Doux rêves
Rêver, c’est dormir avec des illustrations dans le texte.
[Eugenio d’Ors Y Rovira]
Et c’est sûrement ce qui est arrivé à la petite lectrice de Morgan Wiestling. Au bout de quelques heures, le sommeil est venu et elle s’est endormie sur une image. Peut-être rêve-t-elle à un cheval blanc qui traverse un champ? À un chevalier sur ce cheval? Peut-être est-elle devenue le temps de son rêve celle vers qui il galope?
Peu importe. Elle a le sourire de celles qui font de doux rêves…
La petite lectrice avait choisi un livre que son père avait écrit pour elle mais elle n’arriva pas à la fin du premier chapitre. Le sommeil la gagna et la bienheureuse fillette fit se doux rêve…
Yves Duteil
Les fées
Tu ne pouvais jamais dormir
Sans que j’invente pour ton plaisir
Des histoires de magiciens qui font tout avec rien,
Et j’inventais, pour que tu dormes,
Dans la chambre, les soirs de pluie,
Des crocodiles en haut-de-forme
Et des grenouilles en queue-de-pie,
Et des fées à n’en plus finir.
Y avait la fée aux yeux mauves
Que l’on regarde et qui se sauve,
Et la fée des vents de la nuit
Que l’on appelle mais qui s’enfuit,
Et puis la fée dans la lagune
Qui s’amuse à couper la lune
En milliers de petits morceaux,
Et qui les fait danser sur l’eau.
Et quant à la fée Carabosse,
Elle t’emportait dans son carrosse,
Et tu fouettais les cent chevaux
Jusqu’à la mer au grand galop.
C’est alors que tu t’endormais.
Moi, doucement je m’en allais
Bercer mon cœur de ton sourire
Plein de rêves et de souvenirs,
Et des fées à n’en plus finir.
Puis, un jour tu as dû grandir,
Toutes les fées ont dû partir,
Avec elles les magiciens
Qui font tout avec rien.
Mais depuis, pour que je m’endorme
Dans la chambre, les soirs de pluie,
Quand les nuits sont trop monotones,
Je repense à nos jours enfuis,
Et les fées à n’en plus finir
Se rappellent à mon souvenir.
Y avait la fée aux yeux mauves
Que l’on regarde et qui se sauve,
Et la fée des vents de la nuit
Que l’on appelle, mais qui s’enfuit,
Et puis la fée dans la lagune
Qui s’amuse à couper la lune
En milliers de petits morceaux,
Et qui les fait danser sur l’eau.
Et quant à fée Carabosse,
Elle est partie dans son carrosse;
Elle a fouetté les cent chevaux
Jusqu’à la mer au grand galop.
Les enfants, c’est fait pour grandir,
Pour s’en aller vers l’avenir
En laissant derrière eux des rires
Pleins de rêves et de souvenirs
Et des fées à n’en plus finir.
Comment by Denise Rossetti — 2 décembre 2007 @ 5:10