En vos mots 278
C’est une toile de Raphaël Toussaint que je vous propose en ce dimanche afin que vous la racontiez en vos mots et la fassiez vivre à votre manière, activité ludique qui réunit quelques-unes d’entre vous régulièrement ou ponctuellement. Pour notre plus grand plaisir à tous, car je sais que vous êtes nombreux à lire les textes des envosmotistes, même si vous n’avez pas encore franchi le pas.
Ça viendra. Il n’y a pas urgence. Je sais que vous succomberez. À votre heure.
D’ici là, bonne semaine et rendez-vous dans sept jours pour la publication de vos textes. C’est le temps que vous avez devant vous pour déposer vos écrits.
Ah..les toiles de Mr Toussaint…et sa poésie en Images.
Si seulement j’avais des mots…!….
Comment by Lilas — 6 août 2012 @ 3:35
Quand il voyait passer une montgolfière, ce n’était plus jamais comme avant.
Il connaissait le paysage vu d’en haut, la légère sensation de vertige.
Les longs préparatifs d’abord, et l’impact de la météo.
Toutes les conditions climatiques devaient être réunies pour que le départ soit possible.
La chaleur que donnent les gaz – il avait craint d’avoir froid -.
Le choc bien reçu de l’atterrissage.
Expérience inoubliable pour laquelle il avait attendu soixante-dix ans.
Son rêve de ballon, il en avait parlé quelquefois.
Alors ses fils lui avaient offert un petit voyage dans les airs pour son anniversaire.
Il y avait cinq ans de cela. Depuis, le plus jeune s’était tué à moto, et l’autre s’était engagé à Médecins sans Frontières. Il n’était pas bien souvent présent.
Le dimanche, il lui restait de lire son journal, de faire son jardin, de regarder la télévision.
De voir quelque famille ou des amis. Il ne se laissait pas abattre.
Et quand le temps le permettait, il allait s’adosser au grand arbre, les pieds baignant dans le ruisseau si l’eau n’était pas trop froide.
Si le vent n’était pas contraire, il contemplait le passage des montgolfières.
Son coeur se gonflait de souvenirs et surtout d’amour pour ses garçons.
Des passants, plutôt des enfants, agitaient la main avec candeur. Mais lui, les ballons, c’est sûr, il ne les regarderait plus jamais avec son innocence d’avant.
Comment by Anémone — 9 août 2012 @ 16:10
On se racontait nos rêves en se moquant de nous, dans l’insouciance sereine de nos après-midi inutiles.
Cette fois-là, pour étouffer ton chagrin, je t’avais promis que je t’emmènerais faire une promenade dans le ciel. On irait plus haut que les oiseaux. À l’intérieur d’une montgolfière, on doit se sentir d’intouchables géants. Des presque rois de nos royaumes sans lendemain, mais qui nous aident tant à noyer nos douleurs.
Comment oublier ces étés de nos enfances que nous avons brûlées en riant sans craindre l’horloge inépuisable du temps. Il me vient souvent le souvenir de ces heures où les oiseaux dansaient en nous regardant jouer, apeurés par les cris de nos joies futiles. Si tendrement futiles.
Et ce matin que nous n’avons jamais dit est arrivé. À mon réveil je n’ai pas entendu ta toux. Elle me rassurait tant. Elle me donnait la certitude que tu étais toujours là. Et que j’allais tenir ta main. Et te faire encore des promesses à l’infini. Pour apaiser tes douleurs. Et la peur de te perdre.
Et dans l’épaisseur de mes jours, il arrive quelquefois de t’entendre rire. Et de penser à nos promesses d’enfant. Et je me dis qu’on aurait pu voyager en montgolfière. Et être les rois du monde. Pour quelques instants.
Comment by Armando — 11 août 2012 @ 7:59
Un peintre sur la toile dessine un rêve charmant,
Un pays de princesses et de princes galants,
Des rires et des jeux, une rivière bleue,
Un panier plein d’enfants et des baisers d’adieu.
Un gros ballon d’air chaud s’élance dans le ciel,
Frôle le grand chêne vert et les tours d’un castel,
Suit une mouette blanche qui lui montre la mer,
Grimpe dans les nuages et perd de vue la terre.
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 11 août 2012 @ 8:20