En vos mots 209
C’est une toile de l’artiste espagnol Manuel Flores Olmedo que j’ai accrochée à votre intention ce dimanche. Parce que j’ai eu envie d’entrer dans la toile et de prendre la place de la lectrice et que je me suis dit que je n’étais peut-être pas la seule à avoir ce désir…
La toile est donc à vous, Envosmotistes fidèles ou occasionnels. Elle appartient à votre imagination, à vos histoires, à vos mots. Et ce pendant sept jours puisqu’aucun commentaire ne sera validé avant le prochain accrochage.
À vous donc d’entrer dans la toile, de discuter avec la lectrice, de lui inventer un passé ou un amoureux… tant que vous le faites d’ici dimanche prochain!
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!
« Chaleureux baisers, iodés et ensoleillés à tous ,d’Espagne ,où je me repose et fais le plein de lectures apaisantes »
C’est la carte postale qu’elle leur avait envoyée, pour ne pas les inquiéter.
Autre réalité . Ce n’était pas le rythme du ressac qui la soulageait, ni le ruban azur de l’horizon qui la calmait, c’était l’obsédant goutte à goutte des perfusions successives et la voix douce des infirmières qui accompagnaient sa douleur .
Personne ne devait savoir . Elle redoutait le chagrin, la compassion , le malaise dans leur regard . Plus difficiles que la souffrance, c’étaient l’immobilité, la dépendance . Ne pas pouvoir lire, tourner les pages…une torture !
Pourtant ce fut un voyage . Elle avait quitté le cours normal de l’existence . Assommée, somnolente, elle rassemblait ses souvenirs pour puiser dans l’énergie des survivants qui avaient décidé de son destin .
Je verrai les lilas refleurir
Je longerai la grève , cheveux au vent
Je caresserai ton ventre plein, promesse d’enfant
Je veux vivre et t’accueillir
Mon Petit Prince à venir
Barbara
Comment by barbara — 11 avril 2011 @ 16:05
Je t’ai croisée tout à l’heure
Petite fille aux rires parsemés d’or
Tu avais dix ans et la jupe remplie de fleurs
Et sentais la lavande, le soleil et le bonheur
Comme je l’avais écrit dans ma mémoire
Dans les pages blanches de notre histoire
Et si je chante encore c’est pour toi
Pour que tu ne t’inquiètes pas pour moi
Je vais bien même si un peu trop seule
Et si tu les entends dire que je suis folle
Que tu es partie voilà déjà dix ans
Je sais que tu es toujours mon enfant
Et je te retrouve à la tombée de mes jours
Le souffle chaud des mes rêveries d’amour
Et dans le cahier de mes silences chaque nuit
À l’encre de mes larmes secrètes je t’écris
Pour te dire que je t’aime indéfectiblement
Je parle et je te parlerai toujours au présent.
Comment by Armando — 13 avril 2011 @ 6:39
Mon Marin
Haïku :
« L’amer dit la guerre,
Fantôme, et fige tes mots
Au bonhomme hiver. »
Rien qu’une lettre de décembre :
Mon pacha, en ton vaisseau
Sur la nuit noire,
Écoute mon histoire.
Sans toi,
Je suis transie.
Sous le soleil, le milieu du jour
N’éclaire plus la garrigue,
Il fond sur les tombeaux,
Les couvrant de roses.
Sans toi,
Plus de parfums,
Plus de couleurs,
Les bruyères fanées éloignent les carabes,
Plus un son, plus un chant.
Le fils d’Henri taille des sifflets,
En silence.
Juste l’église, au lointain,
Qui résonne.
Louise se tait, écoute.
Sans toi,
Juste mes larmes,
Juste les flots,
Loin des marées guerrières,
Ici à l’arrière.
Calme écume de l’agitation si lointaine.
Mes yeux se ferment.
Juste un éclair,
Par toi dévêtue,
Sans toile, sans toi, sans voile,
Délaçage si doux du gréement, pays sage,
Défaite.
Mon cœur s’entrouvre,
Enfin.
