En vos mots 705
Ça y est, c’est l’automne. Il n’y a aucun doute possible. Oui, c’est bie l’automne. Ici comme au jardin du Luxembourg, dans cette scène livresque peinte par Aurore Texier, que je vous invite à faire vivre en vos mots.
Aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain, ce qui vous laisse amplement le temps de lire les textes déposés sur la toile de dimanche dernier et d’écrire quelques lignes que nous lirons avec plaisir dans sept jours.
D’ici là, profitez de la beauté de cette saison avant que toutes les feuilles ne tombent!
Promeneurs profitant des tout derniers rayons,
Et flâneurs fatigués s’affalant sur des bancs.
L’un esquisse l’automne d’un coup de crayon.
D’autres sont immergés dans un exquis roman.
Les couleurs d’octobre ont pris rendez-vous:
Fauve, roux, mordoré, cuivre, jaunes rougeâtres,
Pour charmer les peintres et tous ceux d’entre nous
Sensibles à la beauté de ce gracieux théâtre.
Certains prisent les joies de la conversation.
Un dormeur fait entendre un menu ronflement.
Quelques-uns sont plongés dans la méditation.
Pour un oeil vigilant, le tableau est charmant!
Comment by anémone — 16 octobre 2020 @ 13:52
Ce qui me blesse le plus, c’est le silence.
Le long du parc, il n’y a que des lecteurs bien trop sages. Ils lèvent à peine leurs yeux d’un air suspicieux. Pour épier mon passage. On ne sait jamais. Le bruit de mes pas pourrait les déranger dans leur silence d’église.
Que ce monde est devenu triste.
Tante Léonor, maquillée comme une poupée de porcelaine, ne promène plus son rire désuet et joyeux. Seul son souvenir traine encore, pendu à mes larmes.
Il n’y a plus de chiens errants, qui viennent vous saluer, en quête d’une caresse. Juste de vieilles folles qui promènent leurs toutous parfumés et accrochés à des laisses de cuir véritable. Elles s’adressent à eux comme on parle aux enfants.
Et les paisibles lecteurs restent imperturbables. Ils ne lèvent même pas les yeux des pages gribouillées de mots froids qui leur ressemblent.
Et leurs enfants, c’est pareil. Ils sont trop sages, les yeux cloués à leurs cellulaires. Sans dire un mot. Il n’y a plus de cowboys ni d’Indiens. Oublié le temps où on jouait à la marelle.
L’automne n’est que silence et murmures. Sans âme. Même les feuilles mortes sont tristes. Personne ne s’émeut de leur ultime sanglot.
Ce qui me blesse le plus, c’est l’indifférence. Lisbonne ne ressemble plus à mon enfance.
Comment by Armando — 18 octobre 2020 @ 4:17