En vos mots 305
C’est chaque fois un défi et un plaisir que de trouver parmi les toiles de ma galerie celle que je vais accrocher à votre intention afin que vous nous racontiez en vos mots ce qu’elle vous inspire.
Cette semaine, c’est une scène livresque de Fausto Fabiano que je vous propose, une scène dont vous pouvez extraire un des lecteurs ou que vous pouvez raconter en bloc. « Comme il vous plaira », disait Shakespeare.
Les commentaires seront validés dans sept jours exactement, ce qui vous donne amplement le temps d’écrire quelques lignes, voire une seule phrase, et de lire les textes inspirés par la toile de dimanche dernier.
À dimanche prochain!
Chaude journée d’été.
Certains sortent du boulot. D’autres sont en congé.
Les jours sont longs et ensoleillés. Permettant de multiples activités.
Alors, attendant le métro, on lit avec avidité.
Arrivé à destination, on sera absorbé par le repas à prendre en plein air, ou la promenade, le jardin, le sport…
Plusieurs heures s’écouleront, intenses, avant de pouvoir plonger à nouveau dans le livre, bien calé contre l’oreiller.
Alors, attendant le métro, on lit.
Grappillant chaque moment de ces heures pourtant généreuses, on accueille avec boulimie ce cadeau magnanime au goût suave d’éternité.
Comment by Anémone — 10 février 2013 @ 15:15
RETROUVAILLES
Sur des rails, en sens inverse, nous prenons certains trains,
Sans y prendre garde, ni vu ni connu…
Les pavés de mai jonchent tous nos quais,
L’égo en costume joue soirée de fête,
Et nos deux fiertés poinçonnent des billets,
Comme des vaches folles sur nos désaccords…
Alors… De villes lointaines, nous randonnons fort
Vers un doux baiser…
Comment by Cavalier — 14 février 2013 @ 10:56
Cette nuit j’ai fait un rêve. Un étrange rêve.
J’avais traversé un long couloir. Les murs servaient de toile à des graffitis sombres et glauques. Il y avait une fille au sourire triste. Une larme rouge voulait s’échapper de ses cils. Plus loin, un cœur de poète, déchiré par mille ans d’incertitudes, écoutait pleurer un violon.
Il me semble avoir entendu des voix. Je ne me rappelle plus avec exactitude. Puis le bruit aigu du métro qui chie dans les lignes d’acier usées.
Arrivé sur le quai, j’avais trouvé qu’il y avait un peu trop de lumière. Plus que d’habitude. En tout cas. Ou alors ce n’était qu’une impression. Une de ces sensations qu’on a lorsque tout semble différent de la veille sans qu’on sache exactement dire quoi. Ou alors c’est juste votre regard posé sur les choses qui a changé. Et il vous semble qu’elles sont différentes. Et elles ne le sont pas. Du tout.
Des gens lisent paisiblement. Comme si le monde autour d’eux n’était qu’une chose irréelle. Ni ceux qui s’en vont le pas pressé, ni le bruit aigu du métro ne les atteignent. Ils ne lèvent même pas les yeux pour se plaindre de ceux qui les bousculent en passant. Ils sont là. Dans mon rêve. Dans leur monde. À la fois présents et absents. Ils lisent.
Je sens que mon cœur bat de plus en plus fort. Comme une sorte d’angoisse. On dirait que ces visages et leurs postures me sont familiers. Enfin, je crois. J’en suis persuadé. Je m’approche. Je laisse échapper quelques murmures émus… Maman… Dis, c’est toi?… Maman ?…
Tout à coup je t’entends respirer… Je sens ta main… J’entends ta voix. Qu’elle heure est-il?…
Je te regarde. J’entends ta voix au loin… Dis, mon amour, ça va?… Tout va bien?… Et je m’entends te répondre, oui ça va… j’ai fait un rêve. Un rêve étrange…
Comment by Armando — 16 février 2013 @ 8:31
AU POIL
Toute de noir vêtue, parée de fontes grises,
Une jument d’acier se cabre sur ses rails,
Son sifflet dans un hurlement vaporise,
Alors que ses rouages menacent le sérail…
Des tonnes de gravité peinent à se raidir,
Des pistons s’arc-boutent au fond des cylindrées,
Aux ordres d’un chauffeur qui tôt vient de bondir,
Écrasant sur le frein tout son corps effondré…
Devant le sabot rouge en airain menaçant,
Une vache et son veau dans un geste d’amour,
Dédaignent les travées, le ballast agaçant,
Et s’offrent une tétée de caresses en mamours…
Ffup de Bretagne
Un vieux dicton oursonnien clame que les bovins ne sont pas si durs à cuire que les humains, et qu’ils ne se mettent jamais de chevaux d’acier sous la dent. Eux. Ils ne mangent pas de ce pain-là.
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Comment by Ffup de bretagne — 17 février 2013 @ 3:11