En vos mots 203
Une petite scène où vous vous reconnaîtrez peut-être, un décor que vous connaissez bien, un personnage que vous devinerez et inventerez, voilà ce que propose En vos mots semaine après semaine. Bien évidemment que certaines toiles sont plus inspirantes que d’autres, mais tel est le jeu : raconter une toile à votre manière, en rimes ou en prose, pour le simple plaisir de le faire et de partager vos mots.
Et en ce dimanche, c’est dans la bibliothèque peinte par Luiz Perez Igualada que je vous invite. S’y trouve un lecteur attend vos histoires, que nous lirons avec bonheur dimanche prochain puisque ce n’est pas avant que seront validés tous les commentaires que vous aurez déposés.
Puisse cette petite scène livresque donner envie aux habitués d’écrire quelques lignes et à ceux qui n’ont pas encore osé se lancer à l’eau de le faire!
« C’est toujours la même chose, j’ai oublié mes clés et en plus il pleut… Tant pis… j’ai l’habitude finalement, et puisque j’habite en face de la bibliothèque, voici un lieu tout trouvé pour attendre à l’abri. Il a fallu slalomer un peu avec la vieille ronchon qui est à l’entrée et qui me harcèle avec son damné « respect des livres ». Mais là, planqué dans cet angle, elle ne peut pas me voir ! Ou en étais je déjà la dernière fois ? Ah oui, j’avais attaqué les Corto Maltese… J’y retourne ! »
Comment by madame zaza — 27 février 2011 @ 13:37
J’avais effacé du cahier de ma mémoire toute trace de ces hier aux couleurs rances du désespoir, accrochés aux prières d’enfance que même les larmes avaient réussi à noyer.
Ces heures de désespérance où personne ne vous tend les bras, où on vous abandonne dans le noir et où vous apprenez, peu à peu, la peur et la différence, avec un goût amer de l’abandon qui s’accroche à la pathétique sonorité de vos mots. Certes, vous n’êtes encore qu’un enfant et vous ne connaissez pas encore les mots. Mais vous connaissez déjà la douleur de leur sens.
J’avais rayé de mes sourires toute trace de ces monstres à visage humain avec ces prénoms que vous haïssez pour toujours. Parce qu’ils sont laids. Parce qu’ils sont violence. Parce qu’ils saignent comme une balafre dans le cœur et vous habillent de cafard la nuit.
J’avais appris à mentir à tous ces miroirs de passage qui n’apprivoisent qu’une image de vous. Celle qui ne se déforme jamais. Et vous donne l’envie de les regarder en souriant.
Et puisque le rose et le noir se marient si bien, j’avais accroché des étoiles roses à mes rêves, et dans un coin une lune sans Pierrot triste qui attendait le réveil du soleil, pour voir la métamorphose du noir en bleu, pour que des étincelles de bonheur puissent tomber de mes yeux.
Puis, un jour, au détour de quelques mots perdus dans un livre, j’ai vu les mots se transformer en larmes, puis en souffrance, puis en solitude… Des mots qui avaient été miens. Les mêmes mots apeurés et solitaires pleurés par un autre que moi. Donc, ainsi quelque part j’avais un frère. De souffrance. Et moi qui avais toujours été si seul. J’ai pleuré. Encore et encore. Toute la nuit. Si triste de savoir que quelque part, j’avais un frère…
Comment by Armando — 2 mars 2011 @ 12:20
LE RAT
Hé oui, c’était bien un rrrrat!
Mon regard intrigué par des pieds effrontés avait contourné l’étagère
et l’avait surpris entrain de grignoter des yeux
« Le Rat qui s’est retiré du monde » de Jean de La Fontaine.
Craignant de le déranger, je quittai les lieux à pas de souris.
