En vos mots 333
Nombreux seront sûrement ceux qui retrouveront un morceau de leur enfance en entrant dans cette toile peinte par Vian devant laquelle je n’ai pu que sourire en revoyant ma couverture rose et ma lampe de poche rouge. Et mes huit ans, mes dix ans, mes douze ans.
Puisse-t-elle vous donner le goût d’écrire, de nous raconter en vos mots un peu de vous ou d’imaginer une histoire à notre intention.
Comme le veut l’habitude, les commentaires seront validés dans une semaine et pas avant.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine!
LISEUR OU LYSEUR?
Je ne la quitte jamais.
Elle me traîne partout.
Je suis témoin de toutes ses actions.
C’est d’ailleurs comme cela que j’ai appris à lire 😉
Et je vais vous donner la raison pour laquelle elle me sert si fort dans ses bras le soir
quand elle lit en cachette sous sa couverture :
C’est parce que je suis un catalyseur d’émotions :)
Comment by Puff — 28 août 2013 @ 6:49
Il est si rare que je me réveille la nuit. Pourtant, cette nuit-là, la soif avait eu raison de mon sommeil.
Pieds nus, je me suis dirigé vers la cuisine.
Dans le noir, j’ai remarqué un faible fil de lumière passant sous la porte de Laura. Putain, la pleine lune. Surement. Et j’avais encore oublié de tirer les rideaux.
C’est dans la cuisine, en regardant par la fenêtre pour la deuxième fois, que je me suis rendu compte qu’il n’y avait de pleine lune. Zut!… Laura avait encore désobéi. Cette fois-ci, c’était la fois de trop. Je l’avais bien prévenue pourtant…
J’ai doucement entrouvert la porte de sa chambre pour ne pas gâcher mon effet de surprise.
Laura lisait à la lumière de la torche que Papi Leonard lui avait offerte. Pour qu’elle puisse s’en servir dans les moments importants. Je me suis attardé un instant. Je n’ai pas voulu la déranger. Elle avait l’air si heureuse. Avec son fidèle doudou. Horace. L’ami silencieux de ses confidences.
« Ah!… quand je raconterai tout ça à Papi, il ne va jamais me croire », l’ai-je entendu murmurer.
J’ai renfermé la porte doucement. Il y a des interdits qu’il ne faut pas déranger.
Comment by Armando — 30 août 2013 @ 10:45
Je me demande souvent si les images que nous buvons, ne sont pas là
pour nous faire sentir les choses enfouies au fond de nous, de ne pas
perdre le souffle de vue de notre vie passée.
Pourtant, je ne me souviens pas un jour avoir lu, comme ceci, cachée
sous une couverture, mais me revient, doucement, cette image de mon
petit frère si impatient et souriant sur le bord de son lit.
C’était à l’époque où j’essayais d’apprivoiser les mots chez l’orthophoniste et mon frère fut bien la première personne a qui je confiais tous mes mots.
Lui mais aussi le miroir.
Lorsque, je rentrais de mes cours d’orthophonie, il me suivait partout
et me regardait comme un petit animal blessé, alors, je m’asseyais et il
s’enveloppait dans sa couverture et m’écoutait lui réciter en AR-TI-CU-LANT du mieux que je pouvais des phrases dépourvues de sens et remplies de répétitions de sons, mais aussi des comptines, des poésies de Claude Roy, de Maurice Carême et surtout une histoire de pêche à la baleine que j’accentuais pour l’effrayer.
Ma mère n’ayant plus du tout le temps nécessaire à consacrer à la lecture
c’était donc devenu pour moi un rituel de m’installer chaque soir à côté de mon frère et de lui lire ainsi des histoires comme ça, de choses et d’autres et de contes pour enfants pas sages.
J’ignore encore si le plaisir que j’ai de lire aux enfants est lié à cette image, celle de mon petit frère pelotonné sous sa couverture, ou
à mes cours d’orthophonie, mais ce dont je suis sûre, c’est de l’amour que porte mon frère pour les histoires, les belles.
Comment by haïku — 30 août 2013 @ 12:37
J’étais là. Endormi. Rangé par une main froide un matin de septembre. Depuis si longtemps. Bercé de silence et de poussière. Au fil des saisons. Un jour j’ai eu comme un frisson. J’avais cru voir un regard curieux se poser sur moi. La tête s’était penchée. À gauche. Légèrement. Mais rien. Les pas se sont éloignés. L’obscurité est tombée subitement. La porte a claqué. Le silence a remplit le vide. Et je suis resté à nouveau seul. Oublié. Endormi. Me réveillant seulement au bruit des voix de passage. Ou des rires d’enfant. J’adore entendre rire les enfants. Je crois qu’aucune autre musique n’est si belle.
Puis, Marta est venue. Je l’ai entendu demander à quelqu’un : « Tu dis quoi des Aventures de Monsieur Je Sais Tout?… »
J’ai su qu’on parlait de moi. J’étais heureux.
J’ai senti ses petites mains délicates. Puis son souffle. Elle m’a frotté un peu. Puis elle a posé sur moi ses petits yeux curieux et tellement vivants. Et cela dure depuis des heures. Et de temps en temps elle fait des grands « hooo !… » suivis de « Tu crois que c’est vrai?… »
Je crois qu’elle n’est pas seule. Même si je n’entends personne.
Et de temps en temps elle sourit.
Et je suis si heureux. J’existe!… Enfin!… J’existe!…
Comment by Armando — 31 août 2013 @ 9:55
Cher Puff, en plus d’être un « catalyseur » tu dois être un grand « collecteur » … de bisous! 😉
Comment by Armèle Labelle — 1 septembre 2013 @ 8:59
Mémé Moumou m’a déjà raconté cette histoire, mais de la lire toute seule, au milieu de la nuit, c’est autre chose !
Vous voyez cette petite lueur à travers ma doudou ? Et oui, c’est moi, je me suis cachée avec mon prudochon.
Entourées d’obscurité, les images des contes brillent d’une nouvelle intensité, les ours me font des clins d’oeil.
Oh je ne lis pas beaucoup, juste assez pour goûter à l’interdit et me rendormir satisfaite, complice et épanouie.
Comment by Topinambulle — 1 septembre 2013 @ 18:33