Lali

23 mai 2010

En vos mots 163

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Il me semble qu’il y a un moment qu’En vos mots n’avait fait place à un lecteur plutôt qu’une lectrice. C’est donc celui peint par l’artiste Steven J. Levin que je vous offre aujourd’hui afin que vous puissiez le raconter en vos mots, comme vous savez si bien le faire, en vers ou en prose, avec humour, avec tendresse et avec ce regard qui n’appartient qu’à vous et qui fait que chaque dimanche au moment de l’accrochage d’une nouvelle toile nous nous précipitons sur celle de la semaine précédente afin de vous lire.

Puisse la toile de ce dimanche vous inspirer et vous donner envie de laisser quelques traces.

Bon dimanche et bonne semaine à tous!

5 commentaires »

  1. L’aigle s’envole dans les nuages d’alcool
    Elle est partie, puisqu’elle était si seule
    Elle avait besoin d’un autre ailleurs
    Pour oublier ses doutes, sécher ses pleurs

    Elle ne voulait qu’un avenir
    Un peu de soleil et ne plus souffrir
    Poser sa tête sur son épaule chaque soir
    Pour s’endormir sans peur du noir
    Elle ne voulait que sentir sa peau
    L’apprivoiser comme un oiseau
    Et lui offrir son corps meurtri
    L’aimer un peu, à la folie

    Mais est-ce que les hommes sont tous pareils
    Si peu d’amour pour tant de nuits sans sommeil
    Si peu de tendresse pour un printemps
    Des feuilles perdues au moindre vent

    Il a ses doutes et peur d’aimer
    Tant de souffrances encore à noyer
    Dans un verre vide d’espoir
    L’aigle s’envole vers nulle part

    Comment by Armando — 23 mai 2010 @ 20:28

  2. Toute la presse en parle ! Même l’Herald Tribune se fend d’un compliment « Le jeune homme triomphe sur la mort ! Personne n’avait égalé la prestation de Rudolf Noureev et Zizi Jeanmaire depuis près de 50 ans, et voilà que le jeune Steven Levin et sa délicieuse partenaire Lia Balter font battre le coeur de tout le Metropolitan Opera, salle comble pour cette première… » Comme je suis heureux, être comparé au grand Noureev, jamais j’aurais cru cela possible. C’est grâce à lui si je danse, je l’ai tellement vu et revu, j’ai visionné ces enregistrements des heures durant, je me prenais pour lui, c’était à devenir fou, et voilà que la presse me compare à lui, moi qui n’était rien. Je n’étais rien avant de découvrir la danse, tout de suite j’ai su qu’elle était pour moi, ma vie, mon devenir, mon espérance. Je me suis battu contre tous pour m’imposer, contre ma famille, mon père surtout, il ne voulait pas de ce métier là, je sais aujourd’hui, qu’il est fier de moi là-haut, je le sais, je le sens. Il est là aussi dans mon coeur. Papa, je ne t’en veux pas, c’est certainement ton opposition à moi qui m’a forcé le caractère et qui m’a permis d’être si obstiné dans mon travail. Chaque cours, chaque répétition était une victoire sur toi. Je ne combats plus, je ne suis plus en guerre et toi non plus, puisqu’hier tu m’as applaudi.

    Comment by Lautreje — 25 mai 2010 @ 5:19

  3. Patrick n’a d’yeux que pour la femme sur l’avant dernière page de son quotidien. Tout le désordre dans son salon ne l’inquiète pas trop. C’était habituel. Il aime vivre ainsi avec ses CD, ses livres, ses journaux éparpillés par terre comme à l’époque de son adolescence.

    Pourtant la journée s’annonce belle, la douce lumière du jour traverse les voilages mais Patrick ne voit rien. Que la femme sur la page. Il reconnait Jasmine devenue mannequin. L’amour de sa vie. Mais une vie à deux impossible. Elle aime les voyages, les belles robes, les hôtels cinq étoiles, les réceptions. Pour Patrick, c’est tout le contraire. Après sa journée dans une multinationale, il aspire au calme de son appartement, marcher pied nu, lire, écrire et surtout écouter de la musique.

    Les premiers jours de leur rencontre, Jasmine est très heureuse de vivre cette vie qu’elle n’a jamais connu. Seulement voilà, elle ne supportait plus de rentrer dans un appartement en désordre, et Patrick ne voulait pas qu’elle touche à ses affaires… Il aimait vivre ainsi.
    Un beau jour, ils se sont dit adieu et chacun a pris sa route… la mort dans l’âme.

    Patrick a un gros poids sur le coeur en voyant Jasmine dans le journal lors d’un défilé de mode à Tokyo. Tout à coup, comme un éclair, Patrick sort de sa brume… Il veut retrouver Jasmine car il se rend bien compte qu’il ne peut vivre sans elle. Je vais changer ma façon de vivre. J’irai rejoindre Jasmine et lui demanderai de m’épouser. Jusqu’à maintenant, j’ai vécu comme un égoïste mais tout cela va changer. Jasmine ne va pas me reconnaître.

    Tous les deux, nous serons très heureux!

    Comment by Denise — 29 mai 2010 @ 16:32

  4. Maman … le retour

    Paroles d’enfants

    Pourquoi notre fille vient-elle nous voir trois ou quatre fois par an ? La Fête des Mères, les anniversaires ou Noël lui donnent l’occasion de quitter sa mégalopole trépidante. D’oublier, pour un temps, métro, TER, embouteillages et béton.

    Se rencontrer surpasse de loin tous les mails, MSN, forums et autres blogs. On discute, on mange ensemble, on se promène… Toutes choses ordinaires. Cela nous permet d’être sûrs que tout va bien. A-t-elle grossie, est-elle triste ? Est-ce que ses boulots, sa vie là-bas, lui plaisent vraiment ?

    Surviennent des retours inopinés, si elle quitte un copain ou si elle en trouve un nouveau. Oui, un peu comme le petit dernier. Oui, celui qui est sur la photo, qui lit son journal, là, bien tranquillement. À l’aise, sans ses baskets. Chez elle.

    Donc, parfois des retours imprévus, tous les deux ou trois ans. Ce sont alors des pleurs ou bien des présentations de garçons exceptionnels. Bon, on est habitués, on attend de voir venir. Je fais juste, pour la forme, passer mon fameux test du barbecue à l’élu de son cœur. Mais je sais que, de toute façon, je n’ai pas mon mot à dire. Tous ont d’ailleurs passé ce test avec succès. Elle a toujours eu du flair de ce coté là.

    Dernièrement, pour la fête des Mères, elle est descendue seule du TGV, l’air tristounet. A la maison, elle était perdue dans ses pensées. Soudain son téléphone a sonné. Une fusée est passée. On entendait vaguement les sons de sa conversation, puis de grands éclats de rire. Elle est revenue dans la cuisine, transfigurée.

    -Papa, Maman, y’a Jérôme qui vient de Paris ! On s’était un peu fâchés, mais il vient d’appeler, il arrive… Maman, steup plaît, à table, le cuisine pas trop… Il est marié, hein !

    Comment by Oxymore — 30 mai 2010 @ 7:31

  5. Des traces de vous… si plaisantes et touchantes à lire et re-lire! La main sur le coeur, merci!

    Semaine la meilleure possible pour tous!

    Comment by Chantal — 30 mai 2010 @ 18:13

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