Lali

5 juin 2011

En vos mots 217

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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La lectrice de l’illustrateur Stevan Dohanos ne semble pas prête à partir. Loin de là. Elle a même retiré ses escarpins afin de prendre le temps d’examiner la toile devant elle. Du moins, pouvons-nous le supposer. À moins qu’elle l’ait fait pour reposer ses orteils endoloris à force de faire les tours des salles du musée?

À vous de nous parler d’elle, de quelqu’un que vous connaissez à qui elle ressemble, de vous-même. À vous de nous livrer ce que la toile vous suggérera. En vos mots. En quelques lignes ou au moyen d’une plus longue histoire. La toile est à vous. Pour sept jours exactement. C’est en effet dans une semaine et pas avant que seront validés tous vos textes suggérés par la lectrice du jour.

À dimanche prochain?

8 commentaires »

  1. Il me vient en tête cet après-midi d’octobre où nous avons vu Venise. Le matin tôt nous étions déjà par les rues étroites, à la découverte de ce morceau de temps qui marque son empreinte dans nos mémoires et nous laisse pour toujours le souvenir d’un moment harmonieux.

    Et ils ont été nombreux ce jour-là. Le petit déjeuner non loin du Rialto, où un clown fatigué buvait son café assis, alors qu’une ballerine tenait sa tête contre son épaule. Ils rentraient se coucher et nous étions à peine debout. Il nous a lancé une dernière pitrerie avant de disparaitre comme une hallucination dans un monde où tout restait encore à naitre.

    Souviens-toi de la promenade en gondole qui n’avait de romantique que la beauté de tes yeux émerveillés et ton sourire d’enfant heureux perdu dans le pays des rêves heureux. Tu m’avais dit « je t’aime » si doucement que j’avais eu l’impression d’être ailleurs.

    Pourtant ce n’est qu’à la fin du jour quand, épuisés, nous nous sommes assis dans un coin de la place de Saint-Marc, que tu m’as regardé tendrement. Je t’ai embrassée. Tu t’es blottie contre moi. Et nous sommes restés là. Assis. Oubliant le temps. Nous avons vu passer en direction de la nuit notre clown matinal et sa ballerine. Les oiseaux s’amusaient entre eux. La lagune avait une couleur orange et or. Quelqu’un jouait du violon. Nous étions seuls au monde.

    Comment by Armando — 8 juin 2011 @ 20:10

  2. FANTASME

    Elle déposa son sac,
    Enleva sa fourrure,
    Se débarrassa de ses chaussures,
    Et rêva un instant
    Que le David de Michel-Ange
    Derrière elle
    Prenait vie.

    Comment by Flairjoy — 9 juin 2011 @ 20:29

  3. J’ai laissé Georges suivre le guide. Sur ses conseils, je l’attends dans cette salle du Musée.
    J’ai mal à la plante des pieds, quant à cette banquette, brillante certes, joli bois, certes, mais alors d’un inconfort… certain.
    En plus j’ai une de ces envies de faire pipi. Mais pour pouvoir rejoindre les wc du musée, il faut que je rejoigne la sortie. Et pour cela il faut que je puisse remettre mes escarpins. Ce ne sera pas une mince affaire, ils ont un petit peu gonflés, mes pieds. J’ai mal !

    Ah ce Georges ! J’ai voulu lui faire plaisir, il adore les musées, les expositions, les tableaux, les peintres et me voilà toute seule face à ce tableau. Je me demande, je me demande bien ce que cela représente. Il faudrait que je mette mes lunettes, car les caractères du catalogue sont bien trop petits. Voilà je peux lire : Pi..a..zza San Mar..co de… de…Cana…lleto. Antonio Canal (1697-1768). Drôle de nom quand même, et puis c’est vieux, mais vieux…! Cela me fait penser au puzzle qui est sur la grande table chez maman. Bah ! je n’aime pas, mais alors pas du tout.
    Je m’ennuie ici. Si j’avais su, j’aurai attendu Georges au Café Florian. Là j’aurai vu du monde et écouter de la musique. Bon, je suis lasse de l’attendre. Je vais partir, en sortant je ferai la pause pipi et j’appellerai Georges sur son téléphone portable.
    Et comble de malheur, il pleut et je n’ai pas mon parapluie. D’où vient ce son de cloches qui m’assourdit.
    Venise, Venise… je veux rentrer à la maison ! Georges, Georges, où es-tu ?

