Lali

16 janvier 2011

En vos mots 197

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Elle regarde là-bas. Loin, très loin. Au-delà de l’horizon. Elle regarde vers vous, peut-être. À moins qu’elle ne vous tourne le dos. On ne sait d’elle que des couleurs : le blanc de sa robe, le roux de sa chevelure, le rouge de son livre. Tout les reste est à inventer.

Et c’est ce que vous propose la catégorie En vos mots, où certains se sont posés un temps, où d’autres s’arrêtent occasionnellement alors que d’autres le font régulièrement et où un seul n’a raté aucun rendez-vous.

Écrire ce que vous suggère la lectrice peinte par l’artiste tchèque Veronika Holcova, c’est ce que je vous propose en ce dimanche. Tout en vous rappelant que vous avez largement le temps de le faire puisque les commentaires ne seront pas validés avant une semaine.

11 commentaires »

  1. Au début, Line faisait des petites croix sur le calendrier, comptait les jours avant son retour. Elle collait une punaise sur la carte pour le situer et voir la distance qui les séparait.

    Puis, elle a trouvé son rythme, organisé son temps, géré les absences, oublié le manque, rempli les vides…
    En l’attendant cette fois, elle a perdu quelques kilos, planté des fleurs dans le jardin, acheté un nouveau parasol. Repeint le patio, appris à dire papa au petit dernier, fait quelques économies.

    La maison est accueillante, une guirlande de lettres multicolores sur la porte d’entrée, lui souhaite la bienvenue chez lui.

    Ils sont en effervescence,

    Le petit, a du père, tout oublié.
    La grande ne vit que pour le voir rentrer son capitaine de frégate !
    Line a préparé le retour au havre de son époux. Elle est belle et désirable, elle est la flamme et la douceur de ce foyer.

    Pendant six mois, elle a fait sans lui. A dirigé seule le quotidien. Elle n’était peut être pas commandant du Perle, mais elle était seule aux commandes de la barque familiale. Jamais à la dérive, évitant à ses enfants les naufrages de l’âme, essuyant leurs tempêtes de larmes.

    Il passe la porte en conquérant, jette son sac, heureux, aimant et fatigué.

    Tous à la joie des retrouvailles, ils s’embrassent, s’enlacent, s’admirent, se touchent, se caressent, se contemplent, s’abandonnent aux effusions.

    Quelques semaines passent.

    Le calme revient.

    Chacun reprend sa place… A chaque retour plus difficilement.

    Line réapprend, son odeur à lui. Elle écoute sa respiration lorsqu’il est allongé à ses côtés.
    Il la réveille à chaque fois qu’il se tourne dans la nuit.
    Elle met une assiette de plus à table, elle pense qu’elle n’aime pas l’entendre aspirer sa soupe. Qu’elle supporte mal le bruit de la télé pendant le diner. Qu’on est pas obligé de manger de la viande à tous les repas. Que les enfants aiment bien les soirs chocolats chauds et pains beurrés sur la table basse du salon…

    Elle se surprend dans ses moments de rêveries, à compter les jours avant le prochain départ de l’officier sous-marinier.

    Elle a juste perdu l’habitude de lui.
    Il la gêne, il prend trop de place désormais.
    Elle a juste du mal à l’aimer…de près.

    Comment by Les Héphémères — 16 janvier 2011 @ 11:57

  2. Ancré au ciel flamboyant
    le miroir d’un coeur
    qui tangue en souriant
    sur les vagues du bonheur

    Comment by Chantal — 20 janvier 2011 @ 15:40

  3. C’est un soir d’été.
    Aline avait un grand besoin de vacances et a choisi un hôtel dans le sud de la France. Sylvain doit la rejoindre dans quelques jours après ses trois réunions urgentes.

    Lors de ses déplacements, Aline n’oublie jamais d’emporter son petit livre rouge dans lequel elle note toutes ses impressions. Il la suit partout.
    Ce soir, il fait spécialement chaud et dans sa chambre, Aline n’a pas beaucoup d’air. C’est alors qu’elle décide d’enfiler une petite robe, de prendre son livre-mémoire et de descendre sur la terrasse de l’hôtel. Elle s’approche de la mer et s’assied sur le muret. Elle se sent bien. Elle respire profondément les agréables odeurs de la mer comme si c’était la première fois.
    Aline connaît bien cet endroit pour y être venu à plusieurs reprises avec son mari. Elle se réjouit vraiment de le sentir à ses côtés. Ils parleraient de leurs souvenirs, des beaux moments vécus ici. Elle n’est pas triste, non, elle est tout simplement bien et apprécie chaque minute qui passe. Chaque minute qui la rapproche de son amour.

    Tout en regardant au loin, Aline se dit: mais que se passe t-il tout à coup? La mer s’est calmée, elle n’est plus bleue. Perdue dans ses pensées de tout à l’heure, elle n’a pas remarqué que le soleil glissait gentiment sur la ligne d’horizon et à ce moment même, Aline assiste au plus merveilleux coucher de soleil. De sa vie, elle n’a jamais vu un tel spectacle à couper le souffle et regrette vivement que Sylvain ne soit pas là.

