Lali

26 décembre 2010

En vos mots 194

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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C’est Anna Karénine en personne, peinte par l’artiste Genrikh Manizer, que je vous offre en ce dimanche à l’occasion de ce dernier En vos mots de l’année.

À vous maintenant de laisser votre plume vous guider. Sera-t-elle inspirée par la toile elle-même? Par Anna Karénine? Par le souvenir de ce roman?

Peu importe la direction que vous prendrez, chacun de vos commentaires sera emmagasiné afin d’être validé dans sept jours et pas avant comme le veut l’habitude.

D’ici là, bonne semaine et bon dimanche à tous!

12 commentaires »

  1. -Si je te dis Anna K…
    -Qu’est c’que ch’peux faire , ch’sais pas quoi faire…
    -Non!!!ça c’est Anna Karina, actrice danoise, épouse, alors, du cinéaste suisse Jean-Luc Godard…
    -Ah ? Une réflexion comme ça, j’aurais plutôt cru Emma Bovary .
    -Mais non ,pas cette héroïne littéraire française menteuse et tricheuse ; je te parle de cette héroïne russe , qui, elle, affronte sa passion, part en Italie avec son amant Vronski …
    -Greta Garbo était russe ?
    -Elle a joué le rôle au cinéma, cette star était bien sûr suédoise, et disparut de la toile, en cultivant son mystère . Cette « femme perdue » dont je te parle est une héroïne de Tolstoî …
    -Mais oui ! J’adore cette chanteuse de jazz et son album « BLAME IT ON MY YOUTH  » ou elle attend l’amour et…
    -Elle, c’est Victoria Tolstoy, en effet jolie voix chaleureuse venue du Nord scandinave ou biélorusse, à écouter dans une atmosphère ouatée…je m’égare, je te parle de ANNA KARENINE ! Est-ce-que tu penses que son destin tragique est universellement représentatif des amoureuses détruites par ces salauds de séducteurs ?
    -Moi, tu sais mon idole du malheur c’est Lady Di , alors Anna K.

    Comment by Barbara — 26 décembre 2010 @ 12:24

  2. Le destin d’Anna

    Elle avait des yeux gris en quête d’absolu
    Une grande beauté, une peau de velours
    Un regard a suffi pour que naisse l’amour
    Sur le quai d’une gare, emportant sa vertu

    Elle souriait peu et sous l’éclat des yeux
    On devinait pourtant ce grand feu qui couvait
    La passion contenue qu’elle ne pouvait cacher
    Malgré elle trahie par son coeur amoureux

    Espérait-elle en vain une vie au grand jour
    Quand tout la condamnait, cruelle St Pétersbourg
    Chaque jour aggravait et creusait ses blessures

    Anna en perdition vivait sous la torture
    Amante inconsolée, mère ivre de chagrin
    La douleur a vaincu, la jetant sous un train !

    Comment by Chris — 30 décembre 2010 @ 8:53

  3. Le rendez-vous

    Elle hésite. Je le sais. Je le sens malgré son silence et parceque je connais ce genou qui vient se poser sur la canage de la chaise et impose un balancier … Nous sommes déjà en retard, mais la voilà qui vient encore relire les lettres, les télégrammes. Mais que vient-elle encore chercher ? Quels mots lui auraient donc échapper ? Tous ces mots lus et lus tant de fois, avant d’accepter, avant de se rendre à l’évidence ! Se peut il qu’elle doute encore ? ohhh je m’impatiente … Anna, Anouchka, mais viens … cesse ce ballet de questions, tu es belle, grave et tendre, mais si belle au fond et tu ne le sais pas. Viens, allons ! Courons, volons ! je t’accompagnerai oui, je t’attendrai bien sûr, mais viens je t’en prie lui attend déjà et depuis trop longtemps …

    Comment by Chris — 30 décembre 2010 @ 9:05

  4. Nos silences sont devenus des silences
    Et nos mots ne s’habillent plus de tendresse
    Le cœur est vide et c’est le verbe qui pense
    Et nos regards ont perdu leur jeunesse

    Nos paroles sont tristes et la feuille est si blanche
    Que nos doigts ne se touchent que par maladresse
    On se demande à quoi bon attendre les dimanches
    Nous rêves se sont noyés dans une mer de tristesse

    Il parait qu’après la longue nuit le printemps peut renaitre
    Et que les fleurs sauvages nous feront oublier l’hiver
    S’il est vrai tout ce qu’on dit alors demain peut-être
    Il y aura des saisons pour mourir et aussi pour plaire

    Alors on mourra volontiers avant de renaitre à la vie
    Et nous goûterons à nouveau le jus tendre de nos baisers
    Et comme deux amoureux perdus au cœur de la nuit
    On s’endormira ta tête contre mon cœur nos corps nus enlacés

    Comment by Armando — 31 décembre 2010 @ 4:41

  5. Depuis qu’il vous écrit tous ces mots d’amour, vous m’abandonnez, vous ne me caressez plus, je ne sens plus vos doigts légers parcourir mon échine d’ivoire.

