Lali

13 janvier 2013

En vos mots 301

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Alors que je viens tout juste de valider les textes inspirés par la 300e toile, textes que je vous invite d’ailleurs à lire, il est temps pour vous de découvrir la 301e. Celle-ci est l’œuvre du peintre arménien Tigran Barkhanajian.

Puisse-t-elle susciter des souvenirs, évoquer des rêves, ou à tout le moins vous donner envie d’écrire. En vos mots. En vers ou pas. Ou même une seule phrase.

Les commentaires qui me parviendront seront validés dans une semaine, au moment de l’accrochage d’une nouvelle toile. D’ici là, bon dimanche et bonne semaine!

6 commentaires »

  1. LA LECTRICE ET LE CHARMEUR

    Un jour de beau temps un charmeur pensa
    Mener sa voisine en bateau.
    La jeune fille innocente accepta,
    Elle qui adore fendre les flots.
    Maître rameur par sa robe rouge attisé
    Prit les guides de son canoë
    Et le dirigea loin du rivage
    À l’abri des commérages.
    Mais la fille voyant ses intentions
    Lui demanda les avirons.
    Le beau charmeur lui refusa.
    Car il voulait faire sa loi.
    La belle lui dit ironiquement
    « Hé Gino, tu me niaises?
    C’est toi qui rames? J’en suis fort aise!
    Je pourrai lire tranquillement. »
    🙂

    Comment by Puff — 14 janvier 2013 @ 18:44

  2. une toile qui me fait penser à Venise bien sûr,
    et pourrait renvoyer à mon texte visible ici…

    http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2012/07/13/venise-deserte-en-sa-nuit-tiede-rc/

    Comment by rene chabriere — 15 janvier 2013 @ 10:24

  3. Je me souviens des ruelles étroites à peine illuminées. Certaines s’étaient sûrement endormies pour toujours, il y a au moins mille ans, aux pieds de la Brenta, en regardant l’Adriatique au lointain.

    Par endroits, on entendait murmurer le souvenir des anciens amants, devenus esclaves de maîtresses imaginaires, qu’ils avaient croisées jadis dans les pages jaunies de piètres romans négligés dans des étrangères moribondes, sous une couche épaisse de poussière parfumée de quelques silences que seul le soleil caresse encore, lorsque les nuages veulent bien lui céder le passage.

    Il y avait, le soir venant, des gondoles noires, qui se promenaient solitaires, bercées par les eaux sales du fleuve. Elles ressemblaient à des fantômes égarés et sans âme, que le monde des vivants aurait méprisés depuis que la belle inconnue aux cheveux d’or s’était refusée à un riche Casanova vieillissant, en manque des frissons.

    Un chien errant me suivait, à distance, depuis des heures. Sans doute me prenait-il pour son pareil ou alors n’avait-il pas trouvé mieux pour combler sa solitude. Je me suis surpris à regarder derrière moi, par dessus de mon épaule, pour m’assurer que je n’étais pas seul.

    Quelque part, j’ai entendu un violon qui valsait dans la nuit. Et puis cette fille. Seule. La belle traversait la place Saint Marc, pieds nus et avec l’élégance de ceux qui ne s’en vont jamais nulle part. Nos regards se sont attardés. Elle m’a souri. Quelques mètres plus loin, comme si elle voulait s’assurer que je la regardais toujours, elle s’est retournée. Et nous sommes restés ainsi quelques instants. Puis il y eu ce premier baiser…

    Comment by Armando — 17 janvier 2013 @ 9:00

  4. Naviguer qu’un ponton… le jeu serait si doux

    Volant sur un tapis, je serai baladin.
    Aux pivoines d’ébène allons vers ta maison,
    Ô ma Shéhérazade, et ton sourire ondin
    Passera par Venise en gondole arraison.*

    Mercure envolera nos pas vers le destin,
    Soufflera sur nos pluies des akènes si doux,
    Des plissements d’amour dans l’éther célestin,
    Allégeant tous les feux de nos cœurs d’amadous.

    Les brêches et les cols passeront la vallée,
    Lors, nous phraserons fort l’air d’une mélodie
    Jonglant loin du béton l’évasion effilée,
    Repue à la lumière en panse rebondie.

    Le soleil brûlera nos rameaux toujours verts,
    d’où rira le printemps tant empressé de vivre,
    Marquera ton épaule aux galons découverts,
    Lacés par la rivière au ventre déjà ivre.

    De ma main sur la tienne, un langage martien
    Caressera ta ligne en demi-mots précis.
    Et ma paume en ponton, et mon cœur sur le tien
    Te protègeront toute, aux temps de nos voicis…

    Cavalier

    * juste un clin d’oeil à un gondolier italien, lagunaire, au regard de velours, trop, qui heureusement savait nager

    Comment by Cavalier — 18 janvier 2013 @ 5:38

  5. Elle tenait les yeux baissés sur son livre et lui faisait la lecture.
    Il ramait tout en admirant rêveusement la finesse de son cou et la rondeur de ses épaules.
    Ni l’un ni l’autre ne virent le petit pont.
    Ni l’un ni l’autre n’entendirent les cris de l’enfant.

    Comment by Adrienne — 20 janvier 2013 @ 9:09

  6. Voir Venise et mourir…
    merci à toutes et à tous
    pour ces mots jolis
    qui m’ont fait voyager

    🙂

    Comment by Cavalier — 20 janvier 2013 @ 12:40

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire