En vos mots 34
Pour ce nouvel En vos mots, non pas une toile, mais deux. Parce qu’elles se répondent. Parce qu’elles mettent en scène les mêmes lecteurs. Lisant. Sommeillant, les livres fermés.
Parce que, peut-être, une des deux toiles de Joseph Lorusso vous inspira plus que l’autre. Ou pour les faire se répondre. À vous de voir.
Comme tous les dimanches, la catégorie En vos mots est là pour vous. Pour vos histoires, pour votre imagination. Et ce pendant sept jours. Jusqu’à ce qu’une nouvelle toile vienne remplacer celles d’aujourd’hui.
En espérant que celles-ci auront quelque chose à vous raconter.
Bon dimanche et bonne semaine!
25 ans séparent ces deux photos dans l’album.
Maryse et Jean viennent de se marier. Le bonheur les envahit. Des soirées comme celles-là, Maryse adore. Pendant que Jean lit, elle se calfeutre dans son bras protecteur, lui, de temps en temps sort de son livre et lui caresse la joue, la regarde. Oh ! comme c’est bon. Ils n’ont pas besoin de se parler dans ces moments là. Tout est dans le geste.
25 ans plus tard, quelques rides sont apparues et le canapé s’est un peu défraichît mais trois fois rien, la tendresse est toujours au rendez-vous.
Jean, fatigué par son travail s’est assoupi et Maryse se tient toujours au creux de son bras comme il y a 25 ans.
Leur amour n’a pas pris une ride.
Comment by Denise Rossetti — 3 décembre 2007 @ 15:56
DU TEMPS OÙ J’ÉTAIS FOLLE
Je me souviens très bien du temps où j’étais folle!
Mon amour s’emballait à la vue de ses yeux.
Perdue dans la romance, je buvais ses paroles
Qui ajoutaient « je t’aime » aux soupirs amoureux.
Mon seul plaisir était de le regarder lire;
De le voir absorbé par de noirs philosophes.
Dans ses grands bras de mâle je venais me blottir.
Alors il m’enlaçait pour me dire quelques strophes.
Je me souviens très bien du temps où j’étais folle!
On achetait des vieux livres, des musiques et des fleurs.
On mangeait nos repas tous deux dans le même bol.
On sommeillait un peu, à peine deux ou trois heures.
Nous vivions d’air du temps, d’amour et puis d’eau fraîche.
Nous ne faisions plus qu’un, dans le même petit lit.
Nous n’avions pas d’argent et vivions dans la dèche.
Je me souviens très bien, j’étais folle de lui!
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 4 décembre 2007 @ 7:39
Dès l’aube, le ciel n’avait pas pris de manières. C’était un jour comme ça. Le vent avait plié les arbres et la pluie giflé les carreaux sans retenue.
Marc a regardé par la fenêtre longtemps d’un air dépité, puis il est allé préparer le café.
-Il est quelle heure? a murmuré Ema à l’entrée de la cuisine.
-Sept heures douze, a répondu Marc. Et il fait un temps de merde…
Puis, ils se sont enlacés au milieu de la cuisine.
-T’as bien dormi?… Je retournerais bien au lit, lui a dit Marc.
Ema a souri.
-Faut qu’un se dépêche sinon on ne sera jamais à l’heure.
-Mais pourquoi?… On pourrait rester aujourd’hui rien que tous les deux… T’as vu le temps dehors?… Il nous incite plutot aux câlins… Au diable le travail.
Ema a souri de nouveau.
-C’est vrai qu’il fait dégueu. Tu as dit, tous les deux? Sans ta télévision ni tes jeux d’ordinateur?…
Marc a entouré sa taille. Elle sentait sa respiration sur sa nuque. Puis il a murmuré : « Rien que nous deux, sans télé, sans ordi, sans téléphone. Rien que nous. »
Ema l’a tiré par la main vers la chambre et le silence est retombé dans la maison.
Seule l’eau de la pluie continuait à gifler les carreaux.
Comment by Armando — 7 décembre 2007 @ 23:53