Lali

22 août 2010

En vos mots 176

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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C’est dimanche! C’est donc le jour d’En vos mots! Et le lecteur peint par l’artiste allemand Quint Buchholz sera là, durant une semaine, à regarder au loin tandis que vous lui préparerez une histoire qu’il pourra lire dans une semaine et pas avant, et qu’il vous aura inspirée.

Car tel est le but de cette catégorie : vous faire écrire à partir d’une toile et sans que vous ne sachiez ce que les autres ont pu écrire. Pour le plaisir du jeu. Pour celui de l’écriture et du partage.

Puisse le lecteur de ce dimanche ne pas rester muet!

11 commentaires »

  1. Foutaises, Mathilde. Rien que des foutaises. Certes, il arrive parfois un instant où on ne pense qu’à fuir. À en finir. À ne plus être là. Puisque la douleur devient trop sourde. Insupportable. Inexprimable. Mais tout cela ce ne sont que des foutaises…

    Pourquoi cette illusion de se dire qu’aimer doit être toujours lumineux et gracieux comme un soleil d’été à l’aurore quand toutes les promesses n’ont pas encore été dévorées par le feu vif de nos passions. Pourquoi?

    Foutaises, Mathilde. Foutaises… Je t’aurais emmenée écouter chanter le prochain printemps. Je t’aurais murmuré Les fleurs du mal. Je t’aurais rechanté des ballades nostalgiques et amoureuses. Je t’aurais raconté l’amour d’un jeune fou pour ton sourire. Je t’aurais parlé de ce premier baiser qui n’a jamais quitté mes lèvres mêmes si des milliers d’autres sont venus depuis remplir mes nuits.

    On aurait eu encore des nuits d’hiver à entendre crépiter le bois et regarder dehors la neige blanchir nos rêves. Et on se serait embrassé encore une dernière fois. En souriant. Et en caressant nos cheveux et nos visages, comme si la fleur de la tendresse pouvait naître de nos gestes. Puis nous aurions mangé un bol de soupe avant que tu t’endormes sur mon épaule. Et je t’aurais dit une fois encore je t’aime.

    Foutaises, Mathilde. Partir c’est une foutaise…

    Je n’irai plus sur le chemin de Graves. Je haïs le chemin de Graves. Lui au moins t’a vue passer, une dernière fois. Lui au moins a pu pleurer ton destin, avant de devenir lugubre, seul et triste comme la mort. Moi je n’ai que la solitude de quelques mots…

    D’où t’est venue cette idée saugrenue que l’amour doit toujours s’habiller de joies et bonheurs sur fond de liberté que nous disons chérir par-dessus tout, alors que s’aimer est s’enchaîner par le cœur à cet autre sans lequel on n’existe plus. On vit. Mais on n’existe plus. On sombre inexorablement dans l’abîme… comme une ombre sans soleil.

    Texte inspiré par : Dernier départ, Lautreje
    http://lautreje.blogspot.com/2010/08/dernier-depart.html

    Comment by Armando — 23 août 2010 @ 5:01

  2. Tout seul, sur le quai désert, dans ce matin d’été,

    Je regarde du côté de la barre, je regarde vers l’Indéfini,

    Je regarde et il me satisfait de voir,

    Petit, noir et clair, un paquebot qui entre.

    Il vient là-bas très loin, bien net, classique à sa manière.

    Dans l’air lointain il laisse derrière lui l’ourlet vain de sa fumée.

    Il vient, il entre, et le matin avec lui, et sur le fleuve,

    De-ci, de-là se réveille la vie maritime,

    Se dressent les voiles, s’avancent les remorqueurs,

    Surgissent de petits bateaux de derrière les navires qui sont dans le port.

    Il fait une vague brise.

    Mais mon âme à moi se tient avec ce que je vois le moins,

    Avec le paquebot qui entre,

    Car lui se tient avec la distance, avec le matin,

    Avec le sens maritime de cette heure,

    Avec la douceur douloureuse qui monte en moi comme nausée,

    Comme début de mal de mer, mais dans l’esprit.

