En vos mots 338
Alors que je viens tout juste de valider les textes inspirés par la toile de dimanche dernier, une autre scène livresque a été accrochée à votre intention. Il s’agit d’une illustration de l’artiste tchèque Miroslav Bartak qui devrait donner des idées à certains législateurs en mal de panneaux routiers. Celui-ci serait bien utile aux abords de bibliothèques et de librairies!
La suite n’appartient qu’à vous. Et comme le veut l’habitude, vos textes seront validés dans une semaine et pas avant. D’ici là, profitez-en pour lire ceux qui viennent de l’être et pour imaginer une histoire…
Bon dimanche et bonne semaine à tous!
C’était l’heure solitaire où le silence se dissipe peu à peu. Sous les chuchotement des premiers mots. Le bruit de pas. Et toutes les autres centaines de petits bruits qui meublent le jour. Sans qu’on y prête attention.
Où l’on s’aventure, insouciant, un livre à la main, sans plus faire vraiment attention à toute la multitude de bruits qui nous empêchent d’entendre l’essentiel. Un l’oiseau qui s’envole. Un sourire. Un cœur qui bat. Des choses comme ça. Auxquelles plus personne ne prête attention. De crainte de se sentir coupable. Ou pire : retardé dans la course de la médiocrité de nos sens et de nos regards.
C’était un dimanche. Pas grand-chose de différent des autres jours. Les rues sont un peu plus vides. C’est tout. Je marchais au pas de la nonchalance errante et distraite. Indifférent, comme tous les autres, aux bruits qui m’entouraient. Je n’entendais rien. Mon bouquin prenant tous les sens et tous les sons du monde. Et j’étais heureux. Enfin je le croyais. Jusqu’à ce qu’un bruit sourd vienne déranger ma passionnante lecture.
Assise par terre, dans l’indifférence générale, une fillette pleurait doucement en se cachant le visage. Elle pleurait si doucement que je me suis dit que son chagrin devrait être immense. J’ai alors arrêté la lecture de mon livre passionnant qui m’interdisait d’entendre tout bruit autour de moi et je me suis penché pour lui manifester mon inquiétude. La fille m’a regardé les yeux rougis en murmurant : Vous savez, je voulais juste qu’on m’aime. Ce n’est pas une grande chose. Juste qu’on m’aime. Un peu. Rien qu’un peu.
Je l’ai dévisagée. Incrédule. Et je lui ai avoué, sans raison à mon tour : Je te comprends. Oh! comme je te comprends… Moi aussi je voudrais tant qu’on m’aime. Un peu. Rien qu’un peu.
Et je me suis mis à pleurer.
Comment by Armando — 3 octobre 2013 @ 7:44