En vos mots 237
Le livre est resté ouvert alors que le sommeil s’est emparé de lectrice du peintre Jesus del Pozo. C’est tout ce que nous savons, tout ce que nous pouvons constater d’un simple regard. Mais le reste, qui elle est, ce qu’elle lisait, il vous faut le deviner, le trouver et nous le livrer au moyen d’un poème, d’une nouvelle, voire même d’une simple phrase, tant que ceux-ci sont vos mots, et autant que possible pas des mots empruntés sauf si l’imagination vous fait défaut.
Le livre est resté ouvert. À vous la suite. Dans une semaine et pas avant. Puisque ce n’est qu’au moment du nouvel accrochage que je validerai tous les commentaires.
Le livre est resté ouvert…
Ce soir-là, ils se sont disputés
Une dispute pour une bagatelle
Une fille qu’il aurait trop regardée
Tout près de chez eux dans la ruelle
Cela l’a tout émoustillé
N’a pas vraiment plu à sa belle
Qui vivement lui a reproché
De lui être ainsi infidèle
Le ton alors est vite monté
Dispute et bris de vaisselle
Excédée, la porte elle a claquée
Dans la chambre s’est réfugiée la belle
Elle s’est ensuite calmée
La belle demoiselle
Et son courroux a regretté
Avec aussi ses étincelles
Une heure déjà passée
L’oreille en sentinelle
Son homme va-t-il monter
Pour un pardon charnel
En attendant, un livre a feuilleté
L’attente semble éternelle
Son amour n’est pas monté
Elle a sombré dans le sommeil
Le livre est resté ouvert…
Comment by SklabeZ — 25 octobre 2011 @ 5:28
Rayon de lampe chasse la peur
Dans le mitan du lit désert
Vient le sommeil éteint l’angoisse
Le livre attend le livre veille
Jusqu’au premier rai de soleil.
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 28 octobre 2011 @ 6:44
Aujourd’hui, Florence garde le lit. Elle ne sait plus très bien si c’est le jour ou la nuit. La lampe est toujours restée allumée. Elle a bien voulu essayer de se lever mais comme tout tournait autour d’elle, elle s’est retenu à la petite table et la lampe s’est mise de guingois. Heureusement, la bouteille d’eau est restée en place.
Jeudi soir, en rentrant du travail, Florence ne se sentait pas bien. Arrivée à la maison, elle s’est préparé une tisane.
Ce soir-là, Florence est allée manger avec son amie dans un nouveau restaurant. Tout était très bon. Peut-être, est-ce la surcharge de travail chez son nouvel employeur ou les soucis? Une chose est certaine, le repas a mal passé. La voilà clouée au lit et de plus avec de la fièvre.
Le lendemain matin, son amie surprise de ne pas voir Florence à son poste de travail lui téléphone. Pas de réponse. S’inquiétant pour elle, elle décide d’aller la trouver pendant sa pause de midi. Cathy frappe à la porte. Rien. Pas un bruit. Elle descend chez le concierge pour lui demander le double des clés. Cathy remonte, tourne tout doucement la clé dans la serrure, entre à pas feutrés et trouve son amie endormie.
Elle s’approche de Florence, lui touche l’épaule. Florence ouvre les yeux et est grandement surprise de trouver Cathy auprès d’elle.
– Mais que fais-tu là?
– Oh, Florence! Tu m’as fait peur. Je me suis inquiétée de ne pas te voir ce matin.
– Je me souviens Cathy. Lorsque je suis rentrée hier soir, je n’étais pas bien et je me suis aussitôt couchée. Je n’ai même pas pu lire une page de ce merveilleux livre. Mais au fait, quelle heure est-il?
– Il est 13 heures Florence mais vu ton état, je vais faire venir un médecin et j’irais ensuite à la pharmacie chercher les médicaments qu’il t’aura prescrit. En attendant, petite, reste bien au chaud. Je vais m’installer au salon jusqu’à l’arrivée du médecin. Repose toi. Le médecin te fera un certificat médical et je le transmettrai à notre employeur. Dors, tu en as besoin.