Comment by Flairjoy — 5 mars 2011 @ 6:33
Chaque mercredi après-midi, André se souvient très bien que sa maman l’emmenait à la bibliothèque du centre-ville. Sa maman aimait bien venir ici choisir ses livres pour la semaine et rapportait les anciens. La bibliothèque était spacieuse, claire et bien fournie. André allait dans son rayon préféré, les livres illustrés. A cinq ans, il savait bien lire et pour tous le deux, c’était devenu un plaisir. Sa maman Yvonne choisissait ses livres en toute tranquillité sachant qu’André lisait par terre et repartait avec un autre livre pour le lire à la maison. Les mercredis étaient un peu jour de fête. En premier lieu, la bibliothèque et ensuite Yvonne offrait une glace en été à son fils et en hiver, ils allaient boire un bon chocolat chaud. André posait beaucoup de questions sur les livres. Sa maman lui disait que les livres coûtaient chers mais en allant à la bibliothèque, elle pouvait lire des livres qu’elle ne pourraient jamais s’offrir. Ce n’était pas plus mal ainsi et André en profitait également.
André a grandi. C’est un jeune homme. Il va bientôt terminer ses études d’arts graphiques. Mais tous les mercredis, André continue de venir à la bibliothèque et il a gardé l’habitude de lire une partie d’un livre assis par terre.
Dans trois jours, ce sera l’anniversaire de sa maman. Il sait qu’elle aime les poèmes mais elle n’a jamais eu les moyens de s’offrir un beau recueil de poèmes. Alors, il se dit que c’est l’occasion rêvée de lui offrir un très beau livre avec son argent de poche qu’il gagne en faisant des petits travaux le soir après ses cours.
Il entre dans une belle librairie et se dirige vers le rayon « Poèmes ». Il prend son temps et feuillette quelques livres lorsque tout à coup son regard se pose sur « Théophile Gautier ». J’ai trouvé, voilà, ce sera celui-ci. André savait que dans ce recueil, il trouverait « Premier sourire du printemps » le poème que sa maman affectionnant tant. Sa maman qui aimait tant la nature.
Pour une fois, maman ne sera pas obligée de le rapporter à la bibliothèque. Ce sera le sien.
André était très fier d’avoir trouvé un beau présent pour sa maman. Il se dirige vers une vendeuse et lui dit: Mademoiselle, avant de faire un paquet cadeau, je souhaite écrire quelques mots… Pas de problème Monsieur, prenez place vers cette petite table. De sa plus belle écriture, André écrit sur la page blanche…
Pour toi ma petite maman chérie,
Pour tout l’amour que tu m’as donné, je t’offre ce présent de tout mon coeur en te souhaitant un très heureux anniversaire. N’oublie pas de regarder la page où ce trouve un signet…
Je t’embrasse, André
« Premier sourire du printemps
Tandis qu’à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d’or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.
Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
Il dit : » Printemps, tu peux venir ! « »
Comment by Denise — 5 mars 2011 @ 9:46
Au programme d’Armando, aujourd’hui : la nuit des bibliothèques ! Bruxelles a décidé de suivre l’exemple de la nuit des musées qui recueille tant de succès.
Armando a relevé plusieurs adresses mais limite sa liste à :
Bibliothèque Royale – Bibliotèque interactive Sésame – Bibliothèque de la communauté française de Belgique – Bibliothèque des Riches Claires – Bibliothèque mille et une pages. Par contre, il faut que je vérifie les distances sur la carte.
Beau programme, mais pour cela, il ne faut pas sortir trop tard du bureau. J’ai déjà averti mes collaboratrices : ce soir pas de rendez-vous après 17 heures afin que je puisse terminer les affaires en cours. Et pour cela la pause déjeuner sera encore plus courte que d’habitude. Moi qui n’est pas d’heure pour partir, et qui rentre chez moi fourbu et si tard, aujourd’hui pas question de manquer cette superbe soirée en perspective…
A 18 heures sonnantes, Armando se lève, attrape son cache-nez (il fait encore froid à Bruxelles, non de non !), enfile son manteau,et ferme la porte de son bureau. « Au-revoir mesdemoiselles ! » (toujours poli cet Armando !).
