Lali

13 janvier 2008

En vos mots 40

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:01

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Les personnages de Gerda Ploug Sarp étaient trop tentants. Je n’ai pas pu m’empêcher de vous les offrir pour ce nouvel En vos mots. Sans savoir s’ils vous inspireront, mais en le souhaitant.

Et comme toujours, vous aurez une semaine pour écrire. Je ne validerai les commentaires que dimanche prochain. Comme je viens de le faire pour la toile de la semaine dernière. Avec bonheur. Comme chaque fois que je constate la fidélité de certains, les traces de d’autres. Je ne pourrai vous nommer tous. Sachez juste que chaque ligne laissée ici est pour moi un instant de bonheur.

Puisse cette toile donner le goût à certains de s’amuser. Écrire, c’est aussi ça. S’amuser. Et même, ça devrait être surtout ça.

4 commentaires »

  1. C’est vendredi et c’est un jour très chargé pour Marie Angélique, jeune libraire. C’est le jour pour dépoussiérer, enfin « les jours pour dépoussiérer » car cela va prendre plusieurs jours.
    Un travail de longue haleine.
    Depuis quelques jours déjà, elle sait qu’elle doit le faire.

    Ce matin, Marie Angélique s’est levée tôt pour entreprendre cette lourde tâche. Elle a descendu tous les ouvrages des rayons afin de les dépoussiérer méticuleusement à l’aide de son époussoir. Oh, quelle poussière dit-elle. Il était temps.

    Avec son tablier blanc et petit chapeau, on l’a prendrait facilement pour une gouvernante, et bien non ! c’est la petite libraire du coin. Adorable jeune-fille. Elle s’est vêtue de cette façon pour les nettoyages.

    Vu la quantité de livres, elle est obligée d’en faire des piles. Il y en a partout. A gauche, à droite, devant et même sur le petit guéridon.

    Du haut de son échelle, elle s’assied pour faire un courte pause et pris le premier livre de la pile la plus haute.

    Elle commença à lire quelques pages, reposa le livre et en pris un deuxième, beaucoup plus passionnant. Elle ne s’aperçoit même pas qu’elle tient toujours son époussoir et ne sait plus du tout où elle se trouve. Son livre l’a complètement accaparée au point qu’elle n’a même pas vu entrer le client. Un habitué, Basile.

    L’homme s’est aidé de sa canne à pommeau pour passer entre les piles de livres. Un peu étonné de trouver tout ce désordre mais bon, il n’a rien dit.

    En temps normal il voyait toujours les ouvrages bien rangés sur les rayons. Il posa sa canne et son chapeau et commença à prendre un livre, il en parcourra une partie. Il ne savait pas au juste ce qu’il achèterait. C’était au petit bonheur la chance et ce jour-là, ce fut sa chance car il trouva ce qu’il cherchait depuis longtemps mais il en avait fait son deuil car depuis le temps qu’il cherchait… Quel bonheur, le voici « Jean Piccard, aéronaute » 1884. Il a fallu ce jour de nettoyage pour trouver son bonheur.

    Les jours précédents, Basile, aurait très bien pu demander à Marie Angélique si ce livre existait mais il adorait chercher par lui-même et aujourd’hui, ce livre tant désiré était sous ses yeux.

    Quant à Marie Angélique toujours juchée sur son échelle a aussi trouvé son bonheur. Un tout autre genre mais c’est ce dont elle rêvait, « les fleurs du Mal » de Charles Baudelaire 1821-1867.

    Tant pis pour la poussière, elle attendra demain car deux cœurs heureux dans une journée dans la librairie du coin, c’est merveilleux.

    Comment by Denise — 13 janvier 2008 @ 11:05

  2. BOUQUINITE:

    Crise boulimique,
    Fringale frénétique,
    Passion démesurée, délire,
    Désir irrésistible de lire!

    Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 14 janvier 2008 @ 6:34

  3. Mlle Tolérance et le Bibliothécaire

    Bibliothécaire : Mais que faites-vous encore là, Mlle?… Je vous ai bien dit de remettre un peu d’ordre dans cette bibliothèque, et vous ne faites que lire …

    Tolérance : Mais que voulez-vous, ces livres qui vous m’avez dit de jeter, racontent des choses passionnantes… Je m’attarde un peu pour comprendre …

    Bibliothécaire : Quelle impertinence!… Il n’y a rien à comprendre… Ces livres sont devenus encombrants… Faut s’en débarrasser sans délai …

    Tolérance : Encombrants, encombrants, c’est vous que le dites… Moi, je les trouve passionnants. Regardez celui-là, avec quelle passion il parle d’amitié. Avec quelle force il partage des choses… À croire qu’il est vivant… Vrai… Explosif…

    Bibliothécaire : J’ai perdu patience avec celui-là… Il est trop entier. Il agace les autres. Il n’a plus de place dans ma bibliothèque. Certes, je voudrais qu’il ne s’éloigne pas trop de moi, parce que je l’aime et que je lui dois beaucoup, mais je dois veiller à la sérénité de ma bibliothèque.

