Lali

15 janvier 2012

En vos mots 249

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

C’est une scène livresque bien spéciale que celle imaginée par le peintre russe Oleg Voronin que je vous offre ce dimanche. En effet, ce que lit le jeune personnage semble avoir des répercussions hors de l’ordinaire sur son environnement.

Reste à voir s’il s’agit de l’imagination du peintre, de celle du lecteur de la toile ou de celui qui examine celle-ci, puisque la toile vous appartient pour sept jours, le temps de concocter en vos mots une nouvelle, un poème, un dialogue, voire une seule phrase, afin de faire vivre cette scène.

Les commentaires acheminés seront, comme le veut l’habitude, validés dans sept jours et pas avant. D’ici là, bonne semaine et bon dimanche à tous!

6 commentaires »

  1. Je me suis appliqué à peindre mon fils comme jamais je ne peins. Mais ai-je peint mon fils, ou me suis-je peint moi, à son âge? Ou ai-je peint l’enfant que j’ai dans ma tête, avec ses rêves, à moins que ce ne soient encore de mes rêves dont il s’agit. Dans le cocon d’une bibliothèque dont la chaleur me tient éloigné des rues blanches de l’hiver, je lis, je parcours le monde, un Tintin me fait signe, une Licorne d’aventure partie sur la mer pour d’improbables croisières… Je ne sais pas si j’ai eu une bonne idée de peindre tout cela de façon tellement réaliste. Peut-être aurais-je dû simplement peindre la Licorne, l’animal fabuleux, l’étrave qui fend les flots ou le flot lui-même, qui nous emporte jusqu’à un point imprévisible de notre destinée…

    Comment by Pivoine — 15 janvier 2012 @ 12:09

  2. Va où le vent t’emmène. Cette seule phrase a fait écho. Et voilà que, bravant les tempêtes, le capitaine Nemo a pu éviter le choc d’un abordage. Mais enflée de bourrasque, la voile gronde. Le navire, assailli par les flots, battu par les vagues, vibre et tangue. Faudra-t-il lancer les chaloupes? Laisser couler les passagers, le bateau, sa bibliothèque? La terre est encore loin. Alentours, seule la houle, pas un atome de sable. Il faut combattre, le pied marin, les lames sans merci. L’ouragan qui dormait, soudain a envahi la table.

    Comment by Anémone — 16 janvier 2012 @ 15:38

  3. « La mer

    Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
    La mer calme, la mer au murmure endormeur,
    Au large, tout là-bas, lente s’est retirée,
    Et son sanglot d’amour dans l’air du soir se meurt.

    La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,
    Au profond de son lit de nacre inviolé
    Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,
    Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé.

    La mer aime le ciel : c’est pour mieux lui redire,
    À l’écart, en secret, son immense tourment,
    Que la fauve amoureuse, au large se retire,
    Dans son lit de corail, d’ambre et de diamant.

    Et la brise n’apporte à la terre jalouse,
    Qu’un souffle chuchoteur, vague, délicieux :
    L’âme des océans frémit comme une épouse
    Sous le chaste baiser des impassibles cieux. »
    Nérée Beauchemin

    Comment by Denise — 20 janvier 2012 @ 9:54

  4. C’est à l’embouchure des deux rivières que les pirates anglais s’étaient postés depuis quelques jours. Ils attendaient les bateaux qui venaient du sud remplis d’or et de tissus rares, que de valeureux marins étaient partis chercher dans des mondes lointains.

    Les pirates anglais savaient que les marins étaient malades ou fatigués par un si grand voyage. Ils n’offriraient donc pas beaucoup de résistance. Le combat serait inégal et injuste. La seule certitude était un bain de sang. Les valeureux marins allaient se battre jusqu’au bout. Jusqu’au dernier. Et puis, comme toujours, les pirates anglais finiraient par piller les bateaux, et violer toutes les femmes puis se saouler pour oublier leur immonde lâcheté.

    La nuit tombait alors qu’on devinait, au loin, les bateaux alourdis par leur marchandise. Les pirates se tenaient, silencieux comme des renards, prêts à l’assaut, certains de leur butin facile. Soudain on entendit un tir de canon derrière eux. C’était le Capitaine Blood qui venait, avec ses hommes, au secours de ses amis les marins, et on entendit crier : À l’assaut! L’acier des épées avait déchiré le silence paisible de la mer. Les hommes du Capitaine Blood étaient d’habiles marins et d’intrépides soldats et ils donnaient une leçon à ces pirates, affreux, lâches et méchants. La bataille était passionnante.

    Et c’est alors que je pressentais la reddition proche que maman à crié : À table!… Je l’ai suppliée : Maman, encore cinq minutes svp! Je n’ai eu comme réponse que : Je t’ai déjà dit à table il y a cinq minutes!… Je ne le répéterai plus!…

    Comment by Armando — 20 janvier 2012 @ 10:15

  5. A l’issue du combat
    Sur la mer démontée
    Huit ans le capitaine
    ***
    Tout ce qu’il ne vit pas
    Que de flots de marées
    Sur le mât de misaine

    Comment by Adrienne — 22 janvier 2012 @ 6:25

  6. Victor Hugo
     
    
Oceano nox
    
Oh ! combien de marins, combien de capitaines
    Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
    Dans ce morne horizon se sont évanouis !
    Combien ont disparu, dure et triste fortune !
    Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
    Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !

     Combien de patrons morts avec leurs équipages !
    L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages
    Et d’un souffle il a tout dispersé sur les flots !
    Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.
    Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée ;
    L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots !

    Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
    Vous roulez à travers les sombres étendues,
    Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
    Oh ! que de vieux parents, qui n’avaient plus qu’un rêve,
    Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
    Ceux qui ne sont pas revenus !

    On s’entretient de vous parfois dans les veillées.
    Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées,
    Mêle encor quelque temps vos noms d’ombre couverts
    Aux rires, aux refrains, aux récits d’aventures,
    Aux baisers qu’on dérobe à vos belles futures,
    Tandis que vous dormez dans les goémons verts !

    On demande : – Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
    Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? –
    Puis votre souvenir même est enseveli.
    Le corps se perd dans l’eau, le nom dans la mémoire.
    Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
    Sur le sombre océan jette le sombre oubli.

    Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
    L’un n’a-t-il pas sa barque et l’autre sa charrue ?
    Seules, durant ces nuits où l’orage est vainqueur,
    Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
    Parlent encore de vous en remuant la cendre
    De leur foyer et de leur coeur !

    Et qua nd la tombe enfin a fermé leur paupière,
    Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
    Dans l’étroit cimetière où l’écho nous répond,
    Pas même un saule vert qui s’effeuille à l’automne,
    Pas même la chanson naïve et monotone
    Que chante un mendiant à l’angle d’un vieux pont !

    Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
    O flots, que vous savez de lugubres histoires !
    Flots profonds redoutés des mères à genoux !
    Vous vous les racontez en montant les marées,
    Et c’est ce qui vous fait ces voix désespérées
    Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!

    Demain, dimanche, Charles ira, avec son grand-père, au Musée Lapérouse, tant, tout les deux, veulent apprendre sur la vie de ce grand navigateur…

    http://www.laperouse-france.fr/spip.php?rubrique4

    Comment by LOU — 22 janvier 2012 @ 6:40

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