Lali

28 mars 2010

En vos mots 155

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Quelle est cette ville que regarde le lecteur peint par Ignacio Zuloaga? Quel est ce livre qu’il tient ainsi ouvert? À quoi pense-t-il? N’importe laquelle de ces traces peut être suivie, développée en vos mots, ou aucune de celles-ci, bien entendu. Car il n’y a pas de règles quand il s’agit d’En vos mots. Il n’y a qu’une toile et ce que vous voudrez bien qu’elle raconte d’elle ou de vous-même.

Et ces mots, nous les lirons dans sept jours, comme le veut l’habitude. Le temps de vous laisser imprégner la toile, d’écrire quelques lignes. À moins qu’elle ne vous inspire tout de suite une histoire?

C’est ce que nous saurons dimanche prochain. D’ici là, bonne semaine à tous et que l’inspiration soit au rendez-vous!

6 commentaires »

  1. Vos mensonges manquent d’orgueil
    Plus de rêves, plus de croyance
    La fleur de l’amitié est en deuil
    Et je retourne dans mon enfance
    Vos ne rêvez qu’au passé
    Aux morts vivants sans avenir
    Pauvres oiseaux aux ailes brisées
    Comme d’anciens souvenirs

    Moi j’en ai fini avec ces jeux d’hier
    Regards de blonde, canard menteur
    Les petits frérots de naguère
    Et autres bassesses du cœur
    Moi je n’ai d’autres richesses
    Qu’une enfance pour renaître
    L’oiseau fragile qu’on blesse
    Regarde le monde de sa fenêtre

    Et je m’offrirai d’autres mots
    Qui s’envoleront en avalanche
    L’oiseau libre s’envole heureux
    Rêves bleus dans une page blanche

    Comment by Armando — 29 mars 2010 @ 7:00

  2. C’est ici qu’Edouard aime venir en fin d’après-midi, sur la colline dominant le Tage. C’est ici qu’il aime lire des poèmes toujours élégamment vêtu comme s’il attendait sa bien-aimée.
    C’est ici aussi qu’il aime venir pour penser et se ressourcer. Son endroit favori.
    Chaque jour, il prend le chemin un peu sinueux pour arriver là-haut. Son chapeau, ses gants et son recueil ne le quittent jamais. Cet endroit sur la colline est son refuge. Et chaque jour, il pense à Céline qu’il n’a plus revu depuis un an. Comme c’est long un an, se dit-il. Elle me manque tant surtout après avoir lu le magnifique poème de Jean-Claude Brinette,

    « J’ai rêvé de toi

    Ton image est restée gravée dans ma mémoire
    J’ai voulu t’échapper, te sortir de ma vie
    Mais partout où je vais je ne pense qu’à toi
    Et pourtant tu ignores combien je suis épris…

    Ta démarche si légère hypnotise mon regard.
    Tes longs cheveux qui flottent soulevés par le vent
    Et dansent sur tes épaules accentuant le charme
    D’une auréole dorée venue d’un autre temps…

    J’aime ton sourire qui éclaire ton visage
    Et le son de ta voix qui fait vibrer mon cœur,
    Comme le chant d’une sirène. Il faut que je reste sage
    De peur que je succombe devant tant de splendeurs

    Ton regard si profond a pénétré mon âme
    Tes yeux pleins de lumière ont changé toute ma vie
    J’aime ton beau décolleté qui rempli mes fantasmes
    Tes dents blanches éclatantes qui illuminent mes nuits

    Un jour tu es venue dans mon jardin secret
    Sous une pluie de roses, par des chemins fleuris,
    Tu m’as donné ta main et un baiser discret…
    Mais je m’suis réveillé et tu étais partie…

    Peut-être bien qu’un jour tu liras ce poème,
    Il n’est jamais trop tard pour dire ses sentiments
    Je voulais tout simplement te dire : je t’aime
    Comme te l’aurait dit un jour le beau Prince Charmant. »

    Chaque soir, Edouard attend que le soleil glisse sur la ligne d’horizon pour redescendre. C’est un spectacle magnifique et c’est à ce moment qu’il fait toujours le même voeu. Revoir Céline.