    La mer est verte maintenant, le soleil dépose sur son passage un voile doré et en même temps, il drape le ciel d’une magnifique teinte orangée… Aline ne peut détacher son regard de cette merveille. Il faut absolument que je note ce décor pour mon chéri et sur la page suivante, je vais essayer de reproduire cette splendeur. Aline n’est pas prise au dépourvu, elle a toujours dans son sac des crayons de couleurs au cas où. Ce soir est exceptionnel. Le soleil a rejoint la mer en offrant toute sa féerie et sa magie. Le coeur d’Aline bat très fort devant tant de beauté et profite pleinement du moment présent. Il lui semble que le ciel l’enveloppe de son plus joli châle afin qu’elle puisse admirer encore longtemps les variantes de la mer qui changent à chacune de ses respirations. Elle resterait des heures et des heures devant ce tableau que la nature lui offre.

    Après tant d’émotions, Aline a noté ses impressions et a essayé de dessiner au mieux ce que ses yeux on vu. Un moment inoubliable. Elle en frissonne encore.
    Et pour faire plaisir à Sylvain, Aline a écrit au-dessous une citation, celle de Chateaubriand:

    « Le soleil suspendu aux portes du couchant dans des draperies de pourpre et d’or »

    Au dos de sa petite toile, on pouvait lire à l’encre verte de sa plume, couleur de la mer…
    Pour toi mon amour, je t’aime

    Comment by Denise — 21 janvier 2011 @ 11:59

  4. DANS MON PAYS DE GRANDES FROIDURES

    Dans mon pays de froid dur,
    La neige se lamente sous les pas bottés,
    Les vieilles bajoues craquèlent sous leur souffle court,
    Les yeux glacés s’arrêtent au bout de leur nez,
    Le sang bourrasque dans les artères bloquées
    Et le cœur se colle la langue sur le ferment de discorde.
    Dans mon pays de froid qui dure,
    L’amour en ménage se tricote moins serré,
    Les tisons brûlent les langues de bois,
    Les cheminées enfument les calumets de paix,
    Et les rêves se gèlent d’un océan à l’autre.

    Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 22 janvier 2011 @ 8:12

  5. Dans l’eau de la rivière qui tremble
    La lune danse chaque nuit
    Depuis toujours qu’ils sont ensemble
    Mais seule la solitude les unit

    On se promet des lendemains
    Des mensonges pour ne rien effacer
    On se rappelle de ces matins
    Entre caresses et baisers

    Il faut tant de nuits en solitaire
    Pour quelques heures de bonheur
    Et puisque l’amour est éphémère
    Aimer n’est qu’une douleur

    Puis assis sur le rivage
    Il y a toujours quelqu’un qui attend
    Un amour qui rentre de voyage
    Ou bien le souvenir d’un amant

    Et on se souvient de ces promesses
    Qu’on tiendra peut-être dans une vie
    Et dans l’eau qui coule sans cesse
    Les étoiles dansent chaque nuit

    Comment by Armando — 22 janvier 2011 @ 12:53

  6. L’as-tu rencontré? demanda Lénore
    Comment dis-tu , t’être présenté ?

    -Nevermore .

    M’as-tu rapporté son âme ?

    -Dans son œuvre que je pose sous ta main .

    Est-ce celle d’Edgar-Allan ?

    -Ai seulement trouvé celle de Stéphane .

    Qui d’autre encore ,aurait un exemplaire ?

    -Je crois , ce maléfique Baudelaire .

    A présent tu gis là ,à ma gauche , Raven, mon côté noir . Au loin, la lumière fuse, avec elle ma conscience ranimée par le poète .Evermore…

    Comment by Barbara — 22 janvier 2011 @ 18:09

  7. Au-delà de l’horizon, ses pensées la portent vers ce pays de lumière, où les âmes sont enfin paisibles.
    Et doucement, le clapotis des vagues calme son chagrin.
    Avant de repartir, elle saisit les odeurs, la lumière,et la brise sur sa peau pour les graver dans sa mémoire.
    Il est temps, on rentre chérie !

    Comment by LOU — 23 janvier 2011 @ 3:38

  8. Lali nous a offert une bien jolie toile. Et me voici à nouveau bien installée pour vous lire. Que vos textes et poèmes sont beaux. Je suis heureuse comme un pinson et j’apprécie chacun de vos mots.
    Je suis encore sous le charme de la toile. Merci Lali.
    Merci les Héphémères, Chantal, Flairjoy, Armando, Barbara et LOU pour ce délicieux moment de lecture que j’attends chaque dimanche avec bonheur 🙂

    Bisous à vous tous!

    Comment by Denise — 23 janvier 2011 @ 8:57

  9. Mais quel est donc ce mystère qui nous permet d’écrire ces textes ?
    Pour moi-même, je n’ai pas la réponse !
    Bisous à vous tous, bravo aux « écrivains »…

    Comment by LOU — 23 janvier 2011 @ 12:56

  10. LOU, je pense que « ce mystère » est tout simplement le bonheur d’écrire dans « En vos mots » au pays de Lali qui nous offre ce bel espace car on s’y sent bien et l’on peut s’exprimer d’une façon ou d’une autre 🙂

    Comment by Denise — 23 janvier 2011 @ 15:20

  11. Se rencontrer et partager à partir de thèmes divers et de toiles suffisamment suggestives, stimulantes et variées proposées par une hôtesse aux petits soins , n’est-ce pas la clé d’une agréable liberté pour l’imagination ? Bonne semaine , à vous (nous) lire souvent …

    Comment by barbara — 23 janvier 2011 @ 17:37

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