En vos mots 288
À quoi peut bien penser par la lectrice du peinte néerlandais Frans Vervloet? Aux livres qui l’attendent? À celui qu’elle a déjà choisi et qu’elle va entamer tout à l’heure? À ceux
À vous de nous le dire, de nous livrer en vos mots ce qu’elle évoque d’ici dimanche prochain, alors que tous vos textes seront validés en bloc.
D’ici là, bonne semaine à tous!
Les toits de Leyden, la brique espagnole, les croisées hollandaises, la tulipe de Haarlem, cette magique Tulipe blanche, les coiffes bien empesées des ménagères, la musique qui s’échappe des temples, les kerstkoeken, les bonshommes de Saint-Nicolas, le pain d’épices et le sucre rose, puis le massepain…
Enfin, il y aurait le patin sur le canal, Rembrandt, Vermeer, Pieter De Hooch, un café au goût de poivre à nul autre pareil, des crêpes le samedi après-midi, la maison d’Anne Frank, Amsterdam, le musée de Rotterdam, Scheveningen et les vacances de Marguerite Yourcenar, sur la large plage bourgeoise, Jan de Hollande, petit garçon blond, dont l’histoire était si joliment illustrée par Gerda, oh! Les Pays-Bas ! S’il n’y avait ce fossé de la langue, avec quel plaisir j’y séjournerais!
Ce pays emprunté à la mer, l’embouchure de l’Escaut, le viaduc sur le fleuve et les éoliennes et leur soupir hermétique. La merveilleuse lumière de Zierikzee, mirage de l’eau et du vent, le premier phoque que j’ai vu nager, en plein congé de février, les roues de fromage, sur les marchés du Limbourg, boules rouges, roues orangées, les gaufres, les moules et les sex-shop de la Côte, les Pays-Bas sont énormes, divers et baroques, leur architecture est tellement proche de la nôtre, les maisons à pignon, la rectitude propre à De Stijl, l’abstraction de Mondriaen, et puis et puis…
J’adore ! J’en rêve depuis si longtemps ! Depuis des siècles…
Mais est-ce que tout ceci a quelque chose à voir avec le dix-septième siècle que respire ce tableau ? Je ne sais pas. Mais pour moi, ce tableau, c’est les Pays-Bas, et les Pays-Bas, c’est tout cela, ou, en ce moment, c’est exactement l’endroit où je rêverais de me trouver…
Alors, à défaut de m’y rendre, il me reste toujours le bonheur de l’écrire…
Comment by Pivoine — 17 octobre 2012 @ 20:07
C’était un bel automne, cette année-là. Klaartje ouvrit la fenêtre sur le Langerei et coupa toutes les grappes mûres qu’elle pouvait atteindre. Elle en remplit un grand panier d’osier puis s’assit tranquillement à la croisée, le dos offert aux rayons du soir tombant. Songeusement, elle croqua un à un des raisins tout chauds de soleil. Elle n’aurait plus faim, ce soir, et Joost s’inquiéterait. Mais c’était plus fort qu’elle: depuis qu’elle se savait enceinte, elle avait de ces envies brusques qu’il lui fallait satisfaire, sous peine de voir le visage de son bébé marqué d’une vilaine tache rouge.
Comment by Adrienne — 18 octobre 2012 @ 12:25
Goûtant le raisin de la treille, elle savourait aussi l’instant présent.
Aujourd’hui ses chers livres resteraient sur les rayons.
Aux plaisirs littéraires, elle préférait ce jour sans conteste son automnale méditation.
Comment by Anémone — 19 octobre 2012 @ 11:50
Le soleil s’est levé en caressant, avec douceur, la métamorphose de l’automne. Elle ne s’était pas réveillée toute seule. Et cela l’avait laissée presque étonnée. Un peu songeuse. Et heureuse.
Elle qui s’était promis de ne plus laisser personne partager ses nuits s’était levée légère et avait regardé tendrement dormir la tendre trahison de sa promesse.
Elle était allée à la cuisine. Se faire du café. Comme à son habitude. Elle a rempli un bol qu’elle a porté à ses lèvres pour s’offrir une gorgée. Il l’a entourée de ses bras. « Bonjour toi », et il l’a embrassée, sans lui laisser le temps de répondre. Et leurs baisers se sont éternisés, au rythme de leurs gorgées de café mélangées de leurs tendresses.
Ils se sont promenés au hasard. Dans les parcs presque vides. Comme en transition. Entre deux saisons. Entre deux vies. Comme une coupure. Un hiatus.
Elle se souvient encore de tout. Ils ont lu. Ils se sot embrassés. On échangé des caresses. Douces comme le parfum d’automne. Ils ont ri. Ils se sont roulés dans l’herbe. Étrange. Maintenaient qu’elle y pense. Elle ne s’était jamais roulée dans l’herbe avant. Elle ne s’est plus roulée dans l’herbe.
C’était une journée comme aujourd’hui. Et elle sourit. Chaque fois qu’elle y pense.
Comment by Armando — 20 octobre 2012 @ 6:45
J’ai lu les différents textes… En faisant quelques recherches sur Frans Vervloet -le peintre du XIXème siècle- (1795-1872) je vois que c’est un peintre belge (natif de Malines… ) …
Il y a un bon article, sur Wikipedia, en néerlandais, mais pour lequel on peut demander une traduction (pas terrible, la traduction…)
C’est un détail, certes, mais en lisant un peu vite « peintre néerlandais » et en regardant -un peu trop vite- le tableau, j’avais pensé aux Pays-Bas, et pourquoi pas? Sauf que la robe, bien sûr, indique qu’on est au XIXème et non au XVIIème siècle… Donc, comme quoi, il vaut parfois mieux s’en tenir au court et à la fiction…
Comment by Pivoine — 21 octobre 2012 @ 10:28
ah ben tu vois, Pivoine, moi je situais ma fiction à Bruges, vu les canaux 😉
s’il y a une traduction du néerlandais à faire, tu sais que je suis là!
Comment by Adrienne — 21 octobre 2012 @ 12:51