    Comment by Denise — 3 avril 2010 @ 9:56

  3. J’irai calme et solitaire
    Mon livre et mon chapeau pour uniques compagnons
    Je mettrai sous mes pas
    Des vers et la musique
    De ce jour bleu gris de printemps
    Que m’importe le chemin escarpé
    Que m’importe le temps
    Je ne cherche qu’à m’évader
    Loin de vos esprits étriqués
    Peu m’importe votre regard
    Accusateur et accablant
    Et ces adjectifs dont vous m’affublez
    Que je sois pour vous vaniteux,
    Prétentieux ou pédant
    Vos mots sifflent et ne m’atteignent jamais
    D’ici je peux d’un seul coup d’œil
    Capturer vos petites vies
    D’ici je peux d’un seul battement de cil
    Balayer vos sourires suffisants
    Si haut, votre bassesse ne saurait
    M’écorcher
    Ni me faire douter
    Vous gardez vos jours médiocres
    Moi je poursuis ma quête
    Sur les chemins de la Beauté …

    Comment by Chris — 4 avril 2010 @ 6:28

  4. Pensées

    Connais-tu cette ville ?
    Où les deux églises se dressent
    Cette ville
    D’où les colombes s’envolent
    Et où s’enroulent les coupoles

    J’aimerai qu’on y aille ensemble

    Connais-tu le grand pont ?
    Sous les nuages bas
    Les murailles te questionnent
    Du regard
    Mon pauvre ami que vas-tu faire ?
    Connais-tu la mer et la côte
    Les falaises
    La mer et l’église

    Les mules hésitent sous le grand pont
    Les démons t’attendent de l’autre côté
    Les chimères se défendent
    Les hydres repoussent le cap
    Les dragons crachent le feu

    Général, tu te prépares
    A la grande bataille contre les anges du mal
    Et du haut de la colline
    Londres s’étale puissante

    Tin tan tan, les français
    parlent aux français

    C’est ici que commence le chemin

    Comment by Oxymore — 4 avril 2010 @ 7:13

  5. Ce lecteur m’a fait penser d’emblée à Pessoa… et aussi aux personnages du livre  » Train de nuit pour Lisbonne », Raimund Grégorius et Amadeu de Prado!

    Comment by Chantal — 4 avril 2010 @ 9:51

  6. Bien pensif nous apparaît Grégorius sur ces hauteurs de Lisbonne. Fasciné qu’ il est par sa lecture  » Un orfèvre des mots » du poète Portugais Amadeu de Prado !

    Un livre, qui ne quitte plus sa poche. Un livre, qui habite son esprit de jour comme de nuit. Un livre, qui a fait basculer sa vie casanière de professeur de langues anciennes. Un livre, qui semblait avoir été écrit pour lui et l’avait entraîné de Berne… à Lisbonne.

    Grégorius,envoûté par le charme de cette ville ouverte sur l’estuaire du Tage et ses mosaïques bleues, se laisse captiver au fil des pages par les mots et l’univers de Prado. Un homme d’exception, médecin et poète. Il ne cesse de marcher sur ses pas, en remontant le temps, et… va ainsi à la quête de lui-même !

    En observant la vie qui s’agite en bas, il repense aux mots d’Amadeu de Prado

     » Toute activité humaine n’est-elle que l’expression hautement imparfaite et même ridiculement maladroite d’une vie cachée à la profondeur insoupçonnée ?  »

     » Etait-il possible que le meilleur chemin pour s’assurer de soi-même passât par la connaissance et la compréhension d’un autre ?

     » S’il est vrai que nous ne pouvons vivre qu’une petite partie de ce qui est en nous, qu’advient-il du reste ? « 

    Comment by Chantal — 5 avril 2010 @ 17:54

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