Ouf dehors ! D’un bon pas le voilà parti pour sa « folle » soirée littéraire. Quatre heures devant moi, voire même plus. Ne traînons pas en chemin pense-t-il.
Bibliothèque Sésame, Armando admire les sculptures de Dimitri Darinièros aux couleurs lumineuses. Passe du rayon philologie à celui des romans, apprécie l’amphithéatre, la salle d’exposition et la ludothèque. Bien, bien… J’y reviendrai, car le fonds en livre est intéressant.
Bibliothèque Royale, Armando apprécie quoiqu’il en soit l’étage bandes dessinées et l’espace jeunesse : j’y reviendrai avec mes neveux.
Bibliothèque des Riches Claires : ah, là je note. Bon où est mon calepin ? Donc, il y là une liste de rencontres littéraires – bien bien – intéressantes et qui ont lieu entre 12 h 30 et 13 h 30. Parfait, pendant la pause déjeuner, impeccable ! impeccable ! et les sujets sont vraiment très divers. Bien…
Dernière étape, la bibliothèque Mille et une pages ! Quel nom évocateur ! Et cette dominante rouge qui agrémente ce lieu.
Comme beaucoup d’enfants, après avoir sélectionné deux ou trois livres, Armando s’asseoit par terre, le dos câlé à un montant du rayonnage et se plonge dans la lecture… Il oublie le temps, les tracas de la journée, les chiffres, le téléphone, les emm…..des et s’enfonce dans le délice de la lecture.
Chut, on ne vous révèlera pas ce qu’il lit. Laissons-le là, n’est-ce pas.
Comment by LOU — 6 mars 2011 @ 4:25
Merci Lou.
Je me demande d’où tu tiens de si précieux et précis renseignements. Je n’aurais pas mieux décrit. Je n’aurais pas donné une vision plus lumineuse.
Classe tu as omis que, comme d’habitude, je me suis arrêté au rayon BD coquine. C’est ultra-sympa. Maman pourrait venir te lire et elle me tire chaque fois les oreilles.
Classe tu as aussi omis que j’ai déposé 50 centimes dans l’assiette de madame pipi et que je lui ai pris la pièce de deux euros. Deux euros. Mêle pour un grand pipi c’est trop cher.
Pour tout cela tu mérites une bise. Pardon deux bises. Avec la crise du pétrole la bise ça devient cher, mais puisque tu le vaux bien…
Comment by Armando — 6 mars 2011 @ 14:27
La toile, cher Armando, m’a aidé dans ma recherche sur les bibliothèques de Bruxelles. Puis j’ai imaginé que, lors d’une telle occasion, tu passerais de l’une à l’autre…. Et voilà, de l’improvisation, uniquement de l’improvisation…
Pour la dame pipi, alors là, c’est pas bien Armando ! Mais si pour faire pipi dans une de vos bibliothèques il faut payer, alors bon peut-être que je ne dirai rien. D’ailleurs je n’ai rien vu, je regardais alors ailleurs…
Je vais vérifier si à la « médiathèque » de Gaillac s’il faut donner son obole pour faire pipi. Et si s’était le cas, je sens que je vais protester auprès de madame la mairesse…
Et merci pour les bises, en effet je les vaux bien.
Et à tous, que de jolis moments à vous lire !
Et bises à tous (quand même, il ne faudrait pas vous oublier). Armando a failli me faire tourner la tête…
Comment by LOU — 6 mars 2011 @ 15:00
A vous tous, recevez mes bisous pour vos si beaux mots. LOU et Armando, vous me faites bien rire 🙂 et cela fait du bien.
Quel beau dimanche au pays de Lali. Merci Lali 🙂
Comment by Denise — 7 mars 2011 @ 5:38
C’est bien normal que je te fasse rire Denise… d’une je suis très drôle et puis c’est le Carnaval. Par contre Lou… tu la trouves drôle?… Ah bon!… c’est vrai?…
Comment by Armando — 7 mars 2011 @ 14:03