Les contrerimes 6
Douce plage où naquit mon âme;
Et toi, savane en fleurs
Que l’océan trempe de pleurs
Et le soleil de flamme;
Douce aux ramiers, douce aux amants,
Toi de qui la ramure
Nous charmait d’ombre, et de murmure,
Et de roucoulements;
Où j’écoute frémir encore
Un aveu tendre et fier —
Tandis qu’au loin riait la mer
Sur le corail sonore.
Paul-Jean Toulet, Les contrerimes
*choix de la lectrice d’Ion Musceleanu