    Tolérance : Ce n’est pas bien. Vous ne me semblez pas trop fidèle aux livres qui vous ont apporté beaucoup. Et pourtant, celui-ci est à la base de votre bibliothèque.

    Bibliothécaire : Oui, c’est vrai, mais il est devenu fou. Faut le supprimer, et puis il faut qu’aucun des autres se mêle plus à lui. Il n’est pas sain de la feuille.

    Tolérance : Mais Monsieur, chaque livre est différent. Chaque livre a sa propre personnalité. Chaque livre a sa propre histoire. Chaque livre nous enseigne quelque chose.

    Bibliothécaire : Mais taisez-vous!… Il y a des livres qui ne sont plus en accord avec ma bibliothèque. Qui dérangent les autres. Des livres qui se croient libres!… Il ne me manquait que ça!!!… Des livres libres!…

    Tolérance : Mais il ne faut pas jeter des richesses pour la seule raison qu’elles sont différentes et qu’elles dérangent les autres. Vous êtes un ingrat. Un lâche…

    Bibliothécaire : Taisez-vous, mais taisez-vous, petite impertinente sans vergogne…

    Tolérance : Mais ce n’est pas a cause d’un canard boiteux que…

    Bibliothécaire : Mais taisez-vous!… Vous n’êtes donc pas capable de vous taire?… Ici, c’est moi le maître… Ici, c’est mon royaume!… Certes, j’ai juré fidélité a ce livre, mais je m.en fous… Je m’en fous… Je m’en fous!… Ici, je suis le maître!!!!

    Tolérance : Vous êtes un traitre!… pareil à tous ceux qui excluent et détruisent tout ce que les dérange. Tous ceux que ne partagent pas la même culture. L’ Inquisition, le Klu Klux Klan, le MCarthysme, le Nazisme se lisent dans vos propos, dans vos yeux haineux…

    Bibliothécaire : Vous m’exaspérez à la fin, avec vos leçons de morale. J’ai tout fait pour conserver ce livre, mais je suis à bout. Il est impertinent. Il ne veut pas entendre raison. Il renvoie aux autres leur propre image pitoyable de canards boiteux comme vous dites, ou d’écrivains sans étoffe…

    Tolérance : Mais Monsieur, ce livre vous a tant apporté… Souvenez-vous… C’est vous même que l’avez dit …

    Bibliothécaire : Je ne veux plus vous entendre parler…. Je me chargerai de mettre de l’ordre moi-même… Partez… Partez…. Je ne veux plus vous entendre… Plus un seul mot… Partez… Ces livres… Dehors… Je ne les veux plus dans ma bibliothèque… Je hais les brebis galeuses… Ici, c’est moi le maître, vous entendez?… Le maître!!!!

    Comment by Armando — 18 janvier 2008 @ 4:59

  4. Le pieux mensonge.
    En lisant, elle se dit :
    « Oh ! elle attend que la nuit soit tombée pour aller retrouver Rodolphe… Oh ! Il lui envoie un petit message griffonné : il ne pourra pas venir… mais pourquoi ? Il ne l’aime pas vraiment, il est parti retrouver Jeanne, son premier amour, j’en suis sûre. D’ailleurs elle doit le deviner : sur la gravure elle est triste, elle regarde par la fenêtre et tient le bout de papier comme si c’était un mouchoir…  »
    En cherchant son roman, il se dit :
    « Où ai-je lu cette belle histoire, dans un conte de Flaubert ? ou dans un Balzac peut-être, à moins que ce ne soit dan le bouquin de Fromentin… j’aimais bien ce passage et je voudrais le relire : ils se retrouvent après bien des années, lors d’une fête et un seul regard suffit pour que…
    — Tu as trouvé un joli roman, Papa ?
    — Ah, non. Je voudrais retrouver le texte de Kant : « Qu’est-ce que les Lumières ? »
    — ?…
    — Et toi, ma chérie, tu lis le livre que tu cherchais : « Les grandes découvertes »
    — Ah oui, c’est passionnant, les cartes sont superbes et… Ah, je vois que tu as trouvé ton bouquin, je te laisse lire, je vais continuer mes voyages…

    Comment by Reine — 18 janvier 2008 @ 17:24

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