Commandant impassible, sans fin,
Paisible autant qu’à son bord,
L’été revient,
Abreuvé de l’amer,
D’eau salée, de sang et de larmes,
D’odeur, de saveurs, à l’envie,
Loin des naufrages,
Je suis la mer…
Graphène
Comment by Graphène — 15 avril 2011 @ 14:08
Partir. Quitter cette île où je me sens à la fois si préservée, mais prisonnière. M’enfuir, sauter dans la barque et me laisser voguer au fil du temps, au fil de l’eau, glisser au fil des vents, au fil des mots. Laisser derrière moi les relents du passé, la maison de mon enfance, les chemins parfumés qui descendent à la plage sous le tunnel des lauriers roses et des mimosas. Oublier l’odeur des genêts qui flotte jusqu’à moi quand, allongée sur un lit de bruyère, je contemple la mer du haut de la falaise, bercée par le grondement des flots et les cris des mouettes, en pensant à toi. Plus rien ne me retient ici : l’eau caresse doucement mes chevilles tandis que je relis tes lettres assise au bord de la barque, mais tes mots sont gravés dans mon coeur et si mes yeux fixent le papier, mon esprit s’élance au loin, par delà les vagues, par delà les terres, par dessus l’horizon, jusqu’à toi. Tu as gagné : je viens, fragile et forte, timide mais obstinée, apeurée mais passionnée … L’avenir m’attend avec son manteau d’incertitude et son souffle d’aventure, j’espère qu’il aura ta douceur, ton amour et la couleur de tes yeux verts, profonds comme l’espérance …
Comment by Claire — 15 avril 2011 @ 17:23
ESCAPADE
Tandis que les bateaux s’amarrent aux pieux du quai,
L’un d’entre eux déchaîné s’échappe à la dérive.
Les vagues le ballottent de tous sens, tous côtés,
Jusqu’à ce qu’il rencontre la lectrice de la rive.
Il s’arrête un instant pour la regarder lire.
Il éteint son moteur, laisse glisser son bateau.
S’approche doucement pour voir son sourire
Et les fleurs délicieuses qui ornent son chapeau.
Puis repart calmement en se laissant porter
Sur la vague envoûtante de cette apparition.
Après son tour du lac, il pique un roupillon
Auprès de ses compères liés aux pieux du quai.
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 16 avril 2011 @ 8:08
Plages
La grande bleue s’étale, silencieuse toujours,
Bien à l’abri du port, dans le noir de tes lignes.
Des barques échouées sur l’écume des jours
Ecoutent tous tes mots, déchiffrent tous tes signes…
Des phrases de velours, des étoiles des mers,
S’écrasent sur la digue, et une onde jolie
S’en retourne à jamais sur des demains amers,
Sur les plages d’hier de ta mélancolie…
Graphène
Comment by Graphène — 16 avril 2011 @ 12:50
« Au printemps
Riant dans la pluie,
Le soleil essuie
Les saules en pleurs
Et le ciel reflète,
Dans la violette
Ses pures couleurs…
La mouche ouvre l’aile
Et la demoiselle
Aux prunelles d’or,
Au corset de guêpe
Dépliant son crêpe,
A repris l’essor.
L’eau gaîment babille,
Le goujon frétille
Un printemps encore ! »
Théophile Gautier
Comment by Denise — 16 avril 2011 @ 15:19
Elle est là, là en bord de mer et sur ses genoux le recueil des textes de Louis Amade « Rajuste ta couronne et pars coquelicot… » des éditions Seghers. Ses yeux parcourent la page 69 et murmure doucement :
« SI TU LA VOIS
Si tu la vois dis-lui salut et puis va-t’en
ne laisse pas ton coeur s’accrocher à ses rêves
ne laisse pas ton corps s’accrocher à ses lèvres
d’autres en ont souffert qui l’aimaient tout autant
Elle s’est éblouie de présences étranges
elle s’est enflammée des hôtes qui passaient
et de cela finalement il n’est resté
qu’un oriental parfum fanatiques mélanges
Si tu la vois dis-lui salut et puis va-t’en
ne pas au-delà d’un amical sourire
les oiseaux migrateurs regardent les navires
puis laissent emporter leurs ailes par le vent. »
Et ses pensées s’envolent de l’autre côté de la mer…
Comment by LOU — 17 avril 2011 @ 5:41
Quelle heureuse surprise de lire de nouveaux textes!
Enfin les plumes se déchaînent 🙂
Comme on dit chez nous: Lali et Armando ont fait des p’tits!
Comment by Flairjoy — 17 avril 2011 @ 10:13
c’est vraiment plaisir
que de lire vos mots
différents…
ici
Graphène
Comment by Graphène — 17 avril 2011 @ 13:37
Beaucoup de bonheur à lire et à savourer de nouveaux mots…
Merci à vous tous pour vos mots délicieux sous la toile que Lali a déposée pour notre plus grand bonheur 😉
Mes amitiés et bonne semaine à vous tous.
Comment by Denise — 17 avril 2011 @ 14:35
Barbara, revenue. Quel plaisir. Mais aussi beaucoup d’émotion à lire ses mots.
C’est vrai Flairjoy, que du bonheur à découvrir de nouveaux Envomotistes. Que de talents ici!
Merci!
Comment by Chantal — 17 avril 2011 @ 15:00