Lali

12 mai 2013

En vos mots 318

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Vous avez été plus d’un à vous laisser tenter par la scène livresque de dimanche dernier. Puisse celle-ci, imaginée par l’illustrateur Robert Wagt, inspirer envosmotistes aguerris ou occasionnels, et même décider certains qui hésitent encore à le faire, à tenter l’expérience.

Il suffit pour cela d’écrire à partir d’une image. Une courte nouvelle, un poème, une seule phrase. Et de déposer vos mots ici avant dimanche prochain, 8 h, heure de Montréal, alors que seront validés les commentaires reçus d’ici là et qu’une autre toile sera accrochée.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!

4 commentaires »

  1. Juste une phrase 😉

    Depuis la fin de sa puberté, ses membres filiformes dépassaient toujours, c’était très embarrassant et elle ne savait jamais comment les disposer car elle avait poussé comme une fleur à longue tige semblable à un lis des steppes, élégante et majestueuse parmi ses consœurs plus petites et moins racées, son père d’ailleurs la surnommait ma petite gazelle à cause de cela, il la voyait probablement courant légère dans la prairie offerte à tous les prédateurs dont l’un pourrait la mordre à la patte, l’entraîner dans ses bois et la dévorer toute crue, elle qui s’offrait sans s’en apercevoir en met de choix pour des prédateurs friands de chair fraîche c’est-à-dire une jeune rêveuse insouciante perdue dans ses livres et offrant au su et au vu de tous une grande partie de ses jambes en l’air.

    Comment by Armèle Labelle — 16 mai 2013 @ 8:22

  2. CANTIQUE POUR UN CHATON

    Non, non ! Ceci n’est sûrement pas le tableau d’une jeune fille romantique, les jambes en jour sans pain, qui dévore un roman à l’eau de rose. Non ! Et le petit animal, qui dort en boule sur le tapis tout autant, ce n’est pas du tout un petit chien. Non !

    D’ailleurs, vous savez, quand il a faim, il miaule…

    Non, cette personne dévore encore un nième livre ardu de mécanique quantique, car elle veut comprendre, comprendre où le bas a blessé…

    Revenons, si vous le voulez, près du garage de Cavalier, début mai, juste quelques jours en arrière, et laissons-lui conter sa version de l’histoire :

    « « En quatre, oui, il faut quelquefois savoir se mettre en quatre pour faire avancer la science. Et ce n’est pas toujours facile, mais bon… »

    — Cavalier, Cavalier, vous n’auriez pas vu un petit chat tigré ?

    Ah ! Tiens, voilà la Mère Michel… Enfin, quand je dis Mère… Plutôt belle comme Mère… Moitié rousse, moitié blonde, avec un joli petit nez retroussé sur sa frimousse polissonne. Et des jambes ! Longues !

    — Oui, en effet, j’ai chez moi, bien au chaud, un magnifique chaton gris.

    — Rendez-le-moi ! Espèce de Lustucru !

    — OK, OK ! On y va, on y va Mère…

    — Dites donc, c’est quoi tout ce foutoir dans votre garage ? Tous ces instruments et tous ces fils ?

    — Prototype de modem ADSL à démonter le temps, chérie. Venez, votre Minou, c’est par-là !

    — Une boîte ! Mais que fait-il là-dedans ?

    — Ecoutez ! C’est très simple… C’est une expérience quantique classique, à savoir : si le compteur Geiger, qui est à l’intérieur de la boîte, détecte la désintégration d’un seul atome, un marteau frappe une seringue de cyanure directement dans le gosier de votre greffier…

    — Assassin ! Il est mort alors !

    — Pas si vite, petite… La probabilité pour qu’il soit vivant est la même. Tant que l’on ne regarde pas dans la boîte, il reste dans un état quantique vivant/mort grâce à la fonction d’onde Psi de notre atome. Psi, étant telle que :

    Somme de – l’infini à + l’infini de Psi carré dxdydz = 2

    — Quoi ! Assassin, assassin !

    — Mais quoi !?

    — C’était dxdydz = 1 ! S’pèce d’abruti !

    — Heu !… Oui. Vous avez raison, c’est bien 1 ! (???) Que j’ai mis… Minou, lui, il ne sent rien, pour l’instant ; il est mort/vivant, sit venia verbo, tout mélangé, ou tout brouillé si vous voulez, en proportions égales avec l’atome.

    Ecoutez, l’expérience doit durer une heure, il reste trois longs quarts d’heure à attendre. On fait une petite pause ? C’est paradoxal, mais j’ai ici un petit divan, qui lui est bien vivant.

    — OK ! Pourquoi pas… Mais trois quarts d’heure, pas plus ! Juré, promis, hein ?

    Un peu plus tard, la Mère Michel s’en retourne chez elle, toute guillerette, son « tigré » bien vivant sous le bras. Qui l’eût cru ? … »

    Ffup de Bretagne

    NB : Pour des compléments plus techniques, vous lirez avec le plus grand intérêt et la plus grande attention, ceci :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Chat_de_Schr%C3%B6dinger

    Comment by Ffup de Bretagne — 17 mai 2013 @ 13:57

  3. Le geste auguste de la semeuse accompli, elle savourait avec bonheur quelques lectures en retard sur le canapé fleuri.
    Les semailles elles aussi avaient eu lieu en retard, eu égard à la température peu clémente.
    Au summum de l’aise, elle étirait les jambes dans un mouvement de danse, que soulignait le port de sa légère robe blanche. Une tasse de thé à portée, son petit compagnon non loin d’elle lové, que pouvait-elle attendre de plus de ce rond et paisible début de soirée?

    Comment by Anémone — 18 mai 2013 @ 15:31

  4. Elle avait le regard coquin et le sourire des gens heureux. Elle adorait voir tomber la neige. Boire du café chaud dans un grand bol rond qu’elle tenait à deux mains. Elle aimait Nelligan, Byron, la voix de Frank Sinatra et puis Brahms. L’amour de sa vie. Comme elle ne se lassait pas de me le dire.

    Et il me vient quelquefois en tête sa façon légère, comme une caresse, de murmurer Brahms. C’était si doux et tellement intime qu’on aurait pu croire qu’un soir d’été, quelque part, elle avait été sa maitresse.

    Et sa voix tendrement rieuse : Pourquoi n’aimes-tu pas Brahms?…

    Que lui dire, alors que je n’arrivais pas à comprendre ce qu’elle pouvait bien trouver à ce prétentieux de Brahms qui s’amusait à ignorer Camille Saint-Saëns, dont j’aimais la symphonie n° 3, en affirmant qu’il n’y avait pas de musicien français? Quel salaud.

    Il me vient à l’esprit son regard épanoui comme un printemps, le soir où, son corps nu, abandonné contre le mien je l’ai entendue me dire : « Pas trop mal pour quelqu’un qui n’aime pas Brahms!… »
    Cela avait sans doute été sa façon particulière de me dire je t’aime.
    Elle qui savait que le cancer ne lui laisserait plus longtemps pour aimer. Avant d’aller rejoindre l’amour de sa vie. Me laissant seul. Avec Brahms. Pour combler ma solitude.

    Comment by Armando — 19 mai 2013 @ 4:38

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