En état de plénitude
Comme elle me semble paisible, la lectrice de Warren Dan Spaulding. Que peut-elle lire ainsi qui lui fasse cet effet ? Un poème qui la fait rêver ? Un roman qui la transporte dans des pays étrangers ? Une biographie qui la fait admirer celui qui en est le héros ?
Pourquoi ce presque sourire sur ses lèvres qui donne envie de lui demander ce qu’elle lit ? Les gens n’ont pas toujours, comme elle, le bonheur inscrit sur le visage. Regardez-les, dans l’autobus, dans le métro, au parc, dans un café. Certains ont même le front plissé, alors que le visage de cette liseuse est lisse et si calme. Comme en plein bonheur. Il y a décidément en elle quelque chose que j’aime. Peut-être parce qu’hier, alors que je lisais, tranquille, j’ai relevé la tête et vu mon visage dans le miroir. Il n’était pas loin de ce que je vois ici. Mais j’arrive mal à dire pourquoi. À moins que plénitude ne soit le bon mot ?
Oui, je crois que plénitude est ce dont il s’agit ici. C’est ce qui se dégage d’elle et qui sûrement aussi, transparaissait sur mon visage hier. Et que je me souhaite à nouveau pour aujourd’hui.