Courage, Nancy !
Les roses les plus belles ne changeraient rien à la situation. Mais pourtant, il me semble qu’un bouquet sur son bureau à l’hôpital ferait le plus grand bien à Nancy quand elle arrivera au travail demain matin. Je lui en envoie donc un virtuel, pour qu’elle sache que je pense à elle, à l’heure où elle traverse une crise. Après le tout nouveau tout beau, succédé d’une précipation qui me faisait peur, la voici aux prises avec la peine et la détresse, et tout ça en à peine huit mois.
Au nom de l’amour qui lui est tombé dessus, elle aura tout vécu à la vitesse grand V, de la vie commune avec achat de maison en trois/quatre mois jusqu’à la fin de semaine sur deux avec cinq enfants, où monsieur laisse les siens faire la loi alors que ceux de Nancy se font réprimander. Et je fais omission volontairement de tout ce qu’elle a mis de côté pour « bâtir »: la liste serait trop longue. Et si jamais j’ai eu des doutes quand je la voyais se précipiter ainsi, autant je souhaitais secrètement me tromper. Car je trouvais que ça suffisait, qu’elle en avait suffisamment arraché sans qu’on en rajoute.
Mais que ça arrive comme ça, la rupture, non jamais je n’y avais pensé. Que le fait que les fins de semaine famille soient trop difficiles puisse être la raison invoquée, je trouve que c’est facile. Bien facile. C’est se retirer parce qu’on n’a pas de courage ni de persévérance. Faire en sorte de vivre dans l’harmonie avec des règles, et les mêmes pour tous, c’est bien trop compliqué.
Mais je retourne au point de départ. Et je dirai et redirai – ad nauseam s’il le faut – que toute cette précipitation ne m’inspirait rien de bon. Et je vois là mon amie désemparée. Car cette maison qu’elle louait et qu’elle a achetée à deux, risque de se retrouver en des mains étrangères, vendue, si elle est incapable de racheter sa part. Et cette maison, c’est l’équilibre de ses enfants, c’est leur chez eux, leur terrain de jeux, leur cour. Et c’est ce qu’elle a construit pour eux.
Et si Nancy n’a pas toujours été en mesure de se battre pour elle-même, elle a toujours été de celles qui se battent pour le bien-être de leurs enfants. Alors, je sais qu’elle tirera son épingle du jeu. Mais combien de mois à lutter pour gagner à nouveau ce qui était acquis avant qu’un autre ne vienne en changer la donne ?
Morale de l’histoire ? Non, il n’y en aura pas. Mais avis à qui veut l’entendre: toujours se méfier de ce qui va trop vite. Et courage à Nancy.