Lali

26 février 2017

En vos mots 516

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

KONSTANTINOV (Vitali) - 1

Dès que j’ai vu cette illustration de Vitali Konstantinov, j’ai tout de suite su qu’elle était pour vous, vos mots, vos histoires. Cela a été instantané. Mais je ne saurais expliquer pourquoi.

Il ne me reste plus qu’à espérer que je ne me suis pas trompée et que vous serez nombreux à déposer poèmes, courtes nouvelles ou même juste un paragraphe sur la scène livresque de la semaine d’ici dimanche prochain, 8 heures, heure de Montréal. Aucun commentaire ne sera validé d’ici là, comme le veut l’habitude.

D’ici là, un bon dimanche et une excellente semaine à chacun d’entre vous!

3 commentaires »

  1. Les animaux ont un langage.
    Comment le transcrire?
    Voilà qui peut être la tâche
    De toute une vie.
    L’oreille recueille des sons.
    Mais l’âme plus que l’ouïe
    Perçoit leur signification.
    Comprendre le langage animal
    Est pure affaire de vibrations.
    Entendre les réflexions, les commentaires,
    Les rêveries de tout un bestiaire:
    Quelle plus belle expérimentation?
    Bien au-delà de la pensée existe un vocabulaire,
    Qui exprime avec précision tout l’inventaire
    Des sensations et sentiments.
    Le végétal, le minéral, n’échappent pas à cette règle.
    Mettez-vous à l’écoute sans attendre
    De l’arbre, de la fleur, de la pierre.
    Et vous serez surpris.
    Leur science et leur bon sens n’égale que leur patience
    A se faire comprendre,
    Et que leur humour.
    Parlez aux bêtes et aux plantes.
    Faites cette expérience.
    Ecoutez leurs réponses.
    Découvrez cette communication parfaite
    Qui n’a nul besoin de grammaire.
    Et votre monde, plus jamais,
    Ne sera le même.

    Comment by Anémone — 26 février 2017 @ 9:59

  2. Le mot s’est répandu à la vitesse d’un sifflet de singe ce matin-là dans la jungle paisible. Un étrange animal rôdait depuis des heures dans le coin. Comme s’il cherchait quelque chose.
    Bien sur que la curiosité des paisibles habitants de la jungle était vive. Qui était-ce?… Quel pouvait bien être cet animal distrait et rêveur?…
    C’est le petit singe qui a le premier crié : C’est un homme!!!!… Ce n’est qu’un homme!!!…
    Ceci a eu pour but de rendre ses amis curieux et craintifs à la fois. Certains méconnaissaient complètement l’existence des hommes. D’autres en avaient déjà entendu parler avec des mots pas très rassurants. Raison pour laquelle ils se cachaient derrière des arbustes. Méfiants et craintifs.
    D’autres, plus à l’aise, se sont mis à l’observer perchés dans les arbres.
    Un homme. Ils sont restés longtemps à l’observer.
    Un homme. Quel animal étrange.
    – Mais que fait-il couché, à griffonner une feuille de papier blanche? a demandé le petit singe à sa maman.
    Il rêve mon fils, lui répondit la maman singe.
    – C’est quoi rêver, maman?
    – Je ne sais pas très bien, mais j’ai entendu dire que c’est une maladie de l’homme puisque c’est le seul animal qui rêve des heures durant.
    – Que c’est malheureux maman, répondit le petit singe.

    Comment by Armando — 5 mars 2017 @ 6:21

  3. Que me disent aujourd’hui le perroquet, le pinson,
    Que me raconte le singe?
    Le tapir me fait une visite éclair,
    Suivi du fourmilier tamanoir,
    Cet ignoré qui m’implore,
    Me requiert, me sollicite.
    Ils me parlent d’animaux méconnus,
    Comme certains marsupiaux, et comme l’ornithorynque,
    Pour ne pas évoquer le Marsupilami,
    Qui fête aujourd’hui son anniversaire.
    Soixante ans, un âge jeune quoique respectable.
    Le toucan me décrit les sortilèges
    Qui se colportent dans sa région.
    Je note tout avec passion.
    Le jaguar n’a pas le même ton
    Que le coq de bruyère,
    Que la grue, que le cacatoès, que le paon.
    Chacun a son langage, bien différent.
    Subtil et catégorisé
    Par pays de naissance, ou d’adoption.
    Le raton laveur et l’oiseau-lyre
    Se disputent leur tour pour me glisser
    Dan l’oreille leurs confidences.
    Tous sont inquiets pour la terre.
    Me demandent d’agir pour le climat.
    Tous se mobilisent,
    A l’appel du colibri, qui a dit:
    Je fais ma part!
    La panthère, le tigre, la girafe,
    L’éléphant, le guépard et l’orang-outang,
    Tout le monde s’unit,
    Prédateurs et proies.
    Le lion comme l’antilope.
    Et l’ours blanc sur la banquise.
    Arrêtez le déboisement.
    Stoppez l’emploi de l’huile de palme!
    Plus de foie foie gras,
    Ni d’élevages intensifs en batterie.
    Un peu de respect!
    Ne broyez plus nos poussins.
    Donnez-nous, et donnez-vous
    L’espace et l’air nécessaires.
    S’il-vous-plaît, écoutez-nous.
    Nous sommes votre conscience.
    Votre bouée de sauvetage
    Si vous tendez l’oreille à nos invocations.
    Les abeilles et tous les insectes de leur race
    Sonnent l’alarme.
    Et les chiens que l’on mange en Chine,
    Les lévriers qui meurent en Espagne,
    Les taureaux victimes des corridas.
    Trop d’animaux souffrent,
    Je ne peux tous les citer,
    Mais tous me parlent
    Avec infiniment de poésie
    Et de pardon et de bonté
    Pour toutes nos vilénies.
    Je note avec passion.
    Et je demande pardon
    Pour tant de souffrance.
    Et je leurs dis merci
    Pour tant de leçons
    D’humanité et de vie.
    Que me disent aujourd’hui la pie et le moineau?
    Les escargots, les limaces?
    Les corneilles, les rouge-gorges?
    Les animaux que je vois envahir mon jardin,
    Ou y faire timide apparition?
    Soyons humbles et écoutons-les,
    Qu’ils nous parlent de légendes, ou de réalité.
    Je note avec passion
    Tous leurs commentaires.
    Leurs constats, leurs supplications, leurs prières.
    Et je transmets, comme je le peux,
    L’appel de la grenouille aux cuisses écartelées
    Des homards, des crabes, des crevettes ébouillantées,
    Des poissons, des oiseaux aux estomacs morts, plastifiés.
    Je transmets comme je le peux leur requête.
    Celle des animaux de compagnie abandonnés
    Ou maltraités.
    Celles des bêtes torturées en laboratoire.
    De ceux dont on saccage sans vergogne le territoire.
    Celles des animaux enfermés dans des cages,
    Dans des zoos ou pour être transportés et vendus
    Hors de leurs contrées, loin de leurs paysages.
    Avec le coeur qui saigne,
    Avec mes pauvres mots, bien moins puissants
    Que le subtil langage qui les fait se parler entre eux
    Pour se prévenir des dangers,
    Avec mes pauvres mots je transmets comme je le peux, aujourd’hui,
    Leur message.

    Comment by Anémone — 5 mars 2017 @ 6:41

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