Deux jours dans mes souvenirs 36
Ma sœur était mauvaise perdante, surtout quand on jouait à la bataille. Elle trichait donc, dans le but de gagner. Et moi, je ne disais rien : elle était si heureuse quand elle gagnait. Mais ça fâchait mon grand-père. Même que ça le mettait dans une colère noire. Et il trouva la meilleure punition qui soit : ne pas jouer avec elle. Ça l’a guérie. Elle ne tricha plus parce que finalement c’était trop formidable de jouer à la bataille avec lui. Et puis, ça finissait toujours par des séances de chatouillage qu’elle demandait les bras levés, pour leur plus grand plaisir à eux deux.
*toile de Maurice (Moricz) Goth