Lali

14 juillet 2013

En vos mots 327

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Elle s’est endormie… Mais que pouvait bien lire la lectrice du peintre Manuel Nuñez avant de se laisser séduire par les bras de Morphée? C’est ce que nous saurons dans une semaine et pas avant, alors que seront validés en bloc tous les textes déposés par les envosmotistes débutants comme aguerris.

À vous les mots! Et bon dimanche à tous!

6 commentaires »

  1. Depuis si longtemps que les mots étaient devenus pour elle comme des feuilles mortes, voltigeant, égarées et moribondes, dansant autour des arbres dénudés d’un automne sans âme.

    Certes, elle en trouvait encore quelques-uns, auxquels elle s’était tant enchainée, dans les pages de ces vieux livres où des poètes torturés par la nuit ont laissé jusqu’au sang de leurs sentiments imaginaires et inassouvis. Parce que trop humains. Pour pouvoir vivre au delà de l’éphémère.

    Et pourtant. Elle se souvient si bien de la musique de ces mots des hommes. Enchanteresse au début. Mélodieuse quelquefois. Pour mourir, échouée dans le marécage nauséabond des fausses notes. Comme si même les mots perdaient leur couleur. Au fil des saisons.

    Alors, elle ne croyait plus. Elle avait ce sentiment profond du vide de tous ces mots d’hier. De tous ces mots qu’elle lisait. Chaque soir.

    Dans l’univers de ses pensées, il n’y avait désormais de place que pour ce baiser tendre d’une femme. Une femme aux cheveux d’or et à la poitrine ferme et charnue, parfumée d’un désir qu’elle croyait interdit. Et puis, le souvenir de sa voix si douce : « Tu es tellement plus belle que tout ce qui m’est arrivé!… »

    Comme si seul un nouveau printemps pourrait effacer le souvenir des feuilles mortes.

    Comment by Armando — 18 juillet 2013 @ 6:01

  2. Avec son regard de fille heureuse
    Qui savait si bien mentir
    Elle riait de toute chose
    Elle n’arrêtait pas de me dire

    On pourrait danser dans le ciel
    Juste un petit peu pour voir
    Comment la vie est belle
    Tu sais, il nous suffit de vouloir
    Et nous rêves deviendront réels

    On peut s’offrir nos corps
    Et faire l’amour jusqu’au matin
    On s’embrasserait tellement fort
    Qu’on noierait tous nos chagrins
    Dans notre petite mort

    Dans l’impudeur des interdits
    Je la prenais par la main
    Et je l’aimais chaque nuit
    Mais… moi aussi je mens bien

    Comment by Armando — 19 juillet 2013 @ 6:37

  3. Pendant des heures, elle s’est dit que si c’était vrai que les anges n’avaient pas de sexe, pourquoi Cupidon semblait-il s’amuser tellement à enflammer son cœur?… Puis, elle est tombée dans un profond sommeil, comme une princesse qui attendait le baiser du prince charmant pour se réveiller à la vie.

    C’est alors que, bouquet de roses rouges à la main, j’ai décidé de frapper à sa porte. Un moustachu au corps d’athlète m’a ouvert. Nous nous sommes regardés intensément. Sans un mot. Jusqu’à que je lui dise : « Pardon, je crois que je me suis trompé d’étage. »

     » Laissez les fleurs. Ma sœur les verra demain. Elle dort. Profondément », m’a alors lancé le gars au corps d’athlète. Avec un air moqueur et malicieux. Le con.

    Comment by Pépé de Séville — 19 juillet 2013 @ 8:48

  4. Sur son visage endormie, une paix absolue, un sentiment d’abandon, comme si l’histoire qu’elle venait de lire semblait d’un autre temps.
    Entre ses paupières, dansait une jeune fille, une chrysalide si légère, juste un voile virevoltant en un souffle délicat sur un fil de soie tendu dans le vent. Dans son petit village, cette petite danseuse distribuait autour d’elle, des bulles légères et fragiles comme des rêves transparents, qu’elle jetait ensuite dans la courbe du vent. Nul n’avait jamais entendu un mot de sa bouche, aucun son ne sortait d’entre ses lèvres closes. Elle vivait dans un grand silence blanc semblable à la blancheur de la neige éternelle.
    Puis un jour, elle partit dans une grande ville pour briller comme une étoile, mais jamais elle ne put oublier les regards étincelants des enfants qui s’émerveillaient lorsqu’elle revêtait ses ailes graciles et s’envolait d’un battement d’ailes sur son fil invisible.
    Alors peut-être notre belle, entre ses paupières pense t’elle à ce rêve qu’elle vient de lire, à moins que ce ne soit justement son rêve à elle
    qui la berce ainsi.

    Comment by haÏku — 20 juillet 2013 @ 14:30

  5. Celle-là, pour la sortir de sa rêverie il faudrait plus qu’un baiser moi je pense…

    À moins que je sois à côté de mes pompes et que cette jeune demoiselle trouve le texte qu’elle lit tellement ennuyant que…

    Une autre possibilité c’est que la flamme l’ait hypnotisée…

    Ou encore qu’elle soit tombée dans les vaps en respirant son petit sachet de…je ne sais quoi…

    Et puis ce ne sera pas la première fois que la religion endort quelqu’un avec ses belles paraboles…

    Ah! Si je voyais au moins ce qui est écrit!

    En tout cas elle ne dort pas sur ses deux oreilles ça c’est sûr 😉

    Bon et bien c’est Cocteau qui l’emporte : « Les rêves sont la littérature du sommeil » et vlan! 

    Puff

    Comment by Puff — 20 juillet 2013 @ 15:37

  6. RESTER lÀ À DORMIR ; PANTOUM

    Dormir dans le chagrin du vent,
    Blanchir sur la terre argentée.
    — Comme à mon tour : Oui ! au suivant !
    Dame fortune m’a plantée…

    Blanchir sur la terre argentée,
    Dans l’ombre du bonhomme hiver.
    — Dame fortune m’a plantée,
    Moi, la Graine au diable vauvert…

    Dans l’ombre du bonhomme hiver,
    Le givre en sanglots longs s’épanche.
    — Moi, la Graine au diable vauvert,
    Sur mon avenir je me penche…

    Le givre en sanglots longs s’épanche,
    Autour de l’Arbre dépouillé.
    — Sur mon avenir je me penche,
    Il n’y a rien dans mon cahier…

    Autour de l’Arbre dépouillé,
    Le ciel a faim sous les étoiles.
    — Il n’y a rien dans mon cahier
    Que la peur de prendre les voiles…

    Le ciel a faim sous les étoiles,
    Siffle le temps à en mourir.
    — Que la peur de prendre les voiles
    Dans la crainte de tant grandir…

    Siffle le temps à en mourir,
    L’Arbre blanchi sur la colline.
    — Dans la crainte de tant grandir,
    Serrer fort mon germe en sourdine…

    L’Arbre blanchi sur la colline,
    Oubliera ses printemps d’avant.
    — Serrer fort mon germe en sourdine,
    Dormir dans le chagrin du vent…

    Comment by Cavalier — 21 juillet 2013 @ 6:20

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