Lali

18 avril 2008

Celle qu’elle était

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:09

jean_d

Elle était la lectrice de Jean D’Ésparbès. Cette lectrice qui tournait les pages, mais qui ne rêvait presque plus. Cette lectrice qui se disait qu’elle ne vivrait jamais la vie des livres. Cette lectrice qui se disait que jamais elle ne croiserait un homme comme il y en a dans les romans. Pas un de ces héros de romans roses, non. Juste un homme capable d’aimer. Pas un de ces hommes trop beaux qui les font toutes craquer. Juste quelqu’un qui reconnaîtrait sa sensibilité.

Elle était cette lectrice. Pas tout à fait revenue de tout. Mais presque. Avec cette tristesse dans les yeux des femmes qui n’osent plus rêver. Jusqu’à ce que quelqu’un la sorte de ses livres. Jusqu’à ce ce quelqu’un s’intéresse vraiment à elle et qu’il entre dans son univers.

Et elle s’est mise à sourire. À danser sur les trottoirs. À chanter la vie. À être heureuse. Et il l’a regardée avec les yeux tout aussi pétillants de bonheur.

Et alors qu’elle est bien loin de cette lectrice qu’elle était, alors que les livres ne constituent plus une forme d’isolement et de repli, parce qu’elle les partage avec lui, lui vient parfois cette peur de redevenir un jour celle-là. Parce qu’elle sera si bien avec lui, si elle, qu’il découvrira peut-être des choses qu’il aimera moins, qui le désarmeront. Au point de…?

Il lui arrive d’y penser. D’imaginer qu’un jour elle reprendra la pose. Et puis, elle se dit que non. Qu’elle ne sera jamais celle d’avant. Qu’il ne pourra pas laisser s’éteindre cette moitié de lui sans lui aussi mourir un peu.

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