En vos mots 447
Avec le changement d’heure et les journées de plus en plus courtes au cours des prochaines semaines, j’ai eu envie de vous proposer une scène livresque amusante. C’est pour cette raison que j’ai choisi celle-ci, une illustration signée Graham Oakley, qui met en scène un personnage qui a me fait penser à un certain Albert.
À vous maintenant de nous raconter en vos mots ce qu’évoque pour vous cette scène. C’est avec plaisir que nous vous lirons dimanche prochaine, car aucun commentaire ne sera validé avant le prochaine accrochage.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!
Leur conversation avait débuté sur un coin de table d’un restaurant sans envergure où Horace, vieux chercheur, mis à l’écart par ses pairs, à la suite de quelques affaires d’escroquerie jamais vraiment élucidées, avait ses habitudes.
Le vieil Horace soutenait avec conviction qu’il avait fait des recherches sur le transfert de cellules neurologiques, permettant le transfert des connaissances intellectuelles, entre individus. D’ailleurs, ce qui n’était pas moins étonnant, il avait déjà transféré quelques-unes de ses propres cellules sur des souris avec des résultats aussi brillants que confidentiels. Le seul bémol est qu’il avait besoin de fonds pour poursuivre ses travaux, qui allaient bouleverser le monde des hommes et qui, surtout, devaient rester confidentiels.
Il n’en fallait pas moins pour éveiller l’inépuisable curiosité de Marc, une des rares personnes qu’Horace arrivait encore à impressionner, par sa verve et ses mots compliqués dont Marc ne comprenait pas la signification la plupart du temps.
Et pourtant. Horace avait bel et bien raison.Les souris à qui, par manque de donneur, il avait greffé quelques-unes de ses propres cellules, connaissaient par cœur les règles mathématiques les plus savantes.
C’était d’une voix rauque et solennelle qu’Horace avait interrogé les deux petites souris quant au résultat final de l’équation.
« Mille. Le résultat est mille », avait répondu la petite souris d’une fois frêle et aiguë.
Marc n’en revenait pas… Et dire que tous les autres prenaient Horace pour un escroc. Un fou à lier. Et là. Devant ses yeux… C’était hallucinant.
Cette fois-ci, il avait bien la preuve de l’injustice du monde à l’égard de ce pauvre Horace qui, au lieu de se vanter, avait une attitude humble et ne cherchait que des fonds pour poursuivre ses travaux.
Sans hésitation, Marc lui a fait don de toutes ses économies. Fier de contribuer à la poursuite des travaux de ce savant incompris qui lui faisait confidence de ses recherches le plus secrètes.
Horace, lui, n’était fier que de ses dons de ventriloque.
Comment by Armando — 8 novembre 2015 @ 1:11
excellent, Armando! bravo 🙂
Comment by Adrienne — 8 novembre 2015 @ 9:00