Avant de plonger dans un profond sommeil, Florence se dit qu’il est bon d’avoir une amie.
Comment by Denise — 29 octobre 2011 @ 14:36
ELLE DORT
Elle dort.
Elle dort en dépit de tout,
En dépit du trou dans le lit,
À l’autre côté, où,
Tout récemment,
Il dormait.
Elle dort.
La lumière restera
Allumée,
Au cas où,
Au cas où il revient,
Reprendre sa place
Au chaud,
À côté d’elle.
C’est son livre.
Il l’a oublié,
Ou il l’a laissé exprès.
C’est une histoire d’amour
Qui finit mal.
Mais elle ne le sait pas encore,
Parce qu’elle dort.
Enfin.
En dépit de tout.
Comment by joye — 29 octobre 2011 @ 19:16
Trois heures du matin et la pluie n’avait pas cessé depuis l’Algarve. Une pluie qui me laissait à peine entrevoir la route et qui rendait la conduite prudente. Surtout que les routes ne sont pas éclairées et que, par endroits, j’ai eu le sentiment de rouler à l’aveuglette. Au pif. Comme un con, quoi.
Certes je m’étais arrêté plusieurs fois. J’étais abruti par la quantité de café consommé. Et par le message qu’elle m’avait laissé sur le répondeur. Je l’ai entendu en rentrant. Vers minuit et demi. Je crois que c’était lui qui me tenait encore éveillé.
Mon cœur galopait comme un pur-sang. J’avais l’impression que ma tête allait éclater. Que j’allais défaillir d’un moment à l’autre. Mais je n’avais pas le choix. Il fallait que j’arrive avant l’aube. Avant qu’elle ne s’en aille. À Unguja. Quelque part au large de la Tanzanie. Par le vol de sept heures. Elle avait toujours rêvé d’aller en Tanzanie.
En fouillant dans le bric-à-brac de mes pensées je me suis rendu compte que je ne lui avais jamais dit que je l’aimais. Étrange. Comme si le fait de nous connaître depuis l’enfance rendait certains mots inutiles. Alors que je l’aimais. Profondément. Il fallait que je le lui dise.
Avant le pont je me suis arrêté quelques instants pour admirer Lisbonne. Elle me semblait aussi belle qu’une crèche ancienne, à la veille de Noël, avec ses milliers de lumières qui tanguent sur le Tage.
Cette nuit-là le vent giflait sans répit les grosses gouttes de pluie froide, qui venaient s’écraser contre mon visage.
Comment by Armando — 30 octobre 2011 @ 3:49
Ah quelle journée, courir, sourire, répondre au téléphone, reprendre les dossiers en cours, classer, et organiser les prochaines réunions ! Charline résiste mais au prix d’un rythme de vie impossible… Enfin, il y a toujours pire, n’est-ce pas ?
Mais ce soir, Charline a décidé : ce sera soirée pyjama. Les chaussons, le pyjama à bouquets de cerises, un petit verre de la cuvée Carpe Diem, un bâton d’encens parfumée à la cannelle, la lumière tamisée dans la chambre, et Charline rejoint son lit et la pile de livres qui l’attend sur la petite table. Une demie heure plus tard, est-ce l’effet du petit verre de vin, ou très probablement Charline s’est endormie. Le souffle léger, le visage détendue, un petit sourire sur les lèvres et Charline se cale contre le corps de celui qui est venu la rejoindre. Sa présence rassurante, la chaleur de son corps, elle épouse cette forme, et s’enfonce alors dans un sommeil profond et réparateur. Au petit-matin, se réveillant aux premiers rayons du soleil qui transpercent les volets, Charline sait que le même rêve est revenu, et vient partager ses nuits depuis plusieurs semaines. Mais qui est-il ?
Comment by LOU — 30 octobre 2011 @ 7:05