    Un petit tour sonore à Venise….
    http://www.youtube.com/watch?v=vp3FQovnUJc

    Comment by LOU — 10 juin 2011 @ 17:06

  4. C’est novembre et Lucie a décidé de faire le voyage à Rome pour voir sa sœur Annie. Il fait tellement froid en Norvège que Rome lui semble plus agréable. Elle y restera jusqu’aux fêtes de Noël. Bien sûr, elles s’écrivent ou se téléphonent souvent mais ce n’est pas la même chose que de vivre un peu ensemble et elles ont tant à se raconter.

    Oh Lucie ! Te voilà. Je suis navrée de ne pas t’avoir accueillie à l’aéroport. Ces temps, j’ai un travail fou. Je cours de conférence en conférence pour traduire les discours des politiciens et ceci pendant une bonne semaine encore.
    Tu as bien fait de venir. Cela te fera le plus grand bien et tu auras tout le loisir de visiter cette magnifique ville. Je m’y plais beaucoup ici. Regarde mon joli trois pièces avec une terrasse encore bien fleurie qui donne sur les toits à perte de vue. J’ai préparé ta chambre. Fais comme chez toi. Cette semaine, je ne serais pas souvent là mais après, je prends quelques jours de vacances et nous irons visiter la ville toutes les deux. Je connais aussi de bons petits restaurants. En attendant mes jours libres, j’ai préparé pour toi un plan de la ville et quelques adresses intéressantes. Toi qui aimes les toiles, je te suggère de visiter le Musée National du Palais Venise. C’est une merveille.

    Comme tu es gentille Annie. Je sens que je vais me plaire ici. C’est très chaleureux chez toi. Demain, je pense me reposer du voyage mais après-demain, j’irai visiter le musée que tu me conseilles et prendre un peu mes marques dans Rome. Tu sais soeurette, je me suis fait une telle joie de venir, je comptais les jours dès que j’ai su que je pouvais me déplacer. Je te remercie de m’accueillir ainsi.

    Après s’être reposée un jour dans le bel appartement de sa sœur, Lucie se prépare pour une première visite dans Rome. Bon, j’ai le plan, des adresses et sur la table elle remarque un petit billet. Un mot de sa sœur lui souhaitant une excellente journée. Lucie était très heureuse.

    Le temps est beau mais frais. Elle décide de porter sa veste de fourrure. Elle se sent bien dans les rues de Rome. Elle regarde partout autour d’elle. Elle admire les belles vitrines et constate que les italiens sont très élégants.

    Elle s’arrête dans un joli établissement et commande un café. Quel arôme, je n’en ai jamais bu du si bon se dit-elle.

    La voici devant le musée indiqué par sa sœur. Un musée magnifique. Elle prend son temps, regarde, compare, s’éternise devant certaines toiles et surtout admire. Tout à coup, Lucie s’arrête net devant une toile. Elle a presque le souffle coupé. Heureusement, qu’il y a un banc car ses jambes tremblent. Avec beaucoup d’émotion, elle regarde la toile, des larmes coulent sur ses joues. Elle se voit sur cette place à Venise avec sa sœur et sa maman. Elle avait huit ans. Elle s’en souvient comme si c’était hier. Elle entend encore sa maman leur dire : venez mes chéries, nous allons prendre le bateau qui nous emmènera à l’Ile de Murano. Je souhaite vous faire découvrir des artisans spécialisés dans le soufflage du verre. Ce sera une belle journée.

