Lali

21 novembre 2010

En vos mots 189

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Comme les semaines passent vite! Il me semble que nous allons de dimanche en dimanche sans presque reprendre notre souffle tant elles sont occupées à autre chose que ce que nous aimons. Heureusement donc que les dimanches existent, ce qui nous permet de nous attarder ici et là, de prendre notre temps, de rêver et parfois même d’écrire.

Et justement pourquoi ne pas écrire quelques lignes inspirées par cette toile de l’artiste Ai Xuan qui ne demande que ça? Tel est donc ce que je vous propose en ce dimanche de novembre. Quelques lignes en vers, en prose, afin de nous dire en vos mots ce que la toile évoque pour vous.

La suite, vous la lirez dimanche prochain. Vous verrez, une fois de plus la semaine passera très vite!

6 commentaires »

  1. la jambe brisée
    elle plonge dans les livres
    pour mieux s’envoler

    Comment by Lautreje — 26 novembre 2010 @ 1:25

  2. Quand les maux se supportent à cause d’une passion
    Qui nourrit encore plus que la farine et l’eau;
    Qu’une de nos béquilles c’est la fidèle lecture
    Pour retrouver sa vie dans la pensée des autres;
    Alors notre corps s’avère secondaire;
    Ne servent que notre esprit et notre âme pour survivre.

    Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 26 novembre 2010 @ 8:20

  3. Depuis sa naissance, An, a vécu dans la tristesse, la peur, la faim et la douleur. Elle a grandi dans une petite province de Chine. Sa maman, veuve dès sa naissance avait déjà quatre fils. Elle fut élevée par sa grand-mère puisque sa maman et ses frères devaient subvenir à faire vivre toute la famille. Tous les matins, très tôt, ils partaient dans les rizières pour gagner juste quelques sous. Handicapée d’une jambe dès sa naissance, elle n’a pas connu la joie de courir avec les autres enfants. Ses amies avaient pour nom « béquilles ». Lorsqu’elle était en âge d’aller à l’école, ses béquilles l’accompagnaient toujours.
    Ce fut une brillante élève. Puis vint le jour où elle fit son entrée à l’Université. Son souhait était de devenir interprète.

    Lors d’un cours de français, le professeur demanda aux étudiants de lui remettre pour le lendemain quelques lignes sur le bonheur…

    Comment An pouvait-elle être en mesure d’expliquer ce qu’était le bonheur puisqu’elle n’a jamais vécu des moments de joie, de rire. Le mot « bonheur » ne faisait pas partie de sa vie.

    A la sortie du cours, An se dirige dans la seule bibliothèque de sa petite ville. Elle voulait connaître la définition du bonheur. Ses doigts glissèrent sur le dos des livres bien alignés et retira délicatement le recueil de Louis Aragon.
    Fascinée par les poèmes de celui-ci, An ne vit pas le temps passer. Comme ils sont beaux se dit-elle. Elle était prête à refermer le recueil lorsque son regard fut attiré par:

    Que serais-je sans toi?

    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

    J’ai tout appris de toi sur les choses humaines
    Et j’ai vu désormais le monde à ta façon
    J’ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
    Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
    Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
    J’ai tout appris de toi jusqu’au sens du frisson.

    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

    J’ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
    Qu’il fait jour à midi, qu’un ciel peut être bleu
    Que le bonheur n’est pas un quinquet de taverne
    Tu m’as pris par la main dans cet enfer moderne
    Où l’homme ne sait plus ce que c’est qu’être deux
    Tu m’as pris par la main comme un amant heureux.

    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

    Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
    N’est-ce pas un sanglot que la déconvenue
    Une corde brisée aux doigts du guitariste
    Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
    Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.
    Terre, terre, voici ses rades inconnues.

    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

    An, se souviendra toujours de ce jour à la bibliothèque. Elle se souviendra aussi qu’elle n’avait qu’un morceau de pain et une gourde d’eau pour son repas. Elle se souviendra également avoir remis le lendemain le magnifique poème de Louis Aragon à son professeur et elle a retenu « que le bonheur existe ailleurs que dans le rêve ».

    Comment by Denise — 27 novembre 2010 @ 15:59

  4. Quand les mots meurtris de la liberté
    N’auront plus que le goût de tes rêves avortés
    Et que le frisson d’une larme dans tes veines
    Deviendra silence dans l’épine de tes peines

    Souviens-toi de l’ambre rose de la fleur
    De mes mains tremblantes sur ton visage
    De cette route qui menait vers le bonheur
    De ce baiser qui est devenu un voyage

    Souviens-toi des étincelles des petits bouts de moi
    Doigts fins posés sur les fils d’une guitare
    Reflet de l’eau dans le ciel bleu de nos joies
    Miroirs de papier où miaulent les amours épars

    Quand à la fin des chemins des seringats épuisés
    Au fond de nos armoires, lavandes oubliées
    Seuls l’odeur du lait, le parfum de maman
    Miracle de tendresse comme le soleil du temps

    Taches de rousseur qui s’envolent pour toujours
    Les ombres suivront ceux qui se tiennent debout
    La plume d’un ange dessine nos mots d’amour
    Secrets d’un monde qu’on garde au fond de nous

    Tu déposeras tes sourires dans le cœur de nos mains
    Au-dessus de la mer, une mouette prendra son envol
    La brise fraîche du silence viendra chaque matin
    Comme un miracle de lumière qui tiendra dans un bol

    Comment by Armando — 28 novembre 2010 @ 6:10

  5. Oh. Tout ici est très très beau !

    Comment by LOU — 28 novembre 2010 @ 8:17

  6. Un plaisir de découvrir vos mots !

    Comment by Chris — 29 novembre 2010 @ 16:41

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