En vos mots 234
Une scène à la fois livresque et automnale, de l’artiste Jonathan Burton, un illustrateur d’origine britannique maintenant installé en France, voilà ce que je vous propose en ce dimanche.
Une scène que vous ferez vivre à votre manière. Une scène dans laquelle vous entrerez ou que vous contemplerez du coin de l’œil. Une scène que vous raconterez en vos mots. En toute simplicité. Pour le plaisir de nous raconter une histoire.
Une scène qui est désormais entre vos mains et dont nous découvrirons toutes les facettes dans sept jours et pas avant, alors que tous vos textes seront publiés en bloc.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!
Cette après-midi-là je suis resté longtemps à regarder la vie passer devant ma fenêtre. Je n’avais envie de rien. Et je ne savais quoi faire d’autre. Regarder par la fenêtre me convenait. Je voyais des gens qui passaient mais je n’arrivais pas à retenir leurs visages. Je crois qu’à un certain moment j’ai entendu rire. Mais cela devait être mon imagination qui me jouait des tours. Qui pouvait avoir envie de rire par un jour pareil ?
Cette après-midi-là c’était comme un de ces jours où tout s’arrête et où vous vous demandez comment faire pour que la vie reprenne à nouveau son cours. Qu’elle puisse à nouveau démarrer, sachant au plus profond de vous que rien ne sera plus jamais comme avant. Hélas.
Je crois que mon regard égaré faisait que mon angoisse s’adoucissait et que ma peur s’endormait quelque peu. Je ne me souviens plus vraiment si j’ai pleuré. Je me rappelle que je me sentais triste. Profondément triste. Et je me demandais si ces gens qui passaient devant ma fenêtre étaient attendus quelque part.
Cette fois-ci, l’automne était bien là. La pluie. Le vent. Les feuilles qui tourbillonnaient dans une valse lugubre. Cette fois-ci Sara ne reviendra plus.
Comment by Armando — 7 octobre 2011 @ 9:30
UN VENT D’INSPIRATION
Je pourrais écrire
Que l’automne souffle
Dans toutes les directions
Qu’il effiloche l’érable
Qu’il déchiquète la rose
Qu’il décoiffe la ville
Qu’il défait mon chignon
Qu’un parapluie s’essouffle
Qu’un chapeau perd le nord
Qu’un livre gît sur la route
Dans un tas de feuilles d’or
Je ne demande rien
Qu’un tout petit zéphyr
Un tout petit soupir
D’inspiration.
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 8 octobre 2011 @ 10:17
Jeannette avec son manteau orange n’en croit pas ses yeux. Alors qu’elle lisait tranquillement en attendant le bus, le vent s’est mis à souffler comme une tornade. Des pages de livre et des feuilles mortes jonchaient le sol. Elle a refermé son livre et tenait sa capuche d’une main et avait toute les peines du monde à tenir la laisse de son chien, oreilles au vent.
Quant au monsieur tenant sa casquette, Jeannette se demande comment il peut bien faire pour lire. Et cette dame dont son parapluie s’est retourné et son livre envolé.
Mais quel temps, ce n’est pas possible et le bus qui n’arrive pas. Et Jeannette qui ne peut pas se retourner puisque la bourrasque est trop forte, n’a pas encore vu un couple qui arrivent à lire en marchant et elle ne voit pas non plus une bouteille qui vole.
Jeannette s’était réjouie de cette journée automnale qui avait bien commencé et avait décidé d’aller lire au parc. Et ce bus qui n’arrive toujours pas. J’ai hâte de rentrer au chaud à la maison. Jeannette se dit qu’elle va lire un poème sur cette journée pas comme les autres!
« Chanson d’automne
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte. »
Paul Verlaine
Comment by Denise — 8 octobre 2011 @ 14:57
AU BOUT DE SOUFFLE
Souvent
le vent
poursuivant
les gens
imprévoyants
les déshabille
d’un chapeau
pour son
tableau
vivant,
soulevant
des pans
élégants,
suppliant
ces gens
négligeants
dans le vent,
et énerve
ses victimes
intimes
des vols-
au-vent.
Comment by joye — 8 octobre 2011 @ 20:43