    Et Lucie a encore en mémoire la visite de la soufflerie. Elle tenait sa petite sœur par la main et toutes les deux regardaient de leurs grands yeux bleus le travail de ces magiciens. Leur maman leur avait dit, regardez mais surtout ne touchez à rien, c’est tellement délicat. Tous ces mots sont encore dans son cœur. A la fin de la visite, leur maman offrit une gazelle à Lucie et un oiseau à Annie. Le verre soufflé avait même un peu de couleur. Lucie a toujours sa gazelle chez elle en Norvège. Un cadeau bien précieux de leur chère maman disparue. Si maman pouvait voir cette toile…

    Lucie ne sait plus combien de temps elle est restée devant la toile. Elle n’était plus dans le musée. Elle était à l’ile de Murano.

    Pendant tout ce temps, Lucie ne s’est même pas rendu compte qu’elle a enlevé ses chaussures.
    Mon Dieu ! Il est déjà 16 heures et Annie va se faire un sang d’encre. Je dois rentrer. Lucie reprend ses esprits, se chausse, prend sa veste et son sac. Elle se promet d’emmener sa sœur devant la toile lorsqu’elle aura ses jours de congés.

    Oh Lucie ! Te voilà. Quel bonheur. As-tu passé une belle journée?

    Annie, allons dans le salon, il faut que je te raconte…

    Comment by Denise — 11 juin 2011 @ 10:43

  5. La plume en prend à son aise,parfumée aux embruns salés
    elle se chauffe au soleil
    crisse sur le parchemin sans fin de grains dorés
    glisse sur le sable mouillé
    surfe sur les vagues

    Au gré du vent…

    Les mots à l’encre océane
    admirent les demeures typiques touquettoises
    coquettes et souvent prestigieuses

    Les mots rêveurs s’égarent dans les pinèdes
    escaladent les dunes et leurs oyats

    Les mots hardis « sport,sport,sport »
    s’élancent et défilent à marée basse
    à bord de chars à voile
    sur les longues étendues de sable fin
    de la côte d’opale

    Les mots acrobates
    s’agrippent aux cerfs-volants multicolores
    prennent le fil de l’air
    dans un ciel d’azur

    Paradisiaque

    Elle est pas belle la vie!

    Comment by Chantal — 12 juin 2011 @ 3:47

  6. Betty s’assit avec un soupir. Depuis onze heures, elle regardait des tableaux, sans trop comprendre ni beaucoup apprécier ces merveilles poussiéreuses suspendus devant ses yeux. Elle allait aux musées parce que c’est ce qu’on faisait afin de pouvoir hocher la tête avec sagesse au-dessus de son martini lors d’encore un interminable cocktail party, piégée entre un collègue de son mari Sam, ou pire, son patron Bob, qui louchait après un vodka gimlet et qui devenait absolument insupportable après deux. Mais Betty, elle n’était rien sinon une sport, comme disait son Sam, et si c’était ce qui fallait pour qu’il avance dans sa boîte, soit !

    Le banc était dur et Betty commençait à avoir mal aux fesses. Elle regarda discrètement sa montre. Quatre heures ! Enfin ! Elle pouvait, en toute justice, aller prendre du thé et un petit sandwich bien mérité chez Macy’s Tea Room, et après, chercher un peu une nouvelle négligée qui risquerait de plaire à son homme, celui qui travaillait tant, le pauvre chou, pour réaliser leur rêve américain.

    Comment by joye — 12 juin 2011 @ 9:42

  7. Tranquillement et bien installée, j’ai lu vos mots. C’est un moment merveilleux de la journée. Des mots très beaux et qu’il est doux de les lire, de s’en imprégner.
    Mes bises à vous tous et bon lundi de Pentecôte 🙂

    Comment by Denise — 13 juin 2011 @ 4:54

  8. Heureusement que vos plumes n’ont pas fait preuve d’un grain de folie comme la mienne! C’était pour vous, un petit clin d’oeil de mon escapade au Touquet pour la Pentecôte. Mais tout compte fait, visionnaire la plume! J’ai bien ri – et vous aussi j’imagine – en découvrant la toile de En vos mots 218. Lali… tu peux faire un copier-coller pour dimanche prochain :-D. 😀

    En tout cas, j’ai eu bien du plaisir à voyager en vos mots du Touquet… à Venise. Surtout en gondole… c’est romantique à souhait 🙂

    Comment by Chantal — 15 juin 2011 @ 17:06

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