Lali

18 janvier 2011

Emma Lajeunesse, dite l’Albani

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:51

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Bien avant que Céline ne fasse la conquête de Las Vegas et de Michel Drucker, le Canada français a eu une première diva internationale. C’était à une époque que certains ont oubliée, alors que les costumes de scène fastueux et élaborés n’avaient rien à envier aux morceaux de tissu d’aujourd’hui qui ne couvrent plus rien.

C’était il y a plus d’un siècle pour tout vous dire et celle qui fait l’objet d’une biographie romancée signée Michelle Labrèche-Larouche s’appelait Emma Lajeunesse mais c’est de son nom de scène dont on se souviendra toujours : l’Albani.

Née à Chambly (en banlieue de Montréal) en 1847, la jeune Emma est initiée dès l’âge de quatre ans à la musique et c’est à celle-ci qu’elle dédiera toute sa vie. Une carrière qui débute en 1856, alors qu’elle n’a que neuf ans et qui se terminera en 1911. Une carrière qui l’emmènera en Europe où elle vivra la majeure partie de sa vie, et surtout à Londres, puisque pendant un quart de siècle elle chantera à Covent Garden, qu’elle considérera comme son pied-à-terre.

Une carrière qui nous est ici relatée au moyen d’anecdotes savoureuses, notamment celle où le maestro Lamperti empile sur l’abdomen d’Emma des livres pour qu’elle développe le tonus musculaire de son diagramme et celle racontant une séance de spiritisme en compagnie de la reine Victoria, laquelle tenant à communiquer avec son Albert disparu.

C’est donc à une Albani haute en couleur que nous avons droit dans cette biographie romancée de celle dont ma grand-mère maternelle parlait avec émotion. Elle était de sa famille, disait-elle, mais on ne connaît pas les détails de cette parenté. Une Albani à propos de laquelle le grand poète québécois Louis Fréchette avait écrit :

N’importe, avec l’aveu de nos torts expiés,
Laisse-nous, Albani, déposer à tes pieds,
Toutes nos amitiés qui, ce soir, n’en font qu’une!
On t’a donné là-bas la gloire et la fortune;
Ton pays, fier de toi, vient t’offrir à son tour
Son plus fervent hommage et son plus tendre amour.

Un livre que je recommande à quiconque aime l’opéra, l’Histoire et les héroïnes.

Un commentaire »

  1. J’aime les biographies , car elles permettent de s’apparenter avec nombre destins, et nous révèlent le romanesque de chaque vie, donc la nôtre.

    Et même si elle est hors-sujet, c’est l’analogie avec le mot « siècle », qui me donne l’envie de vous livrer cette croustillante pensée d’Eric Chevillard , précieux blogueur (parfois blagueur) quotidien:

    « Réveillée après cent ans par mon baiser, la Belle au bois dormant sauta vivement hors de son lit et se brisa le col du fémur. »

    Comment by Barbara — 19 janvier 2011 @ 5:53

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