    Je me rappelle encore vos petites touches en crescendo et votre pied si doux me frôler en sourdine…

    Pourtant, j’ai déjà eu un bon tempérament et j’étais au diapason de vos exigences.

    Vous me laissez à présent dans mon coin, désaccordé et durci dans mes étouffoirs.

    Vous souvenez-vous de l’harmonie qui régnait à votre table viennoise?

    Oh pourquoi toutes ces lettres vous éloignent ainsi de moi?

    Je vous ai pourtant laissé moi aussi quelques notes que vous n’avez même pas daigné lire.
    Je suis au bout de mes cordes et de mon rouleau.

    Dire que vous m’avez fait vibrer tant de fois sur le sommier d’épicéa…

    Il ne me reste qu’à me retirer dans l’ombre, de mettre la pédale douce sur notre amour et de me faire croire que notre histoire n’était qu’une charnière entre vos nombreuses aventures.

    Il est vrai que ce n’était pas toujours l’accord parfait, que souvent vous avez du mettre un bémol sur mes emportements et fermer les yeux sur mes petites fugues qui furent sûrement le prélude à nos hostilités. Vous m’avez dit plus d’une fois de refaire mes gammes.

    Je n’insiste plus, je me retire dans l’ombre du tableau d’un peintre sans toute fois cesser de me sentir tout croche et d’haïr en secret cet Octave.

    Toujours vôtre,
    Pia Naud

    Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 31 décembre 2010 @ 6:22

  6. Pourquoi faut-il toujours que cela arrive au dernier moment se dit Annelore. J’avais pourtant tout préparé. Bon, le bouquet pour mon amie est près de moi, heureusement mais depuis deux heures, je cherche le papier où je lui avais écrit un petit mot pour accompagner les fleurs. J’ai regardé dans tous mes tiroirs, dans mon petit meuble dans lequel je dépose mes trésors reçus ou écrits de ma main. Rien. Je ne retrouve pas ces mots si chers à mon coeur, des mots tendresse et bonheur.
    Je suis affreusement déçu.

    Bientôt Georges va venir me chercher pour aller au mariage de ma meilleure amie Odette et je n’ai que ce bouquet à lui offrir.
    Ma meilleure amie d’enfance se marie aujourd’hui. Avec Odette, nous avons passé des heures merveilleuses, que de fou rire, des vacances avec ses parents, de belles promenades au fil de l’eau et surtout une grande complicité. Cela ne s’oublie pas. Mais où est passé ce malheureux papier. Je voulais le joindre au bouquet en signe d’une grande amitié.

    Annelore est vraiment contrariée!

    Au moment où elle voulait répéter une dernière fois un joli morceau de piano qu’elle interprétera à son amie après le repas, elle aperçoit une feuille sur le sol. Elle se lève pour la prendre et ô bonheur, c’était son texte!
    Ah, le voilà, il a certainement dû s’envoler lorsque j’ai ouvert la fenêtre. Quel soulagement et Annelore le relit une dernière fois…

    Chère Odette, mon amie,

    Aujourd’hui, c’est le grand jour, ton jour, votre jour. Vous allez vous unir et moi, je serais dans l’église, assise derrière toi avec mon époux. Je te regarderais formuler tes voeux et je suis sûre qu’une larme coulera sur ma joue. Ce sera un moment très émouvant. Je connais puisque je me suis mariée avant toi. Sache que cela n’effacera pas nos vingt années d’amitié.
    Te rappelles-tu lorsque nous avions seize ans, tu venais chez mon grand-père pour le week-end. C’était un homme bon et généreux. Il nous prêtait ses livres. L’hiver, nous restions au chaud dans sa belle bibliothèque et l’été, nous allions toujours nous installer sous le saule, te souviens-tu Odette? Il me semble que c’était hier. Mon grand-père nous préparait un joli panier garni de fruits et de biscuits pour le goûter. Parfois un merle venait à nos pieds et les oiseaux s’en donnaient à coeur joie nous offrir un magnifique concert. Assises sur un couverture, nous lisions ensemble de beaux poèmes.

    Mon amie, je souhaite que ta vie sois belle, remplie de bonheur et que les étoiles restent toujours accrochées à tes beaux yeux. Je souhaite également à tous les deux, une belle et longue route. Soyez heureux.

    Mon amie de longue date, j’ai retrouvé ce poème parmi tant d’autres, tu sais, celui que nous aimions lire sous le saule, je le joins au bouquet de fleurs, tes préférées, des roses roses.

    Odette, mon amie de toujours, je t’embrasse avec toute ma tendresse,

    Annelore

    « La feuille

    De ta tige détachée,
    Pauvre feuille desséchée,
    Où vas-tu ? – Je n’en sais rien.
    L’orage a brisé le chêne
    Qui seul était mon soutien.
    De son inconstante haleine
    Le zéphyr ou l’aquilon
    Depuis ce jour me promène
    De la forêt à la plaine,
    De la montagne au vallon.
    Je vais ou le vent me mène,
    Sans me plaindre ou m’effrayer :
    Je vais où va toute chose,
    Où va la feuille de rose
    Et la feuille de laurier. »

    Antoine Vincent ARNAULT (1766-1834)

    Comment by Denise — 31 décembre 2010 @ 8:07

  7. Anne, ma soeur Anne…
    Songeuse, visage si sérieux, si fermé, yeux brillants et larmes prêtes à couler.
    Pourquoi ne souris-tu pas ?
    Le sourire te vas si bien. Pierre te l’as si souvent répété aux creux de tes oreilles.
    Te rappelles-tu de cette douce musique qui t’envahissait alors ?
    Au retour du bal de fin d’année, tu as déposé le bouquet offert par ton cavalier. Pourquoi as-tu relu ses petits billets amoureux gardés précieusement dans le petit secrétaire ? Pourquoi t’es tu réfugiée dans cette pièce si sombre ? Regarde là, tout près, une bougie attend d’être allumée.
    Pourquoi être si triste lorsqu’on est si belle et aimée ?

    Comment by LOU — 1 janvier 2011 @ 5:40

  8. Me voilà installée pour cet instant de bonheur de vous lire! Vos poèmes et textes sont très touchants et ces mots qui viennent du coeur et qui fleurissent d’une toile sont si beaux. L’émotion est là.
    Merci Barbara, Chris, Armando, Flairjoy et LOU pour ce doux moment du premier dimanche de janvier.

    Merci Lali de nous offrir ce bel espace et la magnifique toile où est représentée Anna Karénine dans toute sa beauté.

    Bisous à vous tous 🙂

    Comment by Denise — 2 janvier 2011 @ 9:13

  9. Et je répète, à voix haute, en ayant relu chacun de ces textes : c’est beau, c’est beau…
    Le portrait d’Anna nous a intrigué, et a fait vibré notre sensibilité.
    Barbara a su jouer avec la sonorité « Anna Karénine », jeu subtil et référencé. Chris, que d’abondance ! et semble-t-il quel joli résumé du roman du même nom. Armando, ah Armando, des frissons et tant de choses derrière les mots ou les images+++. Une mention à Flairjoy pour son habileté musicale adorable. Denise, comme vous savez si bien écrire sur l’amitié, la fidélité des sentiments…
    Vous voyez, Lali, nous avons été fidèles… Merci une fois de plus pour vos encouragements…
    Bon dimanche à vous tous.
    (*) Il y a bien longtemps j’ai lu ce roman, mais pfffft, l’histoire est absente de ma mémoire !

    Comment by LOU — 2 janvier 2011 @ 10:18

  10. Salauds de séducteurs?… tiens… La dernière fois que j’ai entendu cette remarque c’était le jour où, dans mon somptueux appartement à New York avec vue sur Central Park, j’avais dit à Streisand que je m’en allais prendre des photos au parc alors qu’elle voulait jouer au docteur. Ah les filles…

    Comment by Pépé — 2 janvier 2011 @ 11:08

  11. Toute une panoplie de styles! Un rrrrégal!
    Merci Lali, Barbara, Chris, Lou, Armando, Denise, Pépé bien sûr et tous ceux et celles qui nous lisent en catimini!
    Non Puff, ce n’est pas un pays la catimini 😉

    Comment by Flairjoy — 2 janvier 2011 @ 12:11

  12. Ah bon? ce n’est pas un pays la catimini?
    Mince alors… je suis comme Puff… moi qui croyais parler couramment la langue de ce pays….
    Bravo à tous en tout cas, on ne s’en lasse pas… 😉 À chaque fois j’essaie de deviner à l’avance l’auteur(e) du texte….
    Bon évidemment, avec Pépé…. dès le premier mot…. pfffttt!!!! 🙂

    Comment by macile — 5 janvier 2011 @ 11:21

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