    Je regarde de loin le paquebot, dans une grande indépendance d’âme,

    Et au fond de moi une roue commence à tourner, lentement.

    Les paquebots qui franchissent de bon matin la barre

    Apportent à mes yeux en eux

    Le mystère joyeux et triste de qui arrive et part .

    extrait de « Ode Maritime » de Fernando Pessoa

    Comment by nina — 23 août 2010 @ 12:53

  3. Voir le monde

    Après tant de lectures, a-t-il réussi à voir le monde?
    En tout cas il voit bien que la terre s’effondre
    À l’autre bout de son regard perché.
    Lui qui a tant cherché le pourquoi du comment;
    Il voit bien maintenant qu’au bout de la terre se creuse un précipice.
    L’énorme néant qui le hante tant, dégringole sans fin
    Et s’enfonce tant et tant qu’aucun auteur n’a pu le décrire.
    Peut-être sont-ils tous tombés dedans?
    Après tant de lectures, il n’a pas encore entrevu le monde.
    Alors il descend de sa pile de livres,
    Prend son cœur en bandoulière, sa tête sous son chapeau et ses mains dans ses poches,
    Et se rend à l’endroit où la terre touche le ciel.
    Le monde est juste là, coincé entre les deux!

    Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 25 août 2010 @ 17:10

  4. Aller plus haut

    J’ai tant caché mes différences
    Sous des airs ou des faux semblants
    J’ai cru que d’autres pas de danses
    Me cacheraient aux yeux des gens
    Je n’ai jamais suivi vos routes
    J’ai voulu tracer mon chemin

    Pour aller plus haut, aller plus haut
    Ou l’on oublie ses souvenirs
    Aller plus haut, aller plus haut
    Se rapprocher de l’avenir

    J’ai perdu tant de fois la trace
    Des rêves brûlés que je vivais
    Je n’ai pas su te dire je t’aime
    Seulement te garder
    Il faut aussi dire ses doutes
    Et les poser dans d’autres mains

    Pour aller plus haut, aller plus haut
    Et dessiner des souvenirs
    Aller plus haut, aller plus haut
    Et croire encore à l’avenir

    Pour aller plus haut, aller plus haut
    Et dessiner des souvenirs
    Aller plus haut, aller plus haut
    Et croire encore à l’avenir

    Aller plus haut, aller plus haut
    Se rapprocher de l’avenir

    (Chanson chantée par Tina Arena)

    Comment by Denise — 28 août 2010 @ 11:20

  5. En équilibre
    perché sur mon tas de livres
    qui vient, me délivre !

    Comment by Lautreje — 29 août 2010 @ 2:07

  6. Armando, je pleure sur Mathilde et son bien aimé,
    Merci pour ce texte magnifique !

    Comment by Lautreje — 29 août 2010 @ 8:37

  7. Vos textes, Armando et Lautreje, sont d’une puissance et d’une tendresse… La lâcheté peut être, tout autant, de rester que de partir.
    Le plus terrible est de faire un choix et de s’y tenir. Et l’on peut alors souffrir du poids de cette décision sans vouloir se l’avouer.

    Comment by LOU — 29 août 2010 @ 9:03

  8. Un bisou pour Lou et puis un autre pour l’autre je. Enfin quand je dis l’autre je, c’est elle… vous savez, Lautreje.

    Comment by Armando — 29 août 2010 @ 9:12

  9. J’accepte volontiers. Bise

    Comment by LOU — 29 août 2010 @ 9:15

  10. Merci Armando, bises à vous aussi ! Bises également aux Dames d’En vos mots !!

    Comment by Lautreje — 29 août 2010 @ 11:59

  11. Merci Lautreje pour vos bises. C’est bien sympathique 😉

    Merci à vous tous les amis, c’est toujours un grand plaisir de venir vous lire le dimanche. Vos textes me touchent beaucoup!

    Avec toutes mes amitiés!

    Comment by Denise — 30 août 2010 @ 7:46

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