En vos mots 703
Ils ont choisi un endroit à l’écart pour pique-niquer. Puis, elle a profité de l’occasion pour se tremper les pieds dans l’eau tandis qu’il lisait son journal. Que s’est-il passé avant? Qu’arrivera-t-il après? À vous de nous raconter en vos mots ce qu’évoque pour vous cette toile de l’artiste Alan Fearnley.
Mais, comme d’habitude, il n’y a aucune urgence. En effet, aucun texte ne sera validé avant dimanche prochain, ce qui vous laisse le temps d’examiner la toile sous toutes ses coutures et de lire les textes déposés sur la toile de dimanche dernier.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à eux qui les lisent fidèlement.
Septembre s’apprêtait à rendre l’âme. Une question de quelque deux jours et octobre serait là. Sur la route nationale, les couleurs changeantes d’un automne naissant se prêtaient à la nostalgie. La radio murmurait un de ces airs connus, dont le nom m’échappait. C’était doux. Paisible. Triste.
Je sentais que Laura n’arrêtait pas de m’épier du coin de l’œil, comme si elle cherchait à fouiller dans mon silence. Sans doute dans l’espoir de trouver le mot juste pour pouvoir le briser. Sans l’oser pourtant.
« Et si on s’arrêtait un peu? », lui ai-je lancé tout en étant persuadé qu’elle n’attendait que cela.
– Tout va bien?…
– Impeccable!
« Menteur! », a-t-elle rétorqué avec cette douceur désarmante qu’ont dans la voix les gens qui vous aiment avec tendresse.
Je n’ai pas résisté à rouvrir le journal à la page de « ces chers disparus ». Il était là. Matthias. Une photo ancienne, en noir et blanc. Aussi triste que lui.
Le journal annonçait, avec les regrets de circonstance, le départ d’un homme honnête, intègre et aimé de tous.
Ce qui ne m’a pas empêché de penser qu’il s’agissait aussi d’un homme qui, tout porte à le croire, a pris sous son aile un fils qui n’était pas le sien, qui a caché à ses deux petits-fils qu’il n’était pas leur véritable grand-père et qui n’a pas eu le courage de reconnaître un fils né de son premier et dernier amour.
Toute une vie de mensonges… Heureuse et sans regrets. À ce qu’on dit.
– C’est intéressant ce que tu lis?…
– Pas vraiment.
« Menteur! », a-t-elle rétorqué avec un sourire et la douceur de ceux qui attendent patiemment la fin de vos silences.
Comment by Armando — 30 septembre 2020 @ 12:52
Voilà que tout à coup, c’était l’aventure.
Nous étions arrêtés juste au bord de l’eau.
Tout autour de nous, seulement la nature.
Venant de la montagne, l’écho de grelots.
Tu lisais ton journal près de la rivière,
Dont je sondais gaiement la température
En déposant le pied sur le lit de pierre.
L’onde était tiède, douce, et très pure.
Au loin le bruit des chèvres, à flanc de coteau.
Dans ce joli sous-bois clair et ensoleillé,
Nous menions sobrement une vie de château.
L’air fleurait le bonheur des rêves éveillés.
Comment by anémone — 3 octobre 2020 @ 16:03