y croire,
    Et trop pour une seule âme.

    Sur ses joues quelques rides,
    Son coeur a beaucoup appris.
    Quand elle s’effraie du vide,
    Elle se lève et sourit.

    Il reste assez de place
    Dans le délicieux cahier
    Pour de futurs face à face,
    Paisibles ou aventuriers.

    Comment by anémone — 3 décembre 2020 @ 16:43

  2. Elle se raconte, par petites séquences. Sa vie se déroule dans sa mémoire, un rappel savoureux ou non. Un geste, une odeur, une recette de cuisine, une vieille photo, un vieux carnet ou une écriture familière. Elle fait feu de tout bois.
    Se raconter, certes, mais se lire est si surprenant. D’ailleurs, ce n’est pas elle, il y a, alors un détachement, un dédoublement, les mots de l’écrit lui deviennent alors étranger.
    Un vieux cahier intime, annonçait le livre de l’histoire familiale. Trois ou quatre pages et ce fut tout. Dommage !

    Comment by LOU — 5 décembre 2020 @ 14:16

  3. Dans le silence immobile de la pièce je l’entends, d’un murmure étouffé :

    « Je frappe à la porte de la pierre.
    – C’est moi, laisse-moi entrer.
    – Je n’ai pas de porte, dit la pierre.

    Je la regarde. Elle ferme quelques instants les yeux. Puis, nous nous regardons en silence. Elle me sourit et me lance « c’est Szymborska ».

    Je la regarde sans rien dire. Elle insiste. Oui, Wislawa Szumborska. Poète. La mort sans exagérer. Prix Nobel de Littérature 1996…. Tu y es?…

    J’ai entendu parler. Je crois…

    Menteur. Tu ne sais rien. Je l’entends dans tes silences. Je le vois dans tes yeux. Tu caches ton ignorance par le mensonge. Avoue que tu ne savais rien et je te pardonne.

    Et le silence est retombé. Ou presque. Rien d’autre que le doux crépitement de nos baisers et un air tamisé de Pachelbel.

    J’adore Pachelbel. Si je devrais mourir un jour, j’aimerais écouter Pachelbel une dernière fois.

    Si tu devrais mourir un jour, je voudrais mourir avec toi.

    Oui, je le sais. Mes baisers te manqueraient trop, sinon.

    Comment by a — 6 décembre 2020 @ 5:06

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