En vos mots 419
Avec cette toile peinte par Wilhelm Ludwig Heinrich Claudius, c’est une neuvième année qui commence pour cette formidable aventure qu’est la catégorie En vos mots. Une idée qui m’a été inspirée par Armando, lequel a été de tous les rendez-vous depuis le 15 avril 2007.
Nombreux ont été ceux qui ont joué le jeu depuis. Pendant quelques semaines ou plus. De temps en temps. Sans contrainte et pour le plaisir. Que cela continue!
Rendez-vous dimanche prochain pour la suite de cette aventure alors que tous les commentaires seront validés d’un coup. Et merci aux participants des huit dernières années et à ceux des prochaines!
Assis sur un banc, un homme attend. Il lit son journal. Et il l’attend.
J’imagine qu’une fille, parfumée de printemps et aux yeux émeraude, viendra de nulle part.
J’imagine qu’il se précipitera pour l’embrasser. Comme dans un film d’Arthur Hiller, dont j’ai oublié le nom mais pas l’histoire.
J’imagine qu’il est riche et qu’elle belle, insouciante et libre. Je me dis que c’est elle qui est vraiment riche. Il n’a que de l’argent.
Ils se feront de promesses pour se dire des mots. Ils savent que les promesses sont éphémères et solubles dans la silencieuse tempête du temps.
Ils s’aimeront le temps de s’aimer. De tatouer leur peau à jamais de leurs corps en feu. Traces indélébiles, pour plus tard. Lorsque l’on n’a plus envie de croire à l’amour.
J’imagine leurs larmes d’un amour fini. Chenille deviendra papillon. L’amour s’envole. Laissant derrière lui des poussières d’étoiles dans le ciel de nos cœurs.
Assis sur un banc, un homme attend. Il lit son journal. Et il l’attend.
Le printemps. Son printemps.
Comment by Armando — 26 avril 2015 @ 4:35
La douceur d’un jardin d’été
Vêtus de blanc , la jeune femme et ses enfants cueillent des fleurs dans les herbes hautes à côté du de la boulaie .
A l’ombre de semblables bouleaux , l’homme lit son journal, accoudé à la table décorée d’un frais bouquet de cosmos.
Les tiges pourpres de rhubarbe bordant le potager champêtre, les douces collines bleues au lointain , le sol sablonneux, elle connaît si bien ce paysage, ainsi que les volets verts et la barrière blanche.
Petite fille, elle passait là tous ses dimanches dans cette partie d’Europe orientale où la folie de quelques hommes déplaça, massacra, fit disparaître des millions d’autres hommes innocents. Elle eut la » chance » de faire partie des libérées en Janvier1945, juste là, à côté , à quelques kilomètres de ce jardin, d’un endroit qui s’appelle Brzezinka ,qui signifie « la petite prairie aux bouleaux ».
Aujourd’hui, 70 ans plus tard, en ce 26 avril, journée nationale de la déportation, je vis en France, pays où ma mère réfugiée, recommença une autre vie
Comment by Barbara — 26 avril 2015 @ 5:35
Bisous Barbara.
Comment by Armando — 26 avril 2015 @ 8:44
Merci Armando, tendres pensées; je ne me lasse pas de ton écriture chaleureuse et mélancolique.
Comment by Barbara — 26 avril 2015 @ 10:43
Penché sur le journal local, Jean lisait les petits caractères sans utiliser de lunettes. Même avec des yeux de 80 étés, il pouvait lire tous les articles sans ces fameux verres qui m’aidaient depuis la pré-adolescence à lire tous les livres.
Les premiers rayons de soleil de ce printemps, les fleurs du jardin, le bourdonnement des abeilles me rappellent cette belle photo de mon père, dans mon jardin, assis près de la roue du puits. Sa tête protégée des rayons du soleil d’été par mon chapeau de paille au long bord. Son visage fatigué mais si heureux d’être dans le jardin de sa fille, nous avions partagé le dernier repas pris en plein air.
Le ciel était bleu, la table et la porte également. Les jours de mélancolie, je sors cette photo de la boîte aux souvenirs, et je suis heureuse de ces moments de bonheur.
Comment by LOU — 26 avril 